Interféron

Définition

Définition

Substance fabriquée par l’organisme et ayant des propriétés antivirales et anticancéreuses susceptibles de s’adapter au fonctionnement immunitaire (système permettant à une personne de se défendre).

Il existe donc un rapport étroit entre les interférons et les capacités du système immunitaire.

Généralités

Les interférons font partie des cytokines.
Ce sont de petites protéines sécrétées par différents types de cellules, ayant une action régulatrice et stimulatrice du système immunitaire. Ils sont fabriqués par les globules blancs.

On connaît 3 types d’interférons :

Interférons Alpha (2a et 2b)
Ce sont des interférons produits par génie génétique, aux propriétés multiples et dont les mécanismes restent imparfaitement compris.
Ils sont utilisés essentiellement dans l’hépatite B chronique active de l’adulte, et chronique virale C avec réplication du virus qui persiste à 2 examens au moins réalisés environ à 2 mois de distance dont un dans le mois précédent la mise au traitement.

Leur activité est antivirale en entraînant une inhibition de la réplication des virus.
Ils entraînent également l’augmentation de l’activité des macrophages (variété particulière de globules blancs) pendant la phagocytose (ingestion et digestion de corps étranger).
Enfin, ils ont une activité anti-proliférative (empêchent la multiplication anarchique des cellules) sur certaines tumeurs.

Ils sont également utilisés dans le traitement :

Interférons Bêta
Ils sont utilisés dans le traitement de la sclérose en plaques.
Leur mécanisme n’est pas non plus bien élucidé, mais leur utilisation a un impact sur le nombre de poussées. En effet, l’interféron diminue d’environ 30 % les poussées de sclérose en plaques, et diminue également la progression de la maladie, ce qui est objectivé par l’IRM.

Interférons Gamma
La synthèse des interférons alpha et bêta se produit dès le début d'une infection virale et permet de mieux résister à l’agression virale.
Les interférons gamma sont, en outre, capables d'empêcher le développement des tumeurs malignes.

Il existe par ailleurs un autre avantage de l’interféron qui n’est pas spécifique d’un virus donné, c’est-à-dire qu’un interféron fabriqué contre un virus permet de se défendre contre un autre virus n’ayant pas de rapport avec le premier.

Les interférons possèdent une qualité indispensable dans la défense de l’organisme, celle d’activer une espèce de globules blancs appelés macrophages, capables de tuer naturellement n’importe quel corps étranger entrant dans l'organisme.

Quand ils ont été découverts en 1957, les interférons apportaient un immense espoir en ce qui concerne la possibilité de les utiliser dans le traitement du cancer, mais aussi contre les virus en général. Malheureusement, l’utilisation des interférons comme agent anticancéreux n’a obtenu que des résultats limités.

EFFETS INDÉSIRABLES DES INTERFÉRONS

Les effets indésirables dépendent de la dose absorbée, mais sont réversibles. Il s’agit : 

Effets indésirables des interférons alpha :

Effets généraux : syndrome pseudo-grippal (fatigue, fièvre, myalgies,lassitude pouvant être atténuée par le paracétamol -à prendre avant l'injection)

Effets neurologiques : vertiges, troubles du sommeil, somnolence, troubles mnésiques, paresthésies (trouble de la sensibilité, sensation de fourmillements, de picotements, d’anesthésie légère)

Effets cardio-pulmonaires : palpitations, variations de la tension artérielle

Effets digestifs : anorexie (perte d’appétit), nausées, vomissements, troubles du transit, troubles hépatiques (élévation des transaminases)

Effets rénaux : présence de protéines dans les urines (albuminurie), présence de sang dans les urines (hématurie), insuffisance rénale rare (défaut plus ou grave de fonctionnement – de filtration – des reins)

Effets cutanés : alopécie réversible (chute partielle ou totale des cheveux ou des poils), psoriasis, sécheresse de la peau et des muqueuses

Effets endocriniens : dysthyroïdies (troubles de la glande thyroïde), hypocalcémie (chute du taux de calcium dans le sang), hyperglycémie (élévation du taux de sucre dans le sang)

Effets hématologiques : leucopénie fréquente (baisse du nombre de globules blancs), anémie (baisse du nombre de globules rouges), thrombopénie (baisse des plaquettes) plus rarement.

Contre-indications

  • L’aspirine et les produits contenant de l’acide acétylsalicylique (aspirine), utilisés comme analgésique, pour lutter contre la fièvre, comme anti-inflammatoire, ainsi que les corticoïdes inhibent l'action de l'interféron.
     
  • La théophylline (médicament de l’asthmatique) doit être utilisée sous surveillance pneumologique car les taux de cette molécule dans le sang (les taux sériques) doivent être fréquemment vérifiés.
     
  • Enfin il est conseillé d’éviter les sédatifs.

Effets secondaires des interférons gamma (environ 300 fois plus efficaces que les autres types d’interféron)

Diminution de la production d'anticorps dans l'organisme, favorisant ainsi les surinfections (tous les interférons suscitent la production d'auto-anticorps, c’est-à-dire des anticorps dirigés contre le sujet lui-même)

Réaction locale comme pour les interférons alpha

Syndrome pseudo grippal (voir ci-dessus)

Allergie grave avec choc anaphylactique, bronchospasme (spasme au niveau des bronches)

Syndrome dépressif

Anxiété

Leucopénie(diminution du nombre des globules blancs)

Elévation des transaminases (enzyme du foie)

Contre-indications

Allergie à l’interféron

Grossesse : évaluer le bénéfice d’un traitement par rapport au risque pour le foetus, mais il n’a pas été rapporté d’effet tératogène (développement d’organes ou d’organismes anormaux, monstrueux)

Allaitement : il n’y a pas de données sur le passage dans le lait, il faut ici aussi faire une évaluation du bénéfice par rapport au risque nécessaire

Malades transplantés : l'efficacité du traitement immunosuppresseur peut être diminuée (activité immunomodulatrice de l’interféron)

Pathologie cardiaque : risque de décompensation par de la fièvre ou des frissons

Insuffisance rénale (diminution ou absence du fonctionnement des reins)

Insuffisance hépatique (diminution du fonctionnement du foie)

Insuffisance médullaire (Insuffisance de fonctionnement de la moelle osseuse fabricant les cellules sanguines)

Cirrhose du foie à un stade avancé

Antécédents d’épilepsie

Antécédents de maladies psychiatriques graves