Maladie de Reiter

Définition

Définition

Maladie qui accompagne parfois la spondylarthrite ankylosante.

Généralités

La maladie de Reiter est une affection qui débute par une atteinte des intestins de manière fugace, avec des douleurs et une diarrhée. Elle est suivie au bout de deux ou trois semaines par une urétrite (inflammation de l'urètre qui est le conduit amenant l'urine de la vessie à l'extérieur).

Cette arthrite (inflammation articulaire) fait partie des spondylarthropathies séronégatives (le malade ne présente pas d'anticorps spécifiques permettant de déceler la maladie). Elle est due à une infection des organes génitaux et urinaires ou de l'estomac et des intestins, et est associée à une inflammation de l'urètre ou du col de l'utérus (entrée de l'utérus située entre celui-ci et le vagin), une conjonctivite (inflammation de la conjonctive : fine membrane recouvrant le devant de l'œil), ou des lésions cutanéomuqueuses (de la peau et des muqueuses – une muqueuse est un ensemble des cellules recouvrant l'intérieur d'un organe creux en contact avec l'air).
Le syndrome de Reiter était initialement considéré comme une atteinte inflammatoire secondaire à une infection ayant eu lieu en dehors d'une articulation. Il semble actuellement lié à la présence de Chlamydia trachomatis dans l'articulation.
Chez les hommes jeunes entre 20 et 40 ans, la maladie de Reiter est due à une infection vénérienne (organes sexuels), le plus souvent par Chlamydia trachomatis. Les infections génitales à Chlamydia trachomatis sont le plus souvent en cause. Également appelée Rickettsia psittaci (désuet), Rickettsia trachomatis, myagawanella, Bedsonia, Néorickettsie, chlamydiae trachomatis entraîne les maladies sexuellement transmissibles les plus fréquentes. On estime qu'elle touche 1 million de personnes en France chaque année. Ce germe est considéré comme étant à la fois un virus et une bactérie.
Chez l'homme, l'infection se traduit par une inflammation de l'urètre (urétrite) associée à un écoulement et qui se complique quelquefois d'une épididymite, c'est-à-dire d'une infection de l'épididyme (organe cylindrique situé derrière chaque testicule et s'étalant en "embrassant " celui-ci. Il fait suite aux canaux efférents qui sont des sortes de petits tubes sortant du testicule. L'épididyme se prolonge par le canal déférent ou canal spermatique, qui débouche dans l'urètre et qui est destiné à évacuer à la fois les urines et le sperme.)
Chez la femme, chlamydiae provoque une inflammation du col de l'utérus (cervicite) et parfois une salpingite (inflammation des trompes) qui peuvent entraîner des douleurs au niveau de l'abdomen et du pelvis (bassin), associées à une fièvre, des saignements (en dehors des règles), des pertes blanches, un syndrome de Fitz Hugh Curtis (péri hépatite).
Le syndrome de Reiter touche moins souvent les femmes, les personnes âgées et les enfants.
Il semble exister une prédisposition génétique.
Certains patients (65 à 95 %) possèdent des antigènes tissulaire HLAB27 qui présentent un risque plus important que les autres de développer maladie de Reiter après un contact sexuel ou après avoir été exposés à certaines infections bactériennes d'origine digestive.
Seul un petit nombre de patients seulement est handicapé par la forme chronique ou récidivante du syndrome de Reiter.
Quand cette pathologie est due à un contact sexuel associé à une infection à Chlamydia trachomatis (cas le plus fréquent), le traitement des patients et des partenaires sexuels utilise les tétracyclines (doxycycline à 100 mg deux fois par jour) pendant une durée pouvant aller jusqu'à trois mois. Certaines études ont montré que cette prise en charge par antibiotiques permet de diminuer l'évolution de l'arthrite due à Chlamydia.
En ce qui concerne la conjonctivite, aucun traitement n'est nécessaire. Néanmoins, en cas de survenue d'un iritis (inflammation de l'iris), les corticoïdes locaux (en gouttes) sont le traitement utilisé habituellement. L'iris est la membrane circulaire servant de diaphragme vertical de l'œil, séparant la chambre antérieure et la chambre postérieure (qui va jusqu'au cristallin). En son centre se trouve l'orifice de la pupille qui, grâce à son muscle sphinctérien, contrôle la quantité de lumière entrant dans l'œil par la fermeture l'ouverture de la pupille.
Les corticoïdes sous forme orale n'ont pas montré d'efficacité en ce qui concerne l'inflammation proprement dite.
Le méthotrexate est quelquefois envisagé chez certains patients qui sont porteurs d'une maladie grave et prolongée. Néanmoins, ce traitement n'est pas conseillé pour l'ensemble des patients présentant le syndrome de Reiter à cause de sa toxicité.
Le traitement utilisant les immunosuppresseurs (permettant de diminuer l'activité du système immunitaire naturel d'un individu) chez les patients présentant ce syndrome associé au syndrome de l'immunodéficience humaine (SIDA), devra être utilisé avec prudence.
La sulfasalazine est quelquefois efficace.
La biothérapie a révolutionné le traitement grâce à utilisation des anti TNF alpha.

