Nouveau-né: premiers soins

Définition

Définition

A la naissance, le nouveau-né a besoin de soins immédiats (passage du milieu intra-utérin au milieu ambiant).

Généralités

À la naissance, un nouveau-né respire de lui-même, c’est-à-dire spontanément, à condition que ses voies respiratoires fonctionnent normalement. Pour cela, elles doivent être débarrassées des substances qu’elles contenaient durant la grossesse, c’est-à-dire durant la vie intra-utérine (à l’intérieur de l’utérus de la mère). Ces substances sont des débris, du mucus (sorte de glaires) et du liquide amniotique entre autres. Il est nécessaire de procéder à une aspiration pour « nettoyer » les poumons et les voies respiratoires supérieures.

Le cordon est clampé puis coupé dès que le nouveau-né a respiré. Le verbe clamper signifie pincer à l’aide d’une pince spécifique (le clamp) à la chirurgie comportant de longs mors et un cran d’arrêt.
L’examen du cordon ombilical ainsi coupé montre la présence d’une veine et de deux artères qui doivent être parfaitement visibles sur la tranche, c’est-à-dire au niveau de la section du cordon.

L’enfant est ensuite lavé dans une eau suffisamment chaude, puis séché doucement et enfin posé sur une couverture stérile ou sur le ventre de la maman quand cela est possible.
L’ensemble du personnel soignant qui manipule le bébé doit non seulement avoir les mains parfaitement propres mais d’autre part porter des gants stériles. En effet, le nouveau-né, à la naissance, ne possède pas l’ensemble de ses défenses immunitaires et n’a donc pas les capacités de défense naturelle, qu’il va acquérir progressivement au fil des jours. C’est la raison pour laquelle toutes les précautions possibles doivent être prises pour manipuler l’enfant.

L’étape suivante consiste à mettre en évidence d’éventuelles maladies susceptibles de mettre en cause le pronostic vital. Certaines malformations majeures (omphalocèle, fente labiale, fente palatine, myéloméningocèle, etc.) doivent être mises en évidence. Il en est de même des anomalies orthopédiques, par exemple une déformation du pied (varus équin), l’accolement des doigts (syndactylie) ou un nombre anormal de doigts (aux mains ou aux pieds). Les autres anomalies anatomiques possibles peuvent être une hernie diaphragmatique mise en évidence par la présence d’un abdomen de forme scaphoïde, une asymétrie du thorax ou un pneumothorax spontané.

La troisième étape consiste à vérifier l’état d’oxygénation du nouveau-né en pratiquant ce que l’on appelle le score d’Apgar.
Une anesthésiste américaine, Virginia Apgar, a mis au point un système pour évaluer l’état de santé des nouveau-nés à la première minute de vie.
Le score d’Apgar permet, aussitôt après la naissance, mais également après 3, 5, et 10 minutes, de juger l’état de santé du bébé qui vient de naître.
Cette cotation est constituée de 5 éléments, notés sur le carnet de santé du bébé :

  • La fréquence cardiaque, qui ne doit pas descendre au-dessous de 80, se situe normalement au-dessus de 100 battements par minute.
  • Les mouvements respiratoires, dont l’efficacité se traduit par un cri vigoureux, et une respiration régulière.
  • La coloration de la peau qui doit être totalement rose.
  • Le tonus musculaire qui doit être bon : il se traduit par une flexion convenable des membres.
  • Les réactions à la stimulation : l’enfant doit pleurer ou crier à la naissance.

