Infections opportunistes

Définition

Définition

Une infection opportuniste est une infection qui est due à un micro-organisme (organisme microscopique) qui habituellement et peu susceptible d’entraîner une maladie. Ce type d’infection s’observe chez les individus qui ont un déficit de l’immunité humorale ou un déficit de l’immunité cellulaire à type d’immunodépression. L’immunité humorale fait intervenir les anticorps et l’immunité cellulaire la capacité que possède certaines cellules pour détruire les bactéries mais c’est ainsi directement par différents procédés et en particulier la phagocytose. Un déficit de phagocytose c’est-à-dire de capture et de digestion des micro-organismes ou un autre facteur de défense de l’organisme est donc susceptible d’aboutir à une infection opportuniste. L’ensemble de ces déficits immunitaires rende un individu particulièrement susceptible d’être infecté.

Symptômes

Physiopathologie

Les défenses de l’organisme sont particulièrement altérées à la suite de brûlures par exemple mais aussi d’exposition à des radiations, de cancer, d’affections diverses. L’administration à un médicament immunosuppresseur c’est-à-dire ayant la capacité de diminuer voire de supprimer les défenses immunitaires joue favorisent la survenue d’infection opportuniste. Enfin certaines techniques diagnostiques dites invasives comme par exemple la fibroscopie ou autrement dit à chaque fois qu’il est nécessaire de « pénétrer » à l’intérieur de l’organisme pour orienter un diagnostic en pratiquant un examen complémentaire, ces techniques favorisent également la survenue d’éventuelles infections opportunistes. Ceci est particulièrement vrai en ce qui concerne les infections hospitalières (maladies nosocomiales).

Voyons maintenant quels sont les pathologies immunitaires (dysimmunité) que l’on qualifiera de déficit susceptible d’entraîner la survenue d’infection opportuniste.

1) Le déficit de l’immunité humorale qui est lié aux lymphocytes B et en particulier le déficit acquis comme cela se rencontre au cours du myélome multiple, de certaines leucémies (leucémie myéloïde chronique), de pathologies liées aux immunoglobulines (gammapathie) ou le déficit en immunoglobulines A idiopathique, favorisent la survenue d’infection opportuniste. Le déficit génétique de l’immunité humorale tel qu’il se rencontre au cours de la maladie de Bruton, l’agammaglobulinémie congénitale, font partie des déficits de l’immunité humorale.

2) Le déficit de l’immunité à médiation cellulaire liée aux lymphocytes T tels que le déficit acquis, se voit au cours du sida, de la maladie de Hodgkin, des lymphomes malins, de l’utilisation des médicaments pour lutter contre le cancer (antinéoplasiques), de l’utilisation abusive des corticoïdes (corticothérapie), de la lèpre, de la sarcoïdose.

3) Le déficit génétique de l’immunité à médiation cellulaire se rencontre au cours de la maladie de Di George, de l’aplasie thymique congénitale, de la candidose cutanéomuqueuse chronique. Ces pathologies sont en relation avec des déficits de l’immunité à médiation cellulaire liée aux lymphocytes T.

4) Le déficit mixte de l’immunité humorale et cellulaire (lymphome malin, leucémie lymphoïde chronique, ataxie télangiectasie, déficit immunitaire combiné sévère, syndrome Wiskott-Aldrich) sont susceptibles d’engendrer des infections opportunistes.

