Hypertension intracrânienne

Définition

Définition

L'hypertension intracrânienne est l'augmentation anormalement importante de la pression à l'intérieur de l'encéphale, qui est la partie du système nerveux central, située à intérieur du crâne.

                                                                          

Classification

On distingue :

  • Les hypertensions intracrâniennes essentielles (sans causes), comme celles survenant chez la femme jeune et obèse.
  • Les hypertensions intracrâniennes pathologiques (voir causes).

Symptômes

Symptômes

Les symptômes de l'hypertension intracrânienne sont :

  • Céphalées (maux de tête). Elles surviennent tout d'abord le matin au réveil, puis progressivement s'aggravent, et réveillent le patient durant la nuit, plus précisément la seconde partie de la nuit. Il peut également survenir lors des efforts. Ce symptôme, s'il constitue un signe précieux est inconstant. Les patients décrivent les douleurs comme pulsatiles (survenant par à-coups au rythme du cœur).
  • Douleurs de la nuque et du cou s'accompagnant de maux de tête.
  • Vomissements ou nausées indépendamment de l'ingestion d'aliments. Les vomissements sont classiquement en jets (littéralement ils jaillissent de la bouche), et surviennent quand le patient change de position, et plus particulièrement lors du passage de la position allongée (décubitus), à la position debout.
  • Troubles digestifs susceptibles variés («crises de fois avec céphalées traînantes).
  • Apathie (absence de baisse de l'activité, s'accompagnant d'indifférence, ou de réaction aux stimulations extérieures), sorte d'inertie physique et psychique.
  • Opisthotonos (variété de contractures généralisées à l'ensemble du corps) au cours desquelles, le patient présente une attitude particulière : le corps et la tête sont renversés en arrière, les jambes les bras étant en extension (tendus).

Physiopathologie

L'augmentation de la pression à l'intérieur du crâne, est source de compression des tissus proches, entraînant l'apparition d'une collection liquidienne, à l'intérieur du cerveau : l'œdème cérébral.

Celui-ci entrave la circulation normale du liquide céphalo-rachidien, aboutissant à une hydrocéphalie. Il s' agit d'une augmentation du volume de ce liquide, aboutissant à la dilatation (agrandissement) des ventricules cérébraux, et quelquefois même, à une augmentation du volume du crâne.

Le liquide céphalorachidien est un liquide contenu dans les espaces délimités par les méninges (membranes de protection, et de recouvrement, du système nerveux central). Extrêmement clair (comme de l'eau de roche), il est constitué d'eau à 99 %, et son examen est possible grâce à un prélèvement qui se pratique par ponction lombaire.

A partir de cet instant, s'établit un cercle vicieux, particulièrement délétère (dangereux) pour le patient. Parallèlement, cette augmentation de la pression est susceptible de provoquer, ce que l'on appelle un engagement, c'est-à-dire un passage d'une partie du système nerveux central situé à l'intérieur du crâne, en direction de l'intérieur de la colonne vertébrale en passant à travers le trou occipital (trou situé à la base du crâne). Ceci risque d'aboutir à une compression du bulbe rachidien (partie du système nerveux central située entre le cerveau, et la moelle épinière).

Examen médical

Examen physique

L'examen montre :

  • Enraidissement de la nuque à la base du crâne.
  • Bradycardie (ralentissement du rythme cardiaque) permanente ou en rapport avec les maux de tête et les vomissements.
  • Troubles de la sudation.
  • Troubles vasomoteurs (coloration rouge ou au contraire pâle de la peau).
  • Température cutanée changeante.
  • Diminution de l'acuité visuelle qui au départ est normale s'accompagnant d'un rétrécissement du champ. visuel.
  • Troubles du réflexe de la pupille d'un seul côté.
  • Ptosis (chute de la paupière supérieure).
  • Vertiges.
  • Troubles de l'audition.
  • Respiration de Cheyne-Stokes.
  • Convulsions.

