Malléole malléolaire

Définition

Définition

La malléole est une des deux tubérosités osseuses situées au niveau de l'articulation de la cheville qui apparaît sous la forme d'une saillie sous la peau de chaque côté de celle-ci.

Généralités

La cheville est une articulation constituée d'une pièce osseuse qui pénètre dans une autre comme le ferait un coin. Ce segment du membre inférieur unissant la jambe au pied, constitué par l'articulation tibiotarsienne ainsi que par les tissus en périphérie de cette articulation, présente deux proéminences.

Classification

On distingue :

  • La malléole interne : appelée médiale ou malléole tibiale, qui est une excroissance normale de la partie inférieure du tibia.
  • La malléole externe : appelée latérale ou malléole péronière ou fibulaire, qui est une partie de la fibula, anciennement appelée le péroné.

 

 

Anatomie

Le terme gomphose (grec gomphos : cheville, articulation) désigne une variété d'articulation peu souple, constituée d'un os qui pénètre l'autre os comme le ferait un coin. L'articulation de la cheville et l'articulation alvéolo-dentaire sont des gomphoses.

L'astragale est l'os du pied qui s'appuie sur le calcanéum. La surface articulaire inférieure ou pilon tibial, est en continuité avec la malléole interne qui vient s'articuler avec la poulie astragalienne.

Le tendon d'Achille se situe sur la face postérieure, c'est-à-dire en arrière de la cheville. L'articulation de la cheville autorise des mouvements de flexion, d'extension, et des mouvements de latéralité moins amples. La flexion est le mouvement au cours duquel un angle qui est constitué par deux segments d'os articulés entre eux, se ferme. L'extension se caractérise par le même mécanisme, mais avec une ouverture de l'angle constitué par les deux segments osseux de l'articulation. Les mouvements latéraux se caractérisent par des déplacements sur les côtés.

Symptômes

Physiopathologie

Les différentes pathologies susceptibles de concerner la cheville (liste non exhaustive) sont  :