Chaque élément est noté de 0 à 2. Le score d’Apgar convenable se situe généralement entre 8 et 10. Par exemple, une fréquence cardiaque inférieure à 100 battements par minute, associée à un cri faible, une flexion d’un membre seulement, une petite grimace à la stimulation du visage, ainsi qu’une coloration rose du corps mais avec des extrémités bleues, indiquent un score d’Apgar aux environs de 5. Ce chiffre devra augmenter à la cinquième minute, et encore plus à la dixième minute. Dans le cas contraire, l’enfant nécessitera une réanimation par le médecin anesthésiste normalement présent le jour de l’accouchement. Quand la cotation d’Apgar se situe entre 5 et 7, cela n’a rien de péjoratif, et n’indique pas que l’enfant a souffert à la naissance ni que les soins périnatals ont été insuffisants.
Un score d’Apgar inférieur à 5 est plus préoccupant.
Il est nécessaire de savoir qu’un grand nombre de nouveau-nés normaux présentent, à la naissance, ce que l’on appelle une cyanose transitoire, c’est-à-dire une coloration bleue violette des lèvres et de la peau. Celle-ci disparaît au score d’Apgar à cinq minutes. Une cyanose généralisée est le témoin d’une maladie cardiaque ou pulmonaire grave, ou encore d’une dépression du système nerveux central. Une cyanose localisée témoigne de mauvais fonctionnement local des vaisseaux.

La quatrième étape comporte l’auscultation cardiaque et l’auscultation pulmonaire, associées à la palpation de l’abdomen.

En fonction de l’âge gestationnel du bébé, certains soins spéciaux sont quelquefois nécessaires. C’est le cas quand l’âge gestationnel est inférieur à 37 semaines ou supérieur à 42 semaines. Le poids du bébé est également important à connaître. En effet, il doit correspondre à l’âge gestationnel qui est estimé.

Certaines équipes médicales jugent parfois nécessaire de faire pénétrer une sonde à l’intérieur de l’œsophage et à l’intérieur de l’estomac. Néanmoins, ce geste ne doit pas être fait avant 5 à 10 minutes après la naissance. En effet, la pénétration d’une sonde dans les voies digestives supérieures est susceptible d’entraîner l’apparition d’une apnée (arrêt respiratoire) à cause d’un réflexe (appelé vasovagal par les spécialistes en néonatologie) qui éventuellement peut être sévère même chez un enfant normal. Néanmoins, la pénétration de cette sonde est importante car elle permet de savoir si les voies respiratoires et l’œsophage sont perméables, c’est-à-dire si l’air va pouvoir rentrer normalement à l’intérieur des poumons et le lait à l’intérieur de l’estomac. Ces vérifications sont d’autant plus importantes que la mère a présenté une maladie appelée hydramnios ou a souffert d’un diabète. La mise en place d’une sonde œsophagienne et gastrique est également importante à effectuer chez l’ensemble des enfants qui présentent une hypersialorrhée (excès de sécrétion de salive). En effet, ce geste va permettre de ne pas passer à côté d’une fistule (communication) trachéo-œsophagienne (entre la trachée et l’œsophage). Certaines anomalies de l’œsophage et de l’estomac peuvent également être mises en évidence en faisant pénétrer une sonde. L’aspiration du contenu de l’estomac, quand cela est possible, permet de mesurer son volume et libère cet organe, permettant ainsi un meilleur fonctionnement.
Le volume de l’estomac chez un prématuré de 2 kg est d’environ 5 ml. Chez un prématuré dont le poids est de 2,5 kg, le volume gastrique est compris entre 12 et 15 ml.

La cinquième étape consiste à mettre, dans les yeux de l’enfant, 2 gouttes de nitrate d’argent à 1 %. Quelquefois, les spécialistes préfèrent utiliser un collyre antibiotique (érythromycine).

Dès cet instant, le nouveau-né est prêt, et il est possible de le donner à la maman. Elle le mettra sans doute dans le berceau après avoir profité un peu de lui. La température corporelle du nouveau-né doit être maintenue suffisamment haute mais pas trop. C’est la raison pour laquelle l’enfant, placé dans le berceau, doit être habillé convenablement en ayant soin de bien couvrir sa tête. En effet, la tête du nouveau-né est susceptible de faire perdre un grand nombre de calories (beaucoup de chaleur) car sa surface est relativement importante. C’est la raison pour laquelle le bébé, durant un certain temps, portera un bonnet lui permettant de ne pas se refroidir.