Kératite

Définition

Définition

La kératite est une inflammation de l'oeil, et en particulier de la cornée.

Généralités

La kératite est d’origine :

  • Infectieuse.
  • Allergique.
  • Traumatique.

Elle atteint un oeil ou les deux. C’est une affection bénigne qui peut se compliquer.

Historique

La membrane de Descemet (en anglais Descemet's membrane), découverte par Jean Descemet (1732-1810), appelée également lame limitante postérieure, ou lamina limitans posterior corneae, est une membrane de la cornée située à la face profonde de celle-ci, juste en arrière de sa substance propre.

Anatomie

 

Symptômes

Symptômes

Les symptômes de la kératite sont :

  • Rougeur de la conjonctive.
  • Douleur très importante.
  • Sensation de corps étranger dans l'oeil.
  • Larmoiement.
  • Photophobie (crainte pathologique de la lumière).
  • Clignements des yeux.
  • Baisse de l'acuité visuelle.
  • Présence d'ulcérations très douloureuses surtout en cas de kératite ponctuée superficielle, se manifestant le plus souvent quelques heures après l'exposition au soleil, ou aux rayons ultraviolets.

Physiopathologie

On distingue plusieurs types de kératites :

  • La kératite herpétique (herpetic keratitis), due à une infection par le virus herpès.
  • La kératite vésiculaire se caractérise par l'apparition de petites gouttelettes, ressemblant à des vésicules au niveau de la cornée. Cette variété de kératite, est due à une infection par le virus de l'herpès.
  • La kératite calcaire de Galezowski (en anglais keratitis petrifecans), se caractérise par la présence à la surface de la cornée, de plaques ayant perdu leur transparence et dont la coloration tire sur le gris. On constate, à ce niveau des reflets légèrement plus sombres. Ces plaques sont susceptibles de se développer en avant de la pupille, entraînant une baisse de la vision, plus ou moins importante.
  • La kératite filamenteuse ou fibrillaire (en anglais keratitis filamentosa, filamentous keratitis) correspond à une atteinte de la cornée, se caractérisant par l'apparition à sa surface, de structures adoptant la forme de filaments, qu'il est possible de comparer à des fils de soie tendus. Ces excroissances longues et menues, proviennent de l'épithélium cornéen, c'est-à-dire des cellules recouvrant la cornée elle-même.
  • La kératite parenchymateuse ou interstitielle diffuse (en anglais intetstitial keratitis), appelée également kératite d'Hutchinson, se caractérise par l'apparition de lésions de la cornée, se manifestant par une modification des couches composant cet organe : les lames moyennes et profondes. Ce type de kératite, est le résultat d'une infection par la syphilis congénitale.
  • La kératite d'Hutchinson qui est une kératite s'accompagnant d'autres malformations, telles que des anomalies dentaires entre autres (dents d'Hutchinson).
  • La kératite à hypopyon de Roser (en anglaishypopyon keratitis) appelée également ulcère de Saemisch, ou ulcus serpens correspond une variété de kératites dues à une infection, et se caractérisant par l'apparition de pertes de substance (ulcérations) prenant la forme d'ondulations (ulcérations serpigineuses) au niveau de la cornée. Elle s'accompagne généralement de sécrétion de pus dans la chambre antérieure du globe oculaire. La kératite à hypopyon, serait le résultat d'une infection par un pneumocoque.
  • La kératite nodulaire de Salzmann étudiée par l'allemand Maximilien Salzmann en 1925 (en anglais Salzmann's nodular comeal dystrophy), correspond à une dégénérescence de la cornée se caractérisant par l'apparition de minuscules bosses, adoptant la forme de grain de riz. Généralement la kératite nodulaire de Salzmann, apparaît à la suite d'une kératite phlycténulaire. Son évolution s'effectue sur de nombreuses années, et n'entraîne pas de lésions majeures.
  • La kératite nummulaire de Dimmer correspond à une kératite survenant superficiellement, et sans doute due à une infection par un virus. Cette variété de kératite dont le pronostic est bénin, mais particulièrement douloureuse, s'accompagne de photophobies (peur maladive de la lumière), et d'un larmoiement sans inflammation des conjonctives (conjonctivite), ainsi que par la pénétration à l'intérieur des deux cornées (kératite bilatérale) de formations prenant la forme de petits disques.