Examen complémentaire

  • Le fond d'œil (examen de la rétine à travers la pupille), montre la présence d'un œdème (collection de liquide, source de gonflement) de la papille optique, c'est-à-dire de la petite tache qui correspond à l'orifice du nerf optique.
  • La tomodensitométrie apporte des renseignements en urgence.
  • L'électroencéphalographie montre un tracé altéré sans spécificité.
  • La ponction lombaire est dangereuse dans certains cas, et plus précisément en présence d'un œdème de la papille.

Cause

Cause

Les causes de l'hypertension intracrânienne sont :

  • Elévation de la tension artérielle de la circulation sanguine.
  • Traumatisme crânien.
  • Angiome.
  • Anévrisme.
  • Thrombophlébite intracrânienne.
  • Ralentissement de la circulation sanguine (ischémie).
  • Tumeur cérébrale (syndrome de l'angle ponto-cérébelleux, syndrome du quatrième ventricule, syndrome pinéal, leuco-encéphalite, gliome).
  • Hémorragie cérébrale.
  • Hématome (collection de sang) à l'intérieur du cerveau.
  • Eclampsie (syndrome convulsif grave, survenant quelquefois en fin de grossesse, lors de l'accouchement ou tout de suite après). Cette affection est due à une toxémie gravidique (passage de toxines dans le sang consécutivement à une insuffisance d'élimination des toxines de l'organisme).
  • Encéphalite liée à une infection par un virus (herpès).
  • Méningite.
  • Arachnoïdite (inflammation de l'arachnoïde qui est une des trois méninges).
  • Abcès cérébral.

Traitement

Traitement

Le traitement de l'hypertension intracrânienne est celui de sa cause :

  • L'œdème cérébral, est traité par administration de corticoïdes (cortisone) et de mannitol.
  • Les prélèvements de liquide céphalo-rachidien, par l'intermédiaire de ponctions lombaires, traitent les hypertensions intracrâniennes bénignes.

Évolution

Évolution

Progressivement apparaissent :

  • Des troubles de la conscience.
  • Une somnolence
  • Quelquefois un coma.

Complications

Il s' agit essentiellement de l'engagement cérébral, appelé également hernie cérébrale, et de la cécité visuelle (troubles de la vue allant jusqu'à sa perte totale).

On distingue classiquement trois types d'engagement cérébral :

  • L'engagement sous la faux du cerveau (membrane verticale se localisant entre les deux hémisphères cérébraux proprement dit, le bord supérieur est attaché au crâne, et le bord inférieur est constitué par un demi-cercle ouvert vers le bas). Particulièrement fréquente au cours de l'œdème cérébral, elle n'a pas généralement de conséquences graves.
  • L'engagement cérébelleux appelé également engagement amygdalien entraîne le passage, à travers le trou occipital (situé à la base du crâne), d'une partie du cervelet (les amygdales cérébelleuses). On constate d'autre part, le blocage du passage permettant habituellement le transfert du liquide céphalo-rachidien, entre les ventricules cérébraux, et l'étranglement du bulbe rachidien.
  • L'engagement temporal au cours duquel la partie inférieure du lobe temporal (zone du cerveau située sur le côté, pour les spécialistes par l'orifice du toit de la tente du cervelet) vient comprimer les pédoncules cérébraux. Cette variété d'engagement cérébral, est particulièrement grave puisque elle aboutit à un coma avec mydriase (agrandissement du diamètre des pupilles) du côté de la lésion. Elle s'accompagne également d'une rigidité de décérébration, d'une accélération du rythme cardiaque, et du rythme respiratoire. L'évolution de cette affection, se fait vers des troubles respiratoires à type d'encombrement pulmonaire et, plus souvent, du décès du patient avec hémorragie du tronc cérébral (partie du système nerveux central situé en dessous du cerveau).

Termes et Articles associés