Filariose lymphatique

Définition

Définition

La filariose lymphatique est une maladie tropicale causée par un ver nématode appelé filaire. 

Généralités

Cette variété d’insecte, vit naturellement chez les chats et les humains. Les parasites se regroupent chez l’homme pour constituer un réservoir.

La forme adulte est faite d’un vers blanc très fin et allongé, vivant dans le système lymphatique humain. L’embryon de ces vers adultes, appelé microfilaire, présente une longueur de 300 microns, et une largeur de 7 à 8 microns.

Habituellement, les microfilaires vivent la nuit dans les capillaires, la peau (petits vaisseaux du derme), et le jour dans le coeur et les poumons. Ce cycle prend le nom de périodicité nocturne.

Classification

Le patient présente :

  • Soit une forme fruste,avec quelques ganglions.
  • Soit une forme inflammatoire aiguë associée.

Symptômes

Symptômes

​Les symptômes de la filariose lymphatique sont :

  • De la fièvre.
  • Une inflammation du circuit lymphatique des extrémités des membres.
  • Une inflammation des testicules.
  • Une funiculite (inflammation du cordon spermatique : les cordons spermatiques sont constitués des conduits déférents, sortes de petits tubes sortant du testicule, associés à des nerfs et des vaisseaux).
  • Fièvre filarienne constituée d’épisodes aigus (fièvre élevée), et souvent accompagnée de frissons.
  • Inflammation du système lymphatique.
  • Présence d’un oedème local passager.
  •  Les vaisseaux lymphatiques sont susceptibles de durcir, et de devenir inflammatoires dans leur totalité.
  • Une thrombophlébite (obturation des vaisseaux veineux) est également susceptible de survenir localement.
  • Présence d’un abcès sur un vaisseau lymphatique pouvant éclater.
  • Atteintes génitales (spécifiquement quand il existe une infection par bancrofti).

Physiopathologie

Les microfilaires, pour devenir adultes, doivent vivre dans le corps de certains moustiques appelés Aedes, Mansonia, Culex. Ces moustiques sévissent la nuit et, quand ils piquent un individu atteint par la filaire, se chargent de microfilaires qui, une fois mûres, passent dans la lèvre inférieure du moustique, puis par l’intermédiaire de l’organe piqueur de l’insecte, dans la peau, et enfin dans le système circulatoire lymphatique d’un autre individu.

La période d’incubation (qui est la période silencieuse correspondant au développement dans l’organisme de germes sans manifestions symptomatiques) se situe entre la contamination (contact avec le germe : contagion) et l’apparition des premiers symptômes de cette maladie (invasion).  Elle dure environ 3 à 6 mois.

Épidémiologie

La filariose lymphatique est une parasitose grave, due à deux variétés de filaires :

  • Wuchereria bancrofti, ou filaire de Bancroft, qui sévit en Asie, Amérique du Sud, Afrique et dans les îles du Pacifique.
  • Brugia malayi, qui sévit en Malaisie, Indonésie, Japon, Corée, Chine et les Philippines.

Examen médical

Labo

Les analyses de laboratoire permettent la mise en évidence des parasites.

Les microfilaires sont parfois retrouvés dans le sang, dans le liquide d’hydrocèle ou d’autres liquides de l’organisme. L’hydrocèle est l’épanchement de liquide dans une membrane recouvrant la vaginale, qui est une zone des testicules. Il s’agit en quelque sorte d’un oedème des bourses. Le prélèvement peut être examiné au microscope, soit directement, soit après filtration à travers un filtre en polycarbonate stérile, dont la taille des pores est de 3 microns. Les biologistes peuvent également procéder par centrifugation du liquide prélevé après fixation du format 2 %. Cette technique est appelée technique de concentration de Knott. Il existe néanmoins des individus infectés ne possédant pas de filaires dans le sang, et pourtant atteint par cette affection.

L’élévation du taux des immunoglobulines et du taux des anticorps antifilariens représente un outil pour le diagnostic de filariose lymphatique. Néanmoins, d’autres vers (helminthe) sont également susceptibles d’entraîner une réaction antigène-anticorps paraissant être celle de la filariose lymphatique. Certains vers courants, comme ceux retrouvés dans les infections intestinales banales, peuvent également être à l’origine de la même réaction immunitaire, et fausser le diagnostic.

Traitement

Traitement

Les traitements de la filariose lymphatique sont :

  • La diéthylcarbamazine (DEC) administrée à raison de 6 mg par kilo et par jour, en dose unique ou fractionnée, pendant deux à trois semaines. Cette molécule (médicament) agit sur les microfilaires, mais ne détruit pas les vers adultes et provoque souvent des réactions allergiques.
  • La suramine à raison d’1 gramme en injection intraveineuse par semaine (6 grammes au total) agit sur les vers adultes. Elle agit également mais plus lentement sur les microfilaires. Néanmoins, il s’agit de médicaments toxiques, et son administration nécessite une surveillance médicale stricte.
  • L’ivermectine, médicament actif contre l’onchocercose, a été utilisée dans les essais thérapeutiques de la filariose lymphatique en dose unique, mais n’a pas été approuvée par la FDA (Food and Drugs Administration). Elle paraît être aussi efficace que la diéthylcarbamazine, quant à l’élimination des microfilaires. Les effets secondaires de ce traitement sont :
    • Une hyperthermie (fièvre).
    • Une artharalgie (douleurs articulaires).
    • Des frissons.
    • Des céphalées (maux de tête).
    • Des nausées.
    • Des vomissements. Certains médecins commencent par donner des corticoïdes en prémédication au patient.

Le traitement de l’obstruction des vaisseaux lymphatiques est difficile mais donne quelquefois de bons résultats. La surélévation du membre touché, l’utilisation de bas élastiques, et un traitement du pied peuvent parfois apporter une amélioration.
La décompression, par une technique chirurgicale après l’utilisation d’une dérivation de la circulation veineuse, contribue quelquefois à soulager des membres dont l’atteinte est particulièrement importante.
Les hydrocèles (oedèmes des testicules) sont parfois drainés ou traités chirurgicalement.

Évolution

Évolution

La survenue d’un éléphantiasis est possible. L’éléphantiasis se caractérise par une augmentation très importante du volume d’un membre (ou d’une autre partie du corps) due à un oedème (infiltration des tissus par de la lymphe) prenant l’apparence d’un membre d’éléphant, et de consistance dure. L’éléphantiasis, qui regroupe plusieurs variétés, est une affection chronique (s’étalant dans le temps). A sa phase de début, il se caractérise par un œdème débutant prenant le godet (la pression du doigt laisse un petit creux dans la peau). Puis, l’oedème durcit et s’accompagne d’un épaississement des tissus situés sous la peau (hyperkératose, accentuation des cellules de kératine) avec une fissuration de la peau et des modifications de celle-ci qui vont en se développant de plus en plus. Une surinfection due à des bactéries est susceptible de survenir sur ces tissus, dont la vascularisation n’est pas bonne.

L’aggravation de l’insuffisance de circulation de la lymphe dans ses vaisseaux peut être à l’origine d’une augmentation de pression susceptible d’aboutir à la rupture des conduits lymphatiques des reins. Ceci a pour conséquence la présence de lymphe et de liquide graisseux (chyle) dans les urines (chylurie), intermittente et plus importante le matin. L’éléphantiasis est susceptible de persister mais peut également régresser lentement et partiellement.

Prévention

La protection contre les piqûres de moustiques (moustiquaires, aérosols anti moustiques, répulsifs) n’est pas toujours réalisable par les individus se rendant dans les pays infestés.