Hémorragies génitales anormales

Définition

Définition

Le terme hémorragies génitales anormales désigne des règles dont la durée est excessive (on parle alors de ménorragie) ou dont la quantité est anormalement abondante (on parle alors de ménorragie, d’hyperménorrhée). Ce terme désigne également des règles de durée excessive et de quantité excessive. La polyménorrhée c’est-à-dire des règles trop fréquentes, les hémorragies non menstruelles c’est-à-dire en dehors des règles) intermenstruelles ou bien les hémorragies post-ménopausiques (survenant après la ménopause) ainsi que toutes les hémorragies qui surviennent six mois après les dernières règles normales sont des hémorragies génitales anormales.

Cause

Cause

Dans un cas sur 4, les hémorragies génitales anormales sont le résultat d’une atteinte organique c’est-à-dire d’une véritable maladie des organes génitaux. Dans les autres cas les hémorragies génitales anormales sont le résultat d’une anomalie de fonctionnement endocrinien c’est-à-dire d’un dérèglement hormonal concernant la régulation des hormones et plus particulièrement de l’action de l’hypothalamus sur l’hypophyse et de l’action de l’hypophyse sur les ovaires. Il s’agit dans ce cas de métrorragies fonctionnelles.

Les ménométrorragies c’est-à-dire les règles anormalement abondantes associées à des saignements de l’utérus entre les règles sont la cause la plus fréquente de saignements anormaux provenant de l’utérus. Les hémorragies prémenstruelles sont le résultat d’une insuffisance lutéale (insuffisance de la sécrétion de progestérone ou lutéine). Ceci est visible sur la courbe de température qui est l’examen, au final, le plus simple et le plus performant pour orienter le diagnostic. Un dosage de progestérone à l’intérieur du sang (que l’on appelle dosage plasmatique) peut éventuellement renforcer le diagnostic mais étant donné qu’il s’agit d’un dosage imprécis quand il est unique (seuil exigé supérieur à 5 ng par millilitre), cet examen n’est pas utilisé en pratique. En valeur absolue, la cause d’une insuffisance lutéale doit être recherchée. Il peut s’agir par exemple d’une obésité ou d’une maladie générale, d’une hyperprolactinémie (excès de sécrétion de prolactine dans le sang) essentiellement si elle est associée à des signes de galactorrhée (écoulement de liquide lactée au niveau des mamelons) et à des troubles des règles. Une insuffisance de sécrétion d’hormones thyroïdiennes doit être recherchée systématiquement en dosant la TSH. La dystrophie ovarienne peut éventuellement être suspectée quand on constate une surcharge pondérale avec un hirsutisme c’est-à-dire un excès de poils. Ceci entre dans le cadre du syndrome de Stein-Leventhal parfois confondu avec d’autre tableau clinique. Enfin, l’insuffisance de sécrétion de progestérone est quelquefois le résultat d’une dysovulation c’est-à-dire d’une perturbation de l’émission de l’ovule, voire d’une anovulation, autrement dit d’une absence totale d’émission d’ovule survenant quelquefois dans un contexte de défaillance psychoaffective ou de stress. Le traitement de ce type d’hémorragie prémenstruelle fait appel aux progestatifs qui sont prescrits du 15e au 20e jour du cycle. Une contraception oestroprogestative peut également être utilisée.

Les cancers gynécologiques sont une des causes organiques de survenue d’hémorragies génitales anormales. Les cancers gynécologiques concernent les femmes de plus en plus âgées.

Le plus souvent il est impossible de préciser la cause des hémorragies génitales.
Un médicament, une lésion système du nerveux centrale et un dérèglement de la thyroïde (hypothyroïdie : insuffisance de sécrétion des hormones thyroïdiennes) peuvent aboutir à la survenue d’hémorragies génitales.

