Fausse couche (avortement spontané)

Définition

Définition

Qu’est-ce qu’une fausse couche ? 

Une fausse couche, ou avortement spontané, est l’arrêt non souhaité de la grossesse durant la période située entre la conception et la vingtième semaine de grossesse.
Le terme « mort-né » désigne la mort du fœtus après la vingtième semaine de grossesse.
Il est possible d’utiliser le terme « avortement spontané » pour parler de fausse couche car dans le langage médical, l’avortement signifie l’arrêt de la grossesse avant le terme, qu’il soit voulu ou non. Cependant, de manière générale, on utilise le terme « avortement » pour désigner l’arrêt de la grossesse décidé par la mère

La plupart des fausses couches ont lieu durant le premier trimestre de grossesse, entre la septième et la douzième semaine.

Quels sont les risques d’être touchée ? 

Les fausses couches sont assez fréquentes, mais peu souvent détectées. En effet, beaucoup d’entre elles surviennent si tôt que la personne touchée ne savait même pas encore qu’elle était enceinte. Il est donc difficile d’évaluer le pourcentage de risque d’être touché par ce drame. Certains spécialistes considèrent que plus de la moitié des ovules fécondés meurent ou sont avortés avant même leur implantation dans l’utérus

Chez les femmes qui savent déjà qu’elles sont enceintes, le taux d’avortement spontané se situe entre 10 et 20%.

Symptômes

Symptômes

Les saignements vaginaux sont les principaux signes alarmants. Bien que tous les saignements vaginaux ne proviennent pas forcément d’une fausse couche, ils doivent impérativement être examinés le plus rapidement possible par un médecin.
Les saignements durant le premier trimestre sont assez fréquents et ne signifient pas forcément que la patiente subit une fausse couche, mais ils doivent impérativement mener chez le médecin.
La quantité de sang ne reflète pas forcément la gravité de la situation. On peut observer des cas de saignements minimes à très importants. 

Les douleurs dans le bassin peuvent être ressenties de plusieurs manières différentes. Elles peuvent être assez faibles ou se présenter sous formes de crampes, être constantes ou très irrégulières. 

Il est possible que du tissu placentaire ou fœtal sortent du vagin. Il sera de couleur blanchâtre et couvert de sang.
Une fuite de liquide doit également alerter.

Des douleurs dans la partie inférieure de l’abdomen ainsi que des crampes doivent être un signe alarmant. 

Le fait de ne plus ressentir les symptômes de la grossesse est également un symptôme à ne pas prendre à la légère.

Examen médical

Examen complémentaire

Pour établir un diagnostic, il est nécessaire de se rendre dans un hôpital, afin d’effectuer la batterie de tests adéquats qui confirmeront ou non la fausse couche. Ces tests permettront également de savoir s’il reste des tissus dans le ventre de la mère ou non. 

Le premier test effectué est généralement l’échographie transvaginale afin de vérifier le développement du bébé et rechercher un signe de vie de ce dernier, des battements cardiaques en l’occurence.
Une sonde est insérée dans le vagin de la patiente afin de visualiser l’intérieur de l’utérus.
Il est possible de demander une échographie classique (de l’abdomen), mais la précision sera réduite. L’échographie transvaginale n’est pas douloureuse, seulement un peu inconfortable. Aucune de ces deux méthodes d’échographie n’est dangereuse pour la mère ou le bébé et n’augmente les risques de fausse couche

On pourra effectuer un bilan sanguin afin de mesurer le taux d’hormones liées à la grossesse dans le sang comme la progestérone.
Le médecin pourra prescrire une seconde analyse sanguine 48h plus tard si les taux sont à la limite de la normale, si l’échographie n’est pas concluante ou si la patiente est au tout début de sa grossesse. 

Dans certains cas, il est impossible de se prononcer immédiatement sur le diagnostic suite à ces deux examens.
En effet, si la patiente n’est pas arrivée à sa sixième semaine de grossesse, les battements cardiaques du fœtus peuvent ne pas être assez puissants pour être détectés à l’échographie par exemple.
Il sera alors proposé à la mère de revenir faire une échographie et des tests sanguins dans les deux semaines qui suivent (selon l’avancement de la grossesse). 

