Méconium

Définition

Définition

Le méconium est le terme qui désigne les premiers excréments du nouveau-né, au moment de l'accouchement et pendant plusieurs jours après sa naissance. Les premières selles du nouveau-né sont composées du liquide amniotique qu'il a absorbé in utero.

Généralités

Le méconium est une substance qui désigne les matières intestinales de consistance visqueuse, de coloration brunâtre ou verdâtre, et qui sont expulsées par le foetus peu après sa naissance.

Symptômes

Physiologie

Ces premiers excréments sont de couleur verdâtre et composés de :

  • Bile.
  • Sécrétions digestives.
  • Cellules intestinales détachées (desquamées) provenant de l’intérieur du tube digestif.

Généralement, le méconium commence à être excrété 12 heures après la naissance. Les matières fécales normales ne lui succéderont qu’après les premières prises alimentaires du bébé. La présence de méconium dans le liquide amniotique avant l’accouchement (mise en évidence par l’amnioscopie), traduit une souffrance foetale.

Physiopathologie

Le risque consiste en l’inhalation du méconium par le foetus, pouvant conduire à une détresse respiratoire. En effet, ce méconium est susceptible d’obstruer les voies aériennes et d’entraîner des lésions pulmonaires. Il peut arriver également que le méconium ne soit pas évacué, ou évacué avec retard après l’accouchement. Dans ce cas, il est urgent de rechercher une occlusion intestinale, pouvant être secondaire à :

  • Une malformation (rétrécissement ou absence) d’une partie du tube digestif.
  • La mucoviscidose.
  • La maladie de Hirschsprung (maladie congénitale due à l’absence, dans certaines zones digestives, de ganglions nerveux contrôlant les muscles du côlon).

Le syndrome d'inhalation méconiale entraîne, après la naissance, la survenue d'une pneumopathie (affection des poumons) que les spécialistes en néonatalogie appellent pneumonie chimique. Elle est associée à une obstruction des bronches. Ce syndrome survient à la suite d'une affection pendant la grossesse concernant la mère. Il peut s'agir d'une insuffisance de fonctionnement du placenta, qui se voit au cours d'une pré-éclampsie, d'une postmaturité ou d'une hypertension artérielle. Le mécanisme de survenue du syndrome d'inhalation du méconium est le suivant : à cause du déficit de fonctionnement du placenta, le foetus répond en fabriquant des selles de nature méconiale et un gasp violent. Ce dernier désigne une respiration soudaine, ample et bruyante qui s'observe à la fin d'une agonie se caractérisant par un déficit circulatoire, et des difficultés pour les poumons d'assurer leur fonction vitale. Dans ces conditions extrêmes, le nouveau-né inhale (respire) et fait pénétrer à l'intérieur de ses poumons le méconium qui est mélangé au liquide amniotique. Le syndrome d'inhalation méconiale, est généralement plus grave chez l'enfant né après un terme avec liquide amniotique moindre. En effet le méconium étant plus épais, celui-ci provoque une obstruction des voies aériennes du nouveau-né, beaucoup plus facilement.

La détresse respiratoire (difficulté très importante à respirer) est variable selon les nouveau-nés. Elle peut aller d'une détresse respiratoire modérée, à une détresse respiratoire sévère. Quand l'obstruction des bronches est totale, cela entraîne l'apparition de ce que l'on appelle une atélectasie, c'est-à-dire un affaissement des alvéoles sur elles-même. Le terme atelectasie utilisé par Legendre et Bailly en 1846, tiré du grec atélês signifiant incomplet et ektasis : extension, en anglais atelectasis, est plus précisément un affaissement des alvéoles pulmonaires qui sont dépourvues de leur ventilation (ne contiennent plus ou insuffisamment de l'air), alors que la circulation sanguine à ce niveau continue, à fonctionner normalement. L'atélectasie intéresse une partie plus ou moins étendue du parenchyme (tissu fonctionnel) pulmonaire et entraîne l'apparition de signes radiologiques qui sont :

  • Une opacité homogène avec rétraction.
  • Une immobilité de la zone atteinte.

L'atélectasie est normale chez un foetus, mais après la naissance si elle continue d'exister, elle traduit une obstruction bronchique.