  • La kératite phlycténulaire (en anglais phlyctenular keratoconjunctivitis), appelée également kératite pustuleuse, kérato-conjonctivite phlycténulaire,  ophtalmie phlycténulaire, conjonctivite phlycténulaire, conjonctivite impétigineuse, scrofulo-tuberculode de la cornée et de la conjonctive, kératite lymphatique de Panas, kératite phlycténulaire ou pustuleuse, correspond à une affection touchant l'enfant, et se caractérise par l'apparition au niveau de la conjonctive et de la cornée, de petites grosseurs de coloration grise. Cette affection s'accompagne d'une inflammation importante, et le patient se plaint de photophobie (la lumière devient insupportable), et de sécrétion importante de larme. L'examen de la cornée, montre la présence de petites pertes de la substance sous forme d'ulcérations généralement  en surface, et ayant tendance à se cicatriser rapidement. L'évolution de cette variété de kératite, se fait rarement vers une atteinte cornéenne plus importante à type de perforation par exemple. Ce sont le plus souvent les enfants infectés par le bacille de Koch (tuberculose) qui présentent cette affection. L'impétigo, et certaines affections rhinopharyngées s'accompagnent parfois de kératite pustuleuse.
  • La kératite ponctuée (en anglais keratitis punctata) appelée également aquo-capsulite, ou descemétite, se caractérise par une atteinte des couches profondes de la cornée, c'est-à-dire de la membrane de Descemet. A ce niveau, on constate la présence de petites taches, et d'une inflammation de l'iris (iritis). Les patients atteints de kératite ponctuée, présentent d'autre part, une augmentation de la tension à l'intérieur du globe oculaire, et des perturbations de fonctionnement de l'humeur aqueuse (passage difficile vers les différentes chambres de l'oeil).
  • La kératite de Thygeson, étudiée par l'Américain Thygeson Phillips en 1950, correspond à une variété de kératite survenant au niveau des deux yeux (kératite bilatérale). Elle se caractérise par l'apparition d'un ensemble de petits grains, de coloration tirant sur le blanc, et atteignant les strates (couches) superficielles de la cornée. La kératite de Thygeson débute brutalement. Les patients présentent une photophobie (crainte de la lumière), et un excès de sécrétion de larme (larmoiement excessif). Cette kératite évolue spontanément vers un rétablissement qui est émaillé de rechutes s'étalant quelquefois sur une longue période (de deux à trois ans).
  • La kératite ulcéreuse correspond une variété d'atteinte de la cornée, elle se caractérise par l'apparition de petites ulcères (pertes de substance) sous forme de petits points.
  • La kératite neuro-paralytique (en anglaisneuroparalytic keratitisse), se caractérise par l'apparition de perte de substance sous forme de petites plaies cornéennes, dues à des troubles de la vascularisation, et des fonctions vitales de la cornée (dystrophie). Cette affection, est le résultat d'un mauvais fonctionnement du nerf trijumeau qui est le nerf qui innerve cette partie du visage. La kératite neuroparalytique, débute sournoisement. En effet la cornée, qui devient progressivement insensible, présente un jour brutalement des lésions qui vont s'aggraver. Ces lésions se caractérisent par une perte de sa transparence, ainsi qu'une perforation de celle-ci. Dans les cas les plus graves on constate l'accumulation de pus de niveau de l'oeil entraînant parfois la fonte du globe oculaire. Cette variété de kératite, est le plus souvent le résultat d'une infection par un zona ophtalmique. Dans certains cas, il s'agit d'une infection par un virus herpétique, ou encore d'une intoxication par des métaux lourds tel que l'arsenic. Il est possible également, de constater une intoxication par certains produits chimiques, et plus précisément le trichloréthylène. Enfin l'atteinte du trijumeau, n'est pas rare. Précisément ce nerf présente des lésions au niveau de son noyau qui est comprimé par une tumeur du cerveau. Dans certains cas, le trijumeau est interrompu à la suite du lésion importante du ganglion de Gasser à type de destruction totale. Enfin, plus rarement, ce type de kératite survient après une intervention chirurgicale au cours de laquelle le nerf trijumeau, a été malencontreusement sectionné.
  • La kératite ponctuée appelée également keratitis punctata, aquo-capsulite ou descemétite, est une inflammation de la couche la plus profonde de la cornée, portant précisément le nom de membrane de Descemet où l'on constate la présence de petites taches. Cette variété de kératite, s'accompagne le plus souvent d'une iritis (inflammation de l'iris) séreuse, avec trouble de l'humeur aqueuse. D'autre part, on constate une augmentation de la tension intérieure de l'oeil.
  • Un kératocèle désigne la hernie de la membrane de Descemet, à travers une ulcération, survenant au niveau de la cornée.