Fausses couches récurrentes 

À partir de trois fausses couches consécutives, des tests plus approfondis peuvent être prescrits afin de découvrir la cause sous-jacente de ces avortements spontanés.
Malheureusement, il est souvent difficile de diagnostiquer une cause précise, 50% des fausses couches récurrentes ne sont pas élucidées

Analyse des chromosomes

Il est recommandé aux parents ayant subi au moins trois fausses couches consécutives de laisser les équipes médicales faire des analyses chromosomiques du fœtus afin d’y déceler d’éventuelles anomalies. 

Si c’est le cas, les parents pourront également être testés, bien que cette cause soit la moins fréquente de toutes

En cas de découverte d’une ou plusieurs anomalies dans les chromosomes du ou des parents, ces derniers pourront être orientés vers un généticien, expert en génétique.
Celui-ci établira leurs chances d’être un jour parents de manière naturelle ou par FIV (Fecondation In Vitro) par exemple. 

Échographie

Une échographie transvaginale pourra être effectuée sur la mère afin de déceler une anomalie ou une malformation de l’utérus.
Une échographie 3D servira ensuite à analyser la partie inférieure de l’abdomen ainsi que le bassin afin d’établir un diagnostic plus précis. 

L’échographie pourra également détecter une potentielle faiblesse des muscles du col de l’utérus. Cependant, il faut être enceinte de 10 à 12 semaines pour l’effectuer.

Analyses sanguines 

Une analyse sanguine permettra de vérifier les niveaux d’anticorps antiphospholipides. Ces derniers augmentent le risque de caillots sanguins et perturbent la mise en place du placenta, la conséquence étant la mauvaise irrigation sanguine du fœtus. 

Ces analyses sanguines sont à effectuer deux fois sur une période de six semaines et lorsque la patiente n’est pas enceinte.

Cause

Cause

Il existe de nombreux facteurs qui peuvent provoquer une fausse couche. Cependant, la cause n’est souvent pas identifiée

Si la fausse couche a lieu durant le premier trimestre de grossesse, le problème est généralement lié avec le foetus et sa génétique. Environ 75% des fausses couches se produisent durant cette période. 

Si elle se produit entre la 14ème et la 26ème semaine de grossesse, le problème vient peut-être de la mère, d’un problème de santé sous-jacent. Ces fausses couches tardives peuvent être causées par une infection qui occasionnerait la rupture du sac amniotique et la perte des eaux sans aucune douleur symptomatique.

Les fausses couches durant le premier trimestre

Problèmes chromosomiques

Les chromosomes constituent l’ADN. Ce sont eux qui déterminent la particularité de la moindre cellule de notre organisme et donc de celui d’un fœtus en plein développement. De la taille de ses pieds à la couleur de ses yeux, l’ADN est maître en matière de « construction » de l’organisme. 

Il arrive quelquefois qu’au moment de la conception du fœtus, celui-ci reçoive trop ou pas assez de chromosomes. Les causes de ces anomalies restent assez floues, mais le résultat est souvent une fausse couche. Sans tous les chromosomes nécessaires, ou en en aillant beaucoup trop, le fœtus n’aurai pas pu se développer normalement

On estime que plus de 66% des fausses couches survenues durant le premier trimestre ont pour cause une anomalie chromosomique et que la génétique des parents n’y est pour rien

Problèmes liés au placenta

Un problème lié au développement du placenta peut également mener à une fausse couche. En effet, le placenta est absolument indispensable durant la grossesse, car c’est lui qui permet l’approvisionnement en sang du bébé

Les facteurs de risques

Bien qu’une fausse couche durant le premier trimestre arrive souvent par malchance, certains facteurs augmentent considérablement le risque d’être touchée

  • L’âge de la mère : on estime que seulement 10% des grossesses se terminent en fausse couche pour les mères âgées de moins de 30 ans. Ce risque augmente à 20% si la mère a entre 35 et 39 ans et au-delà de 45 ans, il est de plus de 50%
  • L’obésité 
  • La consommation de tabac et d’alcool
  • La consommation de drogues
  • La consommation excessive de café 

Les fausses couches durant le second trimestre

Les facteurs de risques

Les problèmes de santé 

Les infections 

Les intoxications alimentaires

La consommation de certains aliments est à proscrire durant la grossesse.

  • Listériose : on en retrouve dans les produits du quotidien non pasteurisés.
  • Toxoplasmose : l’infection peut se faire en consommant