Maladie de Hodgkin

Définition

Définition

La maladie de Hodgkin (en anglais hodgkin's disease), est une affection cancéreuse qui touche essentiellement les ganglions du cou, des aisselles, et de l’aine. C'est une variété de lymphome.

Classification

Depuis la description de Thomas Hodgkin, de nombreuses tentatives ont été faites pour obtenir une classification des cellules après biopsie ganglionnaire. La classification actuelle est la classification de Rye qui date de 1966. Après la classification des cellules de la maladie de Hodgkin, on doit préciser l'extension de la maladie, que les Anglo-saxons appellent staging, qui est essentiel pour le choix d'un traitement optimal.

Dans la classification d'extension élaborée par Ann Arbor, on prend en compte les critères cliniques, c'est-à-dire les signes présentés par le malade, et les critères histologiques, c'est-à-dire les résultats obtenus après la biopsie ganglionnaire à différents endroits de l'organisme. Ces biopsies de ganglions disséminés dans l'organisme sont obtenues après avoir effectué une laparotomie.

La présence de la maladie en dehors des ganglions est désignée par le suffixe E.

Ces atteintes extra-ganglionnaires peuvent comporter une atteinte isolée du poumon, du péricarde. Si plusieurs de ces organes sont atteint en même temps, on dit que la maladie est disséminée. Enfin, quand la maladie de Hodgkin touche la moelle osseuse ou le foie, on parle de maladie disséminée au stade IV.

La présence de symptômes ayant une importance pronostique est désignée par le suffixe B.

Leur absence est désignée par le suffixe A. 

Ainsi, la présence à la fois de fièvre et d'un amaigrissement traduit habituellement un pronostic moins favorable, alors que l'on considère que les sueurs nocturnes n'ont pas d'importance pronostique. D'autre part, les malades qui ont une extension limitée, sont traités par la radiothérapie seule, alors que les malades qui ont une maladie disséminée seront traités soit par chimiothérapie , soit par une association de chimiothérapie et de radiothérapie.

  • Stade I : atteinte d'un territoire ganglionnaire ou de deux territoires contigus homolatéraux (du même côté) par rapport au diaphragme.
  • Stade II : atteinte de plusieurs chaînes ganglionnaires homolatérales (du même côté) par rapport au diaphragme.
  • Stade III : atteinte ganglionnaire sus- (au-dessus) et sous-diaphragmatique (au-dessous).
  • Stade IV : atteinte viscérale associée : M (moelle), P (poumons).

Les atteintes par contiguïté directe à partir d'un paquet ganglionnaire sont qualifiées de IE, IIE, IIIE… (quand les ganglions ou les régions de l'organisme se contaminent les uns les autres).
On classe B les patients ayant au moins un symptôme ou signe clinique d'évolutivité, et b les patients ayant au moins deux des signes biologiques d'évolutivité.

Symptômes

Épidémiologie

La maladie de Hodgkin est plus fréquente chez les sujets ayant des défenses immunitaires diminuées. Elle survient à n'importe quel âge, mais il existe un pic de fréquence chez l'adolescent et l'adulte jeune. Les très jeunes enfants sont épargnés.

Une prédominance masculine est observée chez le jeune enfant, et le sujet âgé. Cette prédominance du sexe masculin est encore plus apparente chez les adolescents (plus de 80 % des malades sont des garçons).

Examen médical

Labo

Lors d'un prélèvement sanguin on remarque :

  • Augmentation de la vitesse de sédimentation et du fibrinogène.
  • Hyposidérémie (baisse de la quantité de fer dans le sang).
  • Transferrine basse.
  • Hyper-a-2-globulinémie (il s’agit d’une protéine de l’inflammation).
  • Hypo-albuminémie (baisse de la quantité d’albumine dans le sang).
  • Les leucocytes (variété de globules blancs) sont parfois augmentés entre 10 000 et 15 000/mm sauf s’il existe de façon associée une atteinte de la moelle osseuse.
  • Discrète éosinophilie (variété de globules blancs en relation directe avec une allergie).
  • Plaquettes parfois augmentées à cause de l’inflammation.

L'étude de l'immunité est normale. La recherche d'une infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) est souhaitable.

Examen complémentaire

Pour faire avec certitude le diagnostic de la maladie de Hodgkin, il faut analyser un prélèvement obtenu grâce à la biopsie d’un ganglion atteint par les cellules malades.
La ponction et l'examen biologique au microscope (l'adénogramme) du liquide, permettent d'obtenir très rapidement le diagnostic.