Quand l'obstruction des bronches est partielle, cela aboutit à une séquestration de l'air au moment de l'expiration, c'est-à-dire quand le nouveau-né expulse l'air qu'il a réussi à faire pénétrer dans ses poumons. Ceci aboutit à une hyperextension pulmonaire, c'est-à-dire une augmentation du volume des alvéoles et des fuites d'air. Ces fuites d'air n'ont pas lieu à l'intérieur des conduits respiratoires, mais dans l'ensemble des tissus environnant le poumon ce qui aboutit à l'apparition d'un pneumomédiastin (présence d'air dans les tissus de protection des poumons), et ou d'un pneumothorax. L'accumulation d'air à l'intérieur du thorax, mais pas dans les poumons, augmente sensiblement le diamètre d'avant en arrière du thorax (diamètre antéropostérieur), ce qui donne un aspect de thorax en tonneau, et confère au nouveau-né un aspect postmature. Les autres symptômes survenant au cours du syndrome d'inhalation du méconium sont la présence d'ongles qui sont quelquefois teintés de méconium. Il en est de même du cordon ombilical. La radiographie du thorax met en évidence une distension de type emphysémateux avec atélectasie.
Elle montre également :

  • Un emphysème pulmonaire.
  • Un pneumothorax.
  • Un pneumomédiastin.

Quelques clichés radiologiques permettent également d'objectiver la présence de liquide au niveau des scissures pulmonaires? ou dans les espaces situés entre les plèvres. 

Le syndrome d'inhalation du méconium est susceptible d'aboutir à des complications essentiellement en ce qui concerne le nouveau-né, né après terme. On peut voir survenir une hypertension artérielle qui persiste à l'intérieur des poumons. Ceci se voit essentiellement si la concentration en oxygène du sang est insuffisante ou bien si elle va en s'aggravant (gaz du sang). Dès la naissance il est nécessaire, de façon à éviter ce syndrome, d'aspirer le méconium des voies aériennes supérieures avec une sonde d'aspiration dès que la tête de l'enfant est sortie de l'appareil génital de la mère. L'aspiration du méconium n'est pas obligatoire. En effet cela dépend de la vigueur du nouveau-né. Néanmoins l'intubation et l'aspiration de la trachée sont nécessaires quand la quantité de méconium est très importante (polémique entre spécialistes en réanimation néonatalogique).
Cette aspiration, quand elle est pratiquée, doit être effectuée avant que l'enfant commence à crier. En effet, dès que l'enfant commence à respirer et à crier il disperse automatiquement son méconium dans l'ensemble des voies respiratoires de ses poumons.
L'aspiration se fait en utilisant une sonde endotrachéale de 3 à 4 mm de diamètre qui est placée à l'intérieur de la trachée du nouveau-né. Cette sonde est reliée à un aspirateur de méconium qui est branchée sur un appareil d'aspiration.
A la suite de cette aspiration, quand le nouveau-né le nécessite, il faut pratiquer une ventilation artificielle (ou fait pénétrer de l'air artificiellement l'intérieur des poumons du nouveau-né).

Le syndrome du bouchon méconial correspond à une obstruction de l'intestin du nourrisson dû à un méconium trop dense, formant un bouchon au niveau du colon.
Il est généralement observé chez les enfants ne présentant aucune affection particulière. Il est néanmoins plus fréquemment observé chez enfant dont la mère est diabétique, ou a présenté une toxémie gravidique. Dans certains cas, après un traitement par sulfate de magnésium, on constate la survenue d'un syndrome du bouchon méconial. Au cours de ces affections, le méconium est épaissi, plus dense que la normale et finit par coller, formant un bouchon au niveau du côlon (un moule) ce qui est susceptible d'aboutir à l'obstruction totale de l'intestin, empêchant le passage des selles, et finissant par entraîner une augmentation du volume abdominal et des vomissements. Le lavement baryté, a pour but non seulement de poser le diagnostic, mais de tenter de décoller le méconium de la paroi de l'intestin permettant ainsi son évacuation. L'évolution de cette affection est bonne. Néanmoins il est nécessaire de surveiller les enfants ayant souffert du syndrome du bouchon méconial. En effet, chez quelques-uns d'entre eux on constate une maladie sous-jacente (Hirschsprung, fibrose kystique).

L'occlusion intestinale du nouveau-né, est le résultat de l'arrêt du méconium à l'intérieur du jéjunum. Il s'agit de la forme la plus précoce et la plus grave de la mucoviscidose.
La différence essentielle entre le méconium de l'iléus méconial, et le méconium caoutchouteux du syndrome du bouchon méconial, est la suivante : le méconium de l'iléus méconial adhère à la muqueuse de l'intestin et entraîne une occlusion de la partie terminale de l'iléon. En aval de l'obstruction le diamètre du côlon est diminué et contient des petits regroupements de méconium déshydraté. Le côlon est à peu près vide et présente d'autre part, un calibre plus petit que la normale (micro-côlon). Les anses intestinales sont distendues, et il est quelquefois possible de les palper, au cours de l'examen clinique du nouveau-né à travers la paroi abdominale donnant une impression de sensation pâteuse.

Termes et Articles associés

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