5) Le déficit de réponse inflammatoire en liaison avec les polynucléaires neutrophiles. Il est nécessaire de distinguer le déficit quantitatif (neutropénie) et les déficits qualitatifs de la réponse inflammatoire qui favorisent la survenue d’infection opportuniste. En ce qui concerne le déficit quantitatif celui-ci se caractérise par une diminution du nombre des polynucléaires neutrophiles et en particulier des granulocytes (variété de globules blancs). Il fait suite à une insuffisance médullaire (insuffisance de fabrication des éléments permettant au corps de se défendre) globale ou dissociée qui représente la cause la plus importante en termes de fréquence favorisant la survenue d’infections. Certaines infections graves et plus particulièrement celles à bacilles Gram négatif surviennent quand le nombre des leucocytes tombe en dessous de 500 par microlitre. C’est le cas par exemple de l’agranulocytose ou de l’anémie aplastique. La leucémie aiguë et les traitements immunosuppresseurs antinéoplasiques (pour lutter contre le cancer) sont également pourvoyeurs de déficit de réponse inflammatoire et donc d’infection opportuniste. En ce qui concerne les déficits qualitatifs de la réponse inflammatoire, c’est la phagocytose et la chimiotaxie des leucocytes (capacité que possèdent les leucocytes à attirer les micro-organismes vers eux pour les tuer) qui sont altérées. Ceci est vrai en particulier pour certaines maladies telles que la maladie granulomateuse chronique, le syndrome de Chediak Higashi, les leucémies aiguës, le lupus érythémateux disséminé, le syndrome de Job-Buckley, l’urémie, le diabète sucré, l’acidose, le syndrome du leucocyte paresseux ou l’utilisation trop prolongée des corticoïdes (cortisone). Toutes ces affections sont susceptibles d’accentuer un déficit de réponse inflammatoire et donc une infection opportuniste.

D’autre déficit de défense de l’organisme peuvent également favoriser la survenue d’infection opportuniste. Il s’agit entre autres de la malnutrition ou du syndrome de malabsorption (déficit de fonctionnement intestinal diminuant les capacités d’absorption des micronutriments). Certaines interventions chirurgicales quand celles-ci sont particulièrement étendues, les examens complémentaires tels que l’endoscopie, les cathéters qui restent longtemps à demeure, les toxicomanies en particulier celles par injection, l’administration d’antibiotiques à large spectre (antibiotiques utilisés pour un grand nombre d’infections), les corticoïdes à doses élevées qui diminuent la résistance aux infections, les médicaments immunosuppresseurs (diminuant les capacités de défenses naturelles de l’organisme) et des médicaments pour lutter contre les cancers entraînent une diminution du nombre de globules blancs (neutropénie) rendant ainsi un patient susceptible de faire une infection opportuniste.

6) Les déficits du complément qui est un des éléments intervenant dans la cascade immunitaire (déficit isolé du système du complément prédisposant aux infections bactériennes et aux mycoses), la splénectomie (ablation de la rate) facilitant les infections par un pneumocoque, pas à méningocoque, par un parasite intracellulaire, les lésions cutanées (de la peau) étendues que ce soit par brûlures, traumatisme important, les abrasions etc. sont les autres mécanismes favorisant la survenue d’infection opportuniste.

Quels sont, les micro-organismes responsables de survenue d’infection opportuniste ? Réponse : le streptocoque, le méningocoque, haemophilus et Giardia, Pseudomonas, Proteus, Serrata, Nocardia, providentia en cas de déficit de l’immunité humorale (faisant intervenir des anticorps). Les virus (herpès, cytomégalovirus), les protozoaires, les mycoses en cas de déficit de l’immunité à médiation cellulaire. Les champignons responsables sont Candida, Histoplasma, Aspergillus, Coccidioides, cryptoccus, les protozoaires : Toxoplasma gondi, Pneumocystis Carinii, Giardia lamblia, Cryptosporidium parvum etc.

À propos du leuconostoc.
Les antibiotiques administrés larga manu (en quantité abondante) et le plus souvent de façon aveugle c’est-à-dire sans faire au préalable un antibiogramme (permettant de mettre en évidence l’antibiotique efficace) favorisent un déséquilibre de la flore de l’intestin et la multiplication des germes qui deviennent résistants. Un antibiotique, la vancomycine, est de moins en moins efficace. Ceci est lié en particulier à la présence de leuconostoc qui un micro-organisme appartenant à un genre de cocci Gram positif et ressemblant au streptocoque. Ce germe devient de plus en plus pathogène surtout quand le patient présente des déficits immunitaires.

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