Hypnotique

Définition

Définition

Un hypnotique est un médicament qui déclenche le sommeil. On parle de somnifères, dans le langage courant.

Généralités

Hypnotique désigne de façon générale, ce qui provoque le sommeil. mais cet adjectif, qui est aussi un nom commun masculin, désigne également une méthode pour s'endormir, ou pour faciliter le sommeil chez l'insomniaque, c'est-à-dire celui qui ne peut pas dormir, ou qui n'arrive pas à trouver le sommeil. 

Les hypnotiques font partie des psychotropes, c'est-à-dire des médicaments possédant une propriété dont l'action se fait spécifiquement sur l'activité cérébrale. Plus spécifiquement les hypnotiques appartiennent aux psycholeptiques, médicaments déprimant l'activité mentale, ou psychoplégiques.

Le terme hypnotique désigne également ce qui concerne l'hypnose, l'hypnotisme.

Symptômes

Physiopathologie

L'insomnie est difficile à quantifier précisément. On qualifie un individu d'insomniaque quand il ne peut dormir de 6 à 9 heures par nuit après un délai d'endormissement d'une demi-heure environ, et un temps total d'éveil inférieur à 20 minutes.

Les médicaments hypnotiques les plus courants sont les benzodiazépines. Les molécules actives de ce médicament, agissent sur certaines cellules composant le système nerveux central, et plus précisément sur les neurones que les spécialistes appellent gabaergiques.

GABA provient de la terminologie anglaise caractérisant une substance isolée en 1950 par Awapara et ses collaborateurs. En 1957, plusieurs chercheurs (Bazemore, Elliot et Florey), réussirent à extraire une substance à partir du cerveau animal : le facteur I de Florey (I signifiant inhibiteur). Cette substance possédait la capacité d'inhiber très efficacement les contractions musculaires de divers crustacés.

Les inconvénients majeurs des benzodiazépines sont la perturbation de l'architecture du sommeil lent profond, la diminution du sommeil paradoxal, et la persistance de leur effet sédatif au-delà de la nuit.

Les imidazopyridines tels que le Zolpidem et les cyclopyrrolones tels que la zopiclone, cassent beaucoup moins l'architecture du sommeil, et perturbent notamment moins le sommeil paradoxal.

Certains antidépresseurs sont également utilisés comme hypnotiques. Il s'agit des antidépresseurs tricycliques sédatifs comme l'amitriptyline.

Les antihistaminiques tels que l'alimémazine, l'hydroxyzine, la doxylamine et la prométhazine, sont également moins utilisés car présentant des effets secondaires que les spécialistes appellent anticholinergiques, c'est-à-dire la sécheresse de la bouche, des problèmes d'accommodation oculaire, des problèmes de rétention urinaire, et des troubles psychiatriques plus ou moins importants.

Les barbituriques accumulent trop inconvénients à type de toxicité, et d'interactions médicamenteuses. C'est la raison pour laquelle ils ont été abandonnés.

Les méthodes pour favoriser l'endormissement sont beaucoup moins dangereuses :

  • Il peut s'agir d'une réorganisation des activités de la journée. Par exemple, se lever plus tôt le matin (environ 1 heure avant) favorise l'endormissement.
  • La suppression des excitants (café, thé, tabac, alcool, médicament) permettent non seulement un meilleur endormissement, mais une récupération plus efficace pendant la nuit.
  • Le repas du soir, allégé, associé à une petite activité physique tout de suite après celui-ci (à condition que celle-ci soit légère), favorisent la digestion. Celui-ci ne doit pas être pris trop tard, et surtout pas immédiatement avant de se coucher. Il est donc nécessaire de respecter un minimum de 1 heure et demie à 2 heures entre le repas du soir, et le début de l'endormissement.
  • Quelques petits trucs sont susceptibles d'aider à trouver un sommeil plus rapidement :
    • Il peut s'agir tout simplement d'une lecture d'une demi-heure en position allongée, avec une lumière modérée.
    • La température de la chambre est également importante sans que le chauffage soit trop fort.
    • Ambiance sonore minimale aide également.
    • La sieste joue un rôle important, en effet, au-delà d'un quart d'heure elle est susceptible de perturber l'endormissement.
    • Si, toutefois, l'insomnie tarde à se dissiper, il est conseillé de ne pas insister pour essayer de s'endormir mais au contraire de se relever, de s'allonger dans une autre pièce pendant une vingtaine de minutes, et de revenir se coucher dans sa chambre.
  • Des méthodes beaucoup plus techniques, telles que :
    • La psychothérapie.
    • La photothérapie.
    • La chronothérapie, sont susceptibles de redonner au patient le sommeil. Ces techniques nécessitent des thérapeutes bien formés.
  • Les activités qu'il est nécessaire d'éviter afin de ne pas retarder l'endormissement sont:
    • La télévision (au-delà de 1h30) à éviter une demi-heure avant l'endormissement.
    • Une activité physique ou intellectuelle immédiatement avant le coucher.
    • Par contre, une activité physique d'au minimum une demi-heure dans la journée, et si possible le matin est très profitable pour l'endormissement,  la qualité du sommeil, et de la récupération.
  • La mélatonine est une hormone sécrétée par la glande pinéale, c'est-à-dire l'épiphyse située au milieu du cerveau à proximité de l'hypothalamus, délivrant de la sérotonine, hormone sécrétée dans le tissu cérébral. Cette hormone, en dehors de posséder une action vasoconstrictrice (fermeture des vaisseaux) et antidiurétique (diminuant la fabrication d'urine) présente également des propriétés variables selon l'éclairage : elle est d'autant plus forte que celui-ci est faible. Le sommeil pourrait ainsi être modifié par la sécrétion de mélatonine. Cette hormone n'est pas en vente libre en France, contrairement aux Etats-Unis où elle est utilisée pour favoriser la synchronisation des rythmes circadiens, autrement dit repositionner les phases normales de veille, et de sommeil. C'est la raison pour laquelle dans ce pays, elle est utilisée comme traitement de l'insomnie chez les personnes âgées, en particulier. La France n'a pas décidé de l'autoriser à être mise sur le marché, car on ne connaît pas avec précision les effets secondaires à long terme.