Leishmaniose

Définition

Définition

La leishmaniose est une maladie chronique généralisée due à la contamination de l'homme et d'autres mammifères par des parasites protozoaires (organismes composés d'une seule cellule) : les leishmanias.

Généralités

PHYSIOPATHOLOGIE DE LA LEISHMANIOSE

Les leishmanioses sont des infections extrêmement répandues dans le monde. On en trouve essentiellement en Inde, en Amérique du Sud et en Afrique où elles touchent plusieurs millions de personnes par an.

C’est un petit insecte appelé le phlébotome (petit moustique des régions tropicales et méditeranéennes) qui transmet la maladie. La femelle pique à la tombée du jour et se nourrit de sang. On le rencontre toute l'année sous les tropiques, et en été dans les régions tempérées.

Elles touchent les organes suivants :

Les parasites colonisent les macrophages (variété de globules blancs) contenus dans le système de défense de l’organisme (système réticulo-endothélial) puis se multiplient à l’intérieur de ceux-ci.

Certains animaux, comme le chien, le renard ou les rongeurs, sont également infestés et vont favoriser la dissémination de la maladie. 

La répartition géographique de la leishmaniose se fait de la façon suivante :

ÉPIDÉMIOLOGIE DE LA LEISHMANIOSE

  • Sur le pourtour méditerranéen, on rencontre les leishmanioses viscérales et cutanées : en France, il existe un foyer en Corse, et deux dans le Midi (autour de Marseille, en Languedoc-Roussillon)
     
  • En Inde et dans les pays voisins, on rencontre le kala-azar (leishmaniose viscérale)
     
  • En Afrique tropicale sévissent leishmanioses viscérales et cutanées
     
  • L'Amérique latine est infestée par la leishmaniose cutanéo-muqueuse, et le kala-azar.

ON DISTINGUE 3 TYPES DE LEISHMANIOSE

  • La leishmaniose viscérale, également appelée kala-azar
     
  • La leishmaniose cutanée, appelée également " bouton d'Orient " ou " bouton tropical " est due à Leishmania tropica. Elle sévit sur les pourtours méditerranéens (très peu en France), au Proche et Moyen-Orient, et en Afrique Noire. Cette maladie se caractérise par l’apparition trois mois après la piqûre par le phlébotome, d’un ulcère qui fait lui-même suite à une papule (petit bouton) de couleur rouge foncé. Cette tache va s'étendre en surface, en même temps qu'elle devient creuse (sur le visage). Puis elle se recouvre d'une croûte.
     
  • La leishmaniose cutanéomuqueuse, ​appelée également leishmaniose cutanéo-muqueuse du Nouveau Monde, " pian-bois " ou "ulcère des chicleros", est due à Leishmania brasiliensis et se retrouve sur tout le continent latino-américain. Le réservoir de ce type de leishmaniose est constitué par les rongeurs. Les manifestations cutanées sont équivalentes à celles de la leishmaniose cutanée, mais elles vont s’étendre pour gagner les muqueuses et entraîner de graves mutilations, surtout au niveau du système respiratoire.

SYMPTÔMES DE LA LEISHMANIOSE

La leishmaniose viscérale (ou kala-azar) est donnée par leishmania donovani.
Elle survient 1 à 2 mois après la piqûre par le phlébotome, et se traduit par :

  • une fièvre dite folle car anarchique, résistante au traitement antipyrétique (qui combat la fièvre)
     
  • une l'anémie qui rend le malade pâle et amaigri
     
  • une splénomégalie (rate anormalement grosse)
     
  • une hépatomégalie (foie anormalement gros)
     
  • des adénopathies (inflammation des ganglions)

DIAGNOSTIC DE LA LEISHMANIOSE

Le diagnostic sera aidé par des examens de laboratoire.

La numération sanguine montre :

La recherche d'anticorps n’est pas probante.

La découverte du parasite lui-même est essentielle.

Une ponction de moelle osseuse est pratiquée avec recherche du parasite après coloration spéciale. Une culture sur milieu spécifique est possible.

ÉVOLUTION DE LA LEISHMANIOSE

Le pronostic de la leishmaniose viscérale est grave : quand elle n’est pas traitée, elle peut conduire à la mort par des hémorragies (dues à l'absence de plaquettes), ou par une infection supplémentaire.

TRAITEMENT DE LA LEISHMANIOSE

Traitement de la leishmaniose cutanée et muco-cutanée

Formes légères : le traitement des formes légères est local :

  • infiltrations du bord induré et de la base de l'ulcère avec 1 à 3 ml d'antimoniate de méglumine tous les deux jours
     
  • une application de pommade à la paromomycine

Formes graves :

  • antimoniate de méglumine ou  pentamidine par voie intramusculaire : ces injections sont relativement toxiques et sont progressivement remplacées par des substances graisseuses d'amphotéricine B ou par le kétoconazole.

Traitement de la leishmaniose viscérale

  • antimoniate de méglumine à raison de 20 mg par kilo et par jour par voie intraveineuse ou intramusculaire pendant 3 à 4 semaines et le traitement. La résistance apparaît dans certaines régions du globe.
     
  • amphotéricine B à raison de 0,25 mg à 1 mg par kilo et par jour tous les deux jours par voie intraveineuse pendant au moins trois semaines est également utilisée.
     
  • ambisome
     
  • miltéfosine : efficace sous forme de comprimés mais ne doit pas être utilisée chez la femme en raison d'éventuelles malformations chez l'embryon
     
  • repos au lit
     
  • transfusions quand le patient présente une anémie grave
     
  • antibiotiques en cas de surinfection

On considère un patient guéri lorsque l'on ne peut plus détecter de parasites dans les échantillons qui sont prélevés, grâce à une ponction dans le sternum ou dans des ganglions.

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