Le nouveau-né, après la naissance, pendant quelques jours, est susceptible de présenter des saignements hémorragiques. Ces saignements sont normaux et sont le fruit de la stimulation à l’intérieur de l’utérus de l’endomètre c’est-à-dire la couche de cellules qui tapissent l’intérieur de cet organe, par les oestrogènes sécrétés par le placenta, pendant la grossesse.

Les saignements génitaux de l’enfance sont rares et nécessitent un bilan. Généralement ils sont le résultat d’une lésion traumatique accidentelle concernant la vulve où le vagin.

Les prolapsus du méat urétral (orifice d’évacuation de l’urine) et les tumeurs des voies génitales sont également susceptibles d’aboutir à des hémorragies.

Les vaginites (inflammation du vagin) sont généralement dues à la présence d’un corps étranger.

Les tumeurs de l’ovaire quand elles sont d’origine endocrinienne (dues à un dérèglement hormonal) entraînent des hémorragies génitales. Quand elles ne sont pas dues à un dérèglement hormonal elle n’entraînent pas d’hémorragies génitales. Une tumeur de la glande surrénale peut également être une cause de cette pathologie.

Après la puberté se sont essentiellement les complications inhérentes à la grossesse qui sont les causes les plus fréquentes de survenue d’hémorragies anormales chez la femme capable de procréer. Les causes sont avant tout la fausse couche. En ce qui concerne cette affection le diagnostic différentiel (ne pas confondre les maladies entre elles) sont la grossesse ectopique (grossesse extra-utérine) et la maladie trophoblastique gestationnelle. La maladie trophoblastique est un cancer susceptible d’être consécutive à l’avortement spontané ou à une grossesse ectopique ou encore une grossesse complète.

Les troubles de la coagulation sanguine (affection hématologie primaire ou secondaire) sont susceptibles de provoquer la survenue d’hémorragies génitales anormales. Dans ce cas les analyses de sang chez les femmes présentant des troubles de la coagulation sont nécessaires pendant la vie génitale. Autrement dit il est possible, grâce a la survenue d’hémorragies génitales, de mettre évidence une maladie de von Willebrand.

Les hémorragies provenant de l’appareil sexuel (vulve) durant la période reproductrice sont le plus souvent dues à un traumatisme. Quand il n’y a pas de traumatisme le sang provenant de la vulve est le résultat d’une adénomyose vaginale et du cancer. Les vaginites sont susceptibles d’entraîner des saignements, le plus souvent chez la femme après la ménopause et chez l’enfant.

Les affections du col utérin entraînant la survenue d’hémorragies génitales sont essentiellement le cancer du col. Les lésions cervicales bénignes autres que le cancer, tels que les cervicites (inflammation du col) sont le plus souvent le résultat d’un ectropion cervical (retournement de la muqueuse). Les polypes sont également source de métrorragies ou de polyménorrhées. Il en est de même des condylomes acuminés du col de l’utérus.

L’adénomyose c’est-à-dire l’envahissement de l’intérieur de l’utérus (endomètre) entraîne des hémorragies mais tardivement.

La survenue d’hémorragies et de saignements entre les règles sont le résultat d’un déséquilibre hormonal. Elles entraînent l’apparition de douleurs du bas du bassin et de pesanteurs du bas du bassin. L’examen met en évidence un utérus volumineux et globulaire généralement moins dur qu’un utérus normal. Dans certains cas on rencontre des fibromes à type de léiomyomes. L’I.R.M. permet d’orienter le diagnostic avant une éventuelle intervention chirurgicale obstétricale. L’ablation de l’utérus (hystérectomie) vient le plus souvent à bout des symptômes.

Les kystes de l’ovaire entraînent également la survenue d’hémorragies génitales. La tumeur de l’ovaire, à condition que celle-ci entraîne une perturbation endocrinienne, entraîne également la survenue d’hémorragies génitales.

Durant la postménopause les causes d’hémorragies génitales sont (liste exhaustive) :

  • L’atrophie vaginale.
  • L’endomètre atrophique.
  • Les polypes de l’endomètre.
  • L’hyperplasie endométriale.

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