Symptômes

Symptômes

En plus des symptômes cités précédemment, la maladie Reiter comporte les symptômes suivants (liste non exhaustive) :

  • L'urétrite se traduit par des écoulements et des brûlures lors de la miction (expulsion de l'urine)
  • Eruption de boutons
  • Conjonctivite
  • Uvéite (inflammation de l'uvée). L'uvée est la tunique vasculaire de l'oeil comprenant la choroïde, le corps ciliaire et l'iris. Cette membrane est séparée de la sclère (blanc de l'œil) par un espace appelé supra-choroïde, et de la rétine par l'épithélium pigmentaire.
  • Présence d'ulcérations de la bouche qui se développent après plusieurs semaines dans environ 1 % des cas
  • L'infection digestive est due à des bactéries appelées yersinia entérocolitica, campylobacter jéjuni, shigella flexneri et salmonella.
  • L'atteinte articulaire est soit modérée soit sévère. Elle touche généralement symétriquement plusieurs articulations (mais quelquefois une seule), essentiellement les grosses articulations du membre inférieur et celles des orteils. Certains patients se plaignent de douleurs lombaires, surtout dans les formes graves. Certains autres présentent une inflammation des insertions tendineuses sur l'os (enthésopathie). Le syndrome de Reiter peut également être à l'origine d'une inflammation du périoste (membrane recouvrant le tissu osseux), entraîner une fasciite plantaire (inflammation de l'aponévrose de la plante des pieds) ou une tendinite du tendon d'Achille.
  • Quelques lésions de la peau et des muqueuses (couche de cellules recouvrant l'intérieur des organes creux), et plus spécifiquement de la bouche, se rencontrent chez certains malades. Il s'agit de petites ulcérations superficielles qui ne sont habituellement pas douloureuses. Elles peuvent également se voir au niveau de la langue et du gland (extrémité du pénis) : on parle alors de balanite circinée.
  • Fièvre
  • Apparition progressive d'une amyotrophie (une fonte musculaire qui immobilise d'abord les grosses articulations comme les genoux)
  • Lombalgies
  • Atteintes, chez quelques malades, d'une seule articulation : le genou, une cheville ou un pied
  • On a remarqué chez quelques patients la présence d'un épaississement de la couche cornée (couche de cellules contenant de la kératine, variété de protéines, et permettant d'imperméabiliser et de protéger la peau) au niveau des paumes des mains, des plantes des pieds et autour des ongles. On parle respectivement d'hyperkeratose palmoplantaire et de kératodermie blennorragique.
  • Plus rarement, on constate une atteinte du cœur et des vaisseaux se caractérisant par une inflammation de l'aorte (aortite) s'accompagnant quelquefois d'une insuffisance de fonctionnement de celle-ci.

