Infections et toxicomanie

Définition

Définition

Chez le toxicomane les infections sont susceptibles de survenir à la suite de la présence de bactéries ou de virus, soit dans la drogue elle-même ce qui est relativement rare, soit dans les solvants telle que l’eau qui est utilisée quelquefois en provenance des cuvettes de cabinet. Dans ce cas les germes responsables sont avant tout Enterococcus faecalis et Pseudomonas aeruginosa. Le jus de citron est quelquefois utilisé comme solvant, il est susceptible d’être contaminé par du Candida albicans.
Les seringues et les aiguilles (non stériles) peuvent également transporter les germes responsables d’infections chez le toxicomane. Généralement elles sont utilisées sans stérilisation véhiculant alors Staphylococcus aureus. Les seringues et les aiguilles peuvent également être la cause de survenue de tétanos surtout après une injection sous-cutanée comme cela survient en cas de « skin poppers ». La salive est quelquefois utilisée pour injecter des substances. Dans ce cas elle est responsable de la pénétration de germes habituellement présents au niveau du pharynx et de l’oropharynx, il s’agit de Streptococcus. Les hépatites sont le résultat d’échange de seringues. Il s’agit en particulier de l’hépatite B et de l’hépatite C. Le sida, le cytomégalovirus et Epstein-Barr virus sont également responsables d’infections chez le toxicomane. Enfin il n’est pas rare de trouver quelques parasitoses liées à une contamination par de seringues et des aiguilles souillées, il s’agit en particulier de la toxoplasmose et de parasitoses dues à Plasmodium.

Voici une liste récapitulant la majorité des infections en cause chez les toxicomanes sont (liste non exhaustive) :

  • L’hépatite virale.
  • L’infection cutanée faisant suite à la pénétration intraveineuse du staphylocoque doré au moment de l’injection.
  • Les infections par le VIH.
  • Les infections par le bacille de la tuberculose, tout particulièrement chez les consommateurs de drogue qui s’injectent celle-ci dans une veine (voie intraveineuse).
  • La pneumonie à pneumocoques mais aussi à Haemophilus pneumocystis carinii (voir pneumocystose) et au bacille de la tuberculose (bacille de Koch).
  • Le tétanos.
  • Les troubles du rythme cardiaque.
  •  La pneumopathie d’inhalation avec troubles de la conscience, vomissements (syndrome d’inhalation).
  • Les thromboses veineuses profondes surtout en cas d’injection de comprimés en suspension (comprimés dilués dans un liquide plus ou moins suspect). Il existe également des possibilités de survenue de syndrome de compartiment.
  • Des troubles du rythme cardiaque survenant essentiellement après utilisation de cocaïne et d’amphétamines.
  • L’endocardite infectieuse. L’endocardite infectieuse fait suite à une infection par des germes introduits à l’intérieur de la circulation sanguine au moment de l’injection de drogue. Les germes en cause sont avant tout Staphylococcus aureus ou Staphylococcus epidermidis. Streptocoque est également responsable ainsi que Candida albicans et Pseudomonas aeruginosa. La valvule tricuspide est concernée par ce type d’endocardite, aboutissant à un syndrome d’insuffisance cardiaque droite avec quelquefois des embolies sceptiques à l’intérieur du poumon se traduisant par l’apparition d’une toux et des hémoptysies.  Dans ce cas le traitement fait appel aux antibiotiques après l’avoir procédé à un antibiogramme (mis en évidence du germe responsable de l’infection). La durée de traitement est variable selon qu’il s’agit d’une bactériémie sans localisation secondaire. Dans ce cas le traitement va de 10 à 15 jours. Quand il s’agit d’une endocardite le traitement s’étale sur quatre à six semaines et en cas de localisation osseuse ou articulaire le traitement est encore plus long pouvant atteindre alors huit semaines. Le plus souvent les dents doivent être traitées ou enlevées afin de prévenir d’autres endocardites.
  • Le paludisme surtout dans les zones d’endémie. Il est susceptible d’être transmis par l’intermédiaire d’aiguilles de seringues déjà utilisées ultérieurement par d’autres toxicomanes.
  • L’ostéomyélite faisant suite à la dissémination des germes à l’intérieur du sang (dissémination hématogène). Le germe responsable et Staphylococcus aureus ou Pseudomonas aeruginosa.
  • Une constipation sévère faisant suite à l’absorption d’opiacés.
  • Une psychose et d’autres troubles de nature psychologique ou psychiatrique (précarité). À cela s’ajoute l’alcoolisme, le tabagisme qui favorise les infection des poumons et des bronches ainsi que les sinusites et la tuberculose.
  • Une atteinte du système nerveux se traduit par des troubles de la conscience et l’apparition de convulsions généralement dues à une élévation de la température trop importante. Il est alors nécessaire de rechercher des signes de localisation et surtout une atteinte des méninges (syndrome méningé). Le scanner cérébral, le fond d’oeil et la ponction lombaire doivent être réalisés en urgence afin de mettre éventuellement en évidence une méningite de nature bactérienne ou due à un champignon. L’abcès cérébral et l’empyème sous dural ne sont pas rares.
  • Une hyperpyrexie (excès de température) survenant quelquefois après absorption d’amphétamine (ecstasy). Ce type de pathologie neuropsychiatrique est susceptible d’évoluer vers une myoglobinurie (présence de myoglobine dans les urines : voir rhabdomyolyse) avec ou pas insuffisance cardiaque et syndrome de coagulation intravasculaire disséminée.
  • Une rhinorrhée c’est-à-dire un écoulement par le nez à la suite d’absorptions de cocaïne ou d’un sauvage opiacé.
  • Une cellulite locale qui débute généralement par un placard (une zone) érythémateuse (de coloration rose tirant sur le rouge) due à l’injection sceptique c’est-à-dire contenant des germes. La cellulite est susceptible d’évoluer vers l’apparition d’un accès sous la peau où sous les muqueuses (couche de cellules recouvrant l’intérieur des organes creux comme la bouche, l’anus etc.). L’évolution peut également se faire vers des complications de type fasciite nécrosante et thromboses sceptiques.
  • La myonécrose.
  • Le botulisme.
  • L’hygiène bucco-dentaire souvent désastreuse.