Examen médical

Examen complémentaire

Un examen ophtalmologique, décèle une rougeur au niveau de l'oeil. Il se déroule de la manière suivante :

  • Utilisation d'un collyre contenant de la fluorescéine instillé dans l'oeil du patient montre une modification de l'épithélium cornéen c'est-à-dire de la couche superficielle recouvrant la cornée.
  • L'instillation de cette goutte de fluorescéine dans l'oeil permet de distinguer les kératites ulcéreuses.
  • La substance se fixe sur la plaie oculaire.

Cause

Cause

La kératite, dont il existe de nombreux types, peut être d'origine :

  • Bactérienne.
  • Virale.
  • Mycosique (infection par un champignon).
  • Allergique.
  • La kératite est une affection de la cornée qui est d'origine inflammatoire ou infectieuse. Selon la localisation il est nécessaire de distinguer deux formes de kératite :
    • Les kératites ulcéreuses dont la caractéristique majeure, est une atteinte des couches superficielles de la cornée. Il existe un grand nombre de causes possibles à la survenue de kératite ulcéreuse. Les plus fréquentes sont :
      • Les traumatismes qui font suite à la pénétration d'un corps étranger.
      • L'action des rayons ultraviolets sur la cornée peut également engendrer une kératite ulcéreuse. Il s'agit de photos traumatismes provoqués par les rayons du soleil, ou par l'exposition à un arc à soudure électrique.
      • Les infections virales (herpès, zona), sont également susceptibles de provoquer l'apparition de kératite ulcéreuse de type kératite herpétique.
      • Le zona ophtalmique qui récidive fréquemment est une kératite ulcéreuse.
      • Les conjonctivites à adénovirus, sont également sources de kératite ulcéreuse.
      • L'insuffisance de sécrétion de larmes (insuffisance de sécrétion lacrymale), entraîne parfois l'apparition de kératite dite sèche, associée à une mauvaise fermeture des paupières, à cause par exemple d'une exophtalmie, ou d'une paralysie faciale. Les ulcérations de la cornée sont consécutives à ce type de pathologie. Il s'agit de plaies plus ou moins profondes.
    • Les kératites interstitielles sont le deuxième type de kératites susceptibles de survenir. Cette variété de kératite concerne les couches plus profondes de la cornée. Les causes des kératites interstitielles sont nombreuses, il s'agit essentiellement des infections par un virus. C'est le cas par exemple de la kératite herpétique, ou de la kératite à adénovirus. Les kératites allergiques, font également partie des kératites interstitielles.

Traitement

Traitement

Le traitement est variable selon le type de kératite :

  • Lors des kératites ulcéreuses il est parfois nécessaire d'extraire le corps étranger à l'aide d'un instrument pointu, après avoir effectué une anesthésie locale. L'application de collyres qui facilitent la cicatrisation, et de collyre antibiotique, permettent d'éviter le risque de surinfection.
  • La cicatrisation est le plus souvent rapide.
  • L'utilisation de cortisone sous forme de collyre (corticostéroïdes locaux) est formellement contre-indiquée. En effet, il existe un risque d'aggravation des ulcérations.
  • Les kératites interstitielles, peuvent être traitées par utilisation de corticostéroïdes (cortisone), à condition que le diagnostic soit posé avec certitude (ceci est très important), ce qui les différencie essentiellement des kératites ulcéreuses. L'application de corticoïdes, dans ce cas autorisée, se fait sous la forme de collyre, ou de pommade, permettant d'accélérer la disparition des perturbations oculaires.

Évolution

Évolution

L'évolution est variable selon le type de kératite.

Quand il s'agit d'une kératite due à un adénovirus les ulcérations sont susceptibles d'évoluer lentement vers l'apparition de nodules sous la cornée.

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