La confirmation de celui-ci se fera par l'adénectomie (ablation des ganglions). La présence des cellules de Sternberg (ou Reed-Sternberg) pose le diagnostic de la maladie de Hodgkin : il s'agit d'une grande cellule avec un noyau comprenant deux compartiments ou plusieurs lobes, avec de gros nucléoles (corpuscules nucléaires situés dans le noyau). 

La tomodensitométrie de la cavité abdominale et du pelvis (bassin) permet de se faire une idée de l'extension de la maladie. Cet examen ne nécessite qu'une journée d'hospitalisation. Quand les ganglions se situent derrière le péritoine (rétropéritonéal), le diagnostic peut être tardif. Ils sont parfois révélés par des douleurs digestives, et/ou un trouble digestif. Quand les ganglions ne sont pas mis en évidence par la tomodensitométrie, il faut avoir recours à la laparotomie (incision chirurgicale de l'abdomen). Ici aussi, la découverte de ganglions sus-claviculaires nécessite une radiographie de l'abdomen et du bassin pouvant permettre de découvrir des ganglions au niveau de la colonne vertébrale lombaire sur le trajet de l'aorte (ganglions lombo-aortiques).

D'autres modes de révélations sont possibles, mais plus rares. Ce sont des complications neurologiques dues à des compressions des racines nerveuses qui sortent de la colonne vertébrale, ou encore un envahissement de la méninge recouvrant la moelle épinière (épidurale) à partir des ganglions situés le long de la colonne vertébrale. La maladie de Hodgkin peut être fortuitement découverte sur la biopsie d'une adénopathie chez un sujet porteur du virus de l'immunodéficience humaine (SIDA). Enfin, une fièvre traînante, ou une splénomégalie (c'est-à-dire l'augmentation de volume de la rate) peuvent orienter le médecin vers une maladie de Hodgkin.

Un des points importants dans la maladie de Hodgkin est de prévoir le bilan de gravité de la maladie. Ces bilans doivent reposer sur un examen très approfondi et détaillé du malade, de façon à cerner le mieux possible tous les endroits de l'organisme atteints par les ganglions. La recherche d'une splénomégalie (augmentation du volume de la rate) est essentielle. La radiographie du thorax est normalement suffisante pour éliminer un envahissement du médiastin (en anglais mediastinum) qui est l'espace compris entre les deux poumons et où vient se loger le coeur. Quand il existe une atteinte plus générale du thorax, le scanner permet de préciser le degré d'envahissement par les ganglions. Un certain nombre d'examens seront nécessaires pour effectuer un diagnostic plus précis, surtout pour les malades à un stade clinique I, II, III A. La lymphographie par voie pédieuse (c'est-à-dire en utilisant une veine du dos du pied pour injecter le produit) est très utile pour montrer des ganglions qui se situent au niveau de l'aorte et de l'artère iliaque. La lymphographie est également utile pour aider le chirurgien à se diriger vers les ganglions qu'il devra biopsier.

Cause

Cause

Il n'existe pas de cause connue à la maladie de Hodgkin.

Néanmoins, certains faits découverts chez deux conjoints ainsi que l’observation de la maladie en milieu scolaire, évoquent la possibilité de transmission. Pour les généticiens, le virus Epstein-Barr (EBV), (en anglais Epstein-Barr virus), dont le génome (ensemble des chromosomes) est présent au sein des cellules de Sternberg chez 20 à 50 % des patients, jouerait sans doute un rôle.

Deux types génomiques EBV y sont décelés :

  1. Un type A dans les formes communes de la maladie.
  2. Un type B plus souvent associé aux formes observées chez les patients en état de déficit immunitaire.

D'autre part, la survenue de la maladie de Hodgkin semblerait favorisée par une carence immunitaire, ou chez les patients ayant un déficit immunitaire acquis.
Du fait de la prédominance du sexe masculin chez les jeunes malades, certaines investigations ont conduit à émettre l'hypothèse d'une prédisposition liée au sexe ou aux hormones. 

L'obstacle majeur pour déterminer la cause de la maladie de Hodgkin est l'incapacité des chercheurs en biologie médicale à isoler et à étudier la cellule cancéreuse de Hodgkin.

Évolution

Évolution

Certaines atteintes restent stables pendant longtemps, et des régressions spontanées temporaires de certains ganglions peuvent aussi survenir. Une thrombopénie (en anglais thrombocytopenia), qui est une baisse importante des plaquettes chez un patient en rémission, est un argument pour une réapparition de ganglions situés sous le diaphragme et la rate. 

La maladie de Hodgkin est une des maladies qui a bénéficié le plus, des progrès thérapeutiques au cours de ces vingt dernières années. Elle n'est cependant pas curable dans 1 cas sur 4, correspondant souvent aux adultes jeunes, qui résistent au traitement ou qui présentent des rechutes après une première guérison et évoluent vers la mort.