Physiopathologie

Cette arthrite (inflammation articulaire) fait partie des spondylarthropathies séronégatives (le malade ne présente pas d'anticorps spécifiques permettant de déceler la maladie). Elle est due à une infection des organes génitaux et urinaires ou de l'estomac et des intestins, et est associée à une inflammation de l'urètre ou du col de l'utérus (entrée de l'utérus située entre celui-ci et le vagin), une conjonctivite (inflammation de la conjonctive : fine membrane recouvrant le devant de l'œil), ou des 

Le syndrome de Reiter était initialement considéré comme une atteinte inflammatoire secondaire à une infection ayant eu lieu en dehors d'une articulation. Il semble actuellement lié à la présence de Chlamydia trachomatis dans l'articulation.

Chez les hommes jeunes entre 20 et 40 ans, la maladie de Reiter est due à une infection vénérienne (organes sexuels), le plus souvent par Chlamydia trachomatis. Les infections génitales à Chlamydia trachomatis sont le plus souvent en cause. Également appelée Rickettsia psittaci (désuet), Rickettsia trachomatis, myagawanella, Bedsonia, Néorickettsie, chlamydiae trachomatis entraîne les maladies sexuellement transmissibles les plus fréquentes. On estime qu'elle touche 1 million de personnes en France chaque année. Ce germe est considéré comme étant à la fois un virus et une bactérie

Chez l'homme, l'infection se traduit par une inflammation de l'urètre (urétrite) associée à un écoulement et qui se complique quelquefois d'une épididymite, c'est-à-dire d'une infection de l'épididyme (organe cylindrique situé derrière chaque testicule et s'étalant en "embrassant " celui-ci. Il fait suite aux canaux efférents qui sont des sortes de petits tubes sortant du testicule. L'épididyme se prolonge par le canal déférent ou canal spermatique, qui débouche dans l'urètre et qui est destiné à évacuer à la fois les urines et le sperme.)
Chez la femme, chlamydiae provoque une inflammation du col de l'utérus (cervicite) et parfois une salpingite (inflammation des trompes) qui peuvent entraîner des douleurs au niveau de l'abdomen et du pelvis (bassin), associées à une fièvre, des saignements (en dehors des règles), des pertes blanches, un syndrome de Fitz Hugh Curtis (péri hépatite).
Le syndrome de Reiter touche moins souvent les femmes, les personnes âgées et les enfants.

Épidémiologie

L'origine de la maladie de Reiter reste pour l'instant mal connue. Elle est plus répandue chez l'homme que chez la femme. C'est une des causes les plus fréquentes d'arthrite chez les jeunes.

Examen médical

Labo

Il révèle la présence de germes (appartenant au genre chlamydia) dont la contamination se fait par voie vénérienne. Ce micro-organisme surviendrait chez des malades porteurs de l'antigène HLA-B27, d'où l'association avec la spondylarthrite ankylosante qui peut d'ailleurs lui succéder.

Des fragments d'ADN et des antigènes de microbes ont été mis en évidence dans le liquide synovial (liquide de l'intérieur des articulations) mais également dans le sang de certains patients.

 

Examen complémentaire

La radio montre une inflammation de l'articulation entre le sacrum et l'aile iliaque (os du bassin) en cas d'atteinte chronique (prolongée dans le temps).
Le diagnostic est obtenu en analysant les prélèvements effectués au niveau des tissus conjonctifs, de l'urètre et de la peau.

Cause

Cause

Il semble exister une prédisposition génétique. Certains patients (65 à 95 %) possèdent des antigènes tissulaire HLAB27 qui présentent un risque plus important que les autres de développer maladie de Reiter après un contact sexuel ou après avoir été exposés à certaines infections bactériennes d'origine digestive.