  • L'entorse de la cheville. Il s'agit d'une lésion touchant une articulation, et se caractérisant par une élongation, ou une déchirure (sans arrachement ni déplacement des surfaces articulaires), d'un ou des ligaments appartenant à cette articulation. Les entorses sont secondaires à des traumatismes, et s'accompagnent le plus souvent d'un oedème. Elles surviennent généralement aux membres inférieurs, et plus particulièrement aux chevilles. Les entorses bénignes sont habituellement appelées foulures et se caractérisent par une distension des ligaments unissant les surfaces articulaires entre elles. Dans ce cas, il n'existe aucune rupture ni arrachement ligamentaire. L'articulation présentant une entorse, est le plus souvent très douloureuse, mais les mouvements sont possibles. En présence d'entorses bénignes, les radiographies sont totalement normales, et le traitement nécessite l'application de pommade anti-inflammatoire, quelquefois une contention rigide car les contentions souples sont inutiles. Ces dernières sont quelquefois constituées de plâtre, ou encore de résines synthétiques. Quand le patient ne nécessite pas une contention, quelques séances de mésothérapie sans utilisation de cortisone, apportent un bien-être certain, et favorisent la cicatrisation ligamentaire sans doute en accentuant l'hyperémie (accélération des échanges sanguins) au niveau des tissus lésés. Les fractures des malléoles, ou fracture de Dupuytren exposent au risque similaire, c'est-à-dire la possibilité d'une instabilité du coup de pied, et des troubles articulaires chroniques (s'étalant sur une longue période). C'est la raison pour laquelle, les fractures de Dupuytren doivent être particulièrement bien réduites.
  • L'acro-ostéolyse carpo-tarsienne avec ou sans néphropathie, est une pathologie se caractérisant par la présence d'une déminéralisation (perte de sels minéraux contenus par le tissu osseux). Celle-ci s'accompagne d'une résorption des os du carpe composant le tarse avec survenue d'une augmentation de volume (tuméfaction), et d'une déformation des poignets et des chevilles. Plus précisément, la résorption correspond à la disparition plus ou moins complète par absorption progressive d'un organe dégénéré, d'un produit, d'un tissu pathologique ou pas, d'un corps étranger que celui-ci soit de nature liquide, gazeuse, ou solide. Le produit de dégradation ainsi obtenu, est assimilé par les tissus voisins puis par la circulation sanguine ou la circulation lymphatique. Le patient présente d'autre part une atteinte rénale se traduisant par une augmentation de la tension artérielle, et une élévation du taux d'azote dans le sang traduisant une insuffisance de filtration du rein proprement dit. Cette pathologie, qui débute dans l'enfance se transmet selon le mode autosomique dominant, c'est-à-dire qu'il suffit que l'un des deux parents transmette l'anomalie génétique pour que la descendance présente la pathologie en question. D'autre part, il existe les formes non génétiques ou non héréditaires, c'est-à-dire non transmises par les parents, il s'agit de l'acro-ostéolyse carpo tarsienne que Mahoudeau a décrite en 1961.
  • L'arthro-ophtalmopathie héréditaire progressive (en anglais Stickler's syndrome) appelée également syndrome de Stickler, ou ostéochondrodysplasie héréditaire, est une maladie qui se transmet selon le mode autosomique dominant (il suffit que l'un des deux parents porte l'anomalie génétique pour que la descendance présente la pathologie). Au cours de cette affection, le patient présente une myopie importante avec généralement un décollement de la rétine. Les autres atteintes oculaires sont un glaucome, et une diminution de la vision. On parle pour cette raison de surdité neurosensorielle progressive. On constate d'autre part, des malformations portant sur certaines articulations, et zones squelette du visage. Le patient présente également une symptomatologie (présence de symptômes) douloureuse, associée à des raideurs, ou à une élasticité trop importante des ligaments entrant dans la constitution de l'articulation (hyperlaxité). Ces anomalies articulaires, expliquent l'élargissement de certaines articulations comme les genoux, les chevilles, ou les poignets apparaissant à naissance.
  • Le syndrome de Marshall et la maladie de Wagner se caractérisent par un ensemble de malformations proches de celles survenant lors de l'arthro-ophtalmopathie héréditaire progressive ou syndrome de Stickler's.
  • L'équinisme (terme issu du latin equus : cheval, en anglais equinism) correspond à une hyperextension de la plante et de l'ensemble du pied sur la jambe, autrement dit, la pointe du pied est orientée vers le bas. Cette déformation peut apparaître soit à la naissance, soit être acquise siégeant  dans la majorité des cas au niveau de la cheville.
  • Le syndrome d'hyperimmunoglobulinémie avec fièvre périodique de Van Der Meer (en anglais hyperimmunoglobulinaemia with periodic fever) est un syndrome syndrome familial rare, transmis selon le mode autosomique récessif, c'est-à-dire qu'il est nécessaire que les deux parents portent l'anomalie génétique pour que la descendance présente cette pathologie. Cette affection qui débute dès la première année de la vie, est peu sensible aux traitements mais néanmoins compatible avec une espérance de vie pratiquement normale. Elle se caractérise par l'association d'une hyperthermie (fièvre) survenant périodiquement, d'érythèmes (plaques roses rouges) de macules et de papules, d'une atteinte articulaire de type inflammatoire des genoux et des chevilles, qui régresse sans laisser de séquelles. D'autre part, certains patients présentent une augmentation du volume des ganglions situés dans le cou (adénopathies cervicales), et au niveau des creux axillaires (la jonction des bras avec le thorax). Une symptomatologie douloureuse (présence de douleurs) de l'abdomen, et un taux d'immunoglobulines D (variété d'anticorps) dans le sérum sanguin, supérieur à 100 u/ml sont spécifiques de cette maladie.
  • Le pied en piolet correspond à un type de pied prenant une forme convexe. Cette pathologie d'origine congénitale, se caractérise par la présence d'un astragale et d'un calcanéum en extension, c'est-à-dire qu'ils présentent un équinisme par rapport au tibia. Les patients présentant cette affection, ont un avant-pied en flexion vers le dos du pied, et une abduction, qui est le mouvement au cours duquel un membre ou un segment de membres, s'écarte du corps ou plus précisément du plan de symétrie de celui-ci. L'équinisme se caractérise par la position de la pointe du pied vers le bas.
  • La fracture de Maisonneuve (chirurgien français 1809 -1897) est une fracture du péroné (plus précisément du col du péroné), associée à une fracture de la cheville interne, c'est-à-dire de la malléole interne. Cette fracture a pour caractéristique, d'être le résultat d'un diastasis, c'est-à-dire d'un écartement entre le péroné et le tibia inférieur. D'autre part, la fracture de Maisonneuve entraîne souvent une lésion du nerf sciatique poplité externe, qui chemine au contact du col du péroné. Cette lésion peut entraîner une paralysie de la loge musculaire antérieure de la jambe, associée à une impossibilité de relever le pied.

Examen médical

Technique

La chevillère est une orthèse (appareil palliant une déficience corporelle de nature mécanique) ayant pour but la contention de la cheville. 

Le terme enchevillement (en anglais pegging) désigne immobilisation de deux segments d'un os cassé, à l'aide d'une forte cheville constituée d'acier, ou à l'aide d'un greffon constitué de tissu osseux qui est introduit à l'intérieur de la cavité médullaire de l'os brisé, c'est-à-dire au centre de celui-ci ou se fabrique habituellement la moelle osseuse. Cette technique chirurgicale orthopédique, est quelquefois utilisée pour réparer une fracture du fémur. Ce terme désigne également l'immobilisation d'une articulation à l'aide d'un greffon, qui traverse la jointure à distance du centre de ses mouvements articulaires.

Examen complémentaire

Les examens complémentaires permettant de visualiser l'articulation de la cheville sont :

  •  Radiographie.
  • Scanner ou arthroscanner.
  • L'IRM.

Traitement

Traitement

Le traitement est dépendant de l'atteinte de l'articulation tibiotarsienne :

  • Le plus souvent, il est nécessaire d'immobiliser la cheville surtout quand on risque de voir survenir une instabilité du coup de pied, et des troubles articulaires. En cas de simple entorse de la cheville, quelques séances de mésothérapie suffisent parfois.
  • L'attelle de Thomas-Lardennois (en anglais : Thomas-Lardennois splint), appelée également attelle de Lardennois, est une attelle temporaire pour traiter les fractures du membre inférieur prenant appui sur la hanche, et qui exerce une traction sur la cheville. Ce type d'attelle comporte un bandage fixé à l'extrémité de l'attelle.

Termes et Articles associés