 

 

Traitement

Traitement

Les traitements de la maladie de Reiter sont les anti-inflammatoires et les antalgiques (médicaments antidouleurs), qui permettent de soulager les symptômes. Il existe une polémique quant à l'utilisation des antibiotiques de façon prolongée. Après quelques poussées, la guérison survient au bout de 3 à 6 mois.

  • Seul un petit nombre de patients seulement handicapés par la forme chronique ou récidivante du syndrome de Reiter.
  • Quand cette pathologie est due à un contact sexuel associé à une infection à Chlamydia trachomatis (cas le plus fréquent), le traitement des patients et des partenaires sexuels utilise les tétracyclines (doxycycline à 100 mg deux fois par jour) pendant une durée pouvant aller jusqu'à trois mois. Certaines études ont montré que cette prise en charge par antibiotiques permet de diminuer l'évolution de l'arthrite due à Chlamydia.
  • En ce qui concerne la conjonctivite, aucun traitement n'est nécessaire.
  • Néanmoins, en cas de survenue d'une iritis (inflammation de l'iris), les corticoïdes locaux (en gouttes) sont le traitement utilisé habituellement. L'iris est la membrane circulaire servant de diaphragme vertical de l'oeil, séparant la chambre antérieure et la chambre postérieure (qui va jusqu'au cristallin). En son centre, se trouve l'orifice de la pupille qui, grâce à son muscle sphinctérien, qui contrôle la quantité de lumière entrant dans l'oeil par la fermeture et l'ouverture de la pupille.
  • Les corticoïdes sous forme orale, n'ont pas montré d'efficacité en ce qui concerne l'inflammation proprement dite.
  • Le méthotrexate est quelquefois envisagé chez certains patients qui sont porteurs d'une maladie grave et prolongée. Néanmoins, ce traitement n'est pas conseillé pour l'ensemble des patients présentant le syndrome de Reiter à cause de sa toxicité.
  •  Le traitement utilisant les immunosuppresseurs (permettant de diminuer l'activité du système immunitaire naturel d'un individu) chez les patients présentant ce syndrome associé au syndrome de l'immunodéficience humaine (SIDA), devra être utilisé avec prudence.
  • La sulfasalazine est quelquefois efficace. 

 

Évolution

Évolution

Les symptômes régressent en 4 à 5 mois, mais environ la moitié des patients présente des rechutes, transitoires ou prolongées, à type d'arthrite ou d'autres symptômes pendant plusieurs années.
On a également remarqué des déformations associées à une ankylose des articulations qui traduit une inflammation de l'articulation située entre le sacrum et les os iliaques (articulation sacro-iliaque dans le bassin) ou quelquefois une atteinte de la colonne vertébrale. Ces symptômes se rencontrent essentiellement au cours du syndrome de Reiter chronique ou récidivant.
Quelquefois, des problèmes cutanés, le syndrome de Vidal Jacquet, s'associent à la maladie de Reiter.

>Evolution</B><br> Les symptômes involuent (régressent) en 4 à 5 mois, mais environ la moitié des patients présente des rechutes, transitoires ou prolongées, à type d'arthrite ou d'autres symptômes pendant plusieurs années.<br> On a également remarqué des déformations associées à une ankylose des articulations qui traduit une inflammation de l'articulation située entre le sacrum et les os iliaques (articulation sacro-iliaque dans le bassin) ou quelquefois une atteinte de la colonne vertébrale. Ces symptômes se rencontrent essentiellement au cours du syndrome de Reiter chronique ou récidivant.<br> Quelquefois, des problèmes cutanés, le syndrome de Vidal Jacquet, s'associent à la maladie de Reiter.

Références

Bibliographie

Biblio : Harrison in médecine interne tome II page 2243 édition 1998. Hughes R. A., Keat AC. Reiter's syndrome and reactive arthritis : A current viewSemin arthritis Rheun 24 : 190, 1994 Keat A : Reiter 's syndrome and reactive arthritis in perspective N Engl J Med 309 : 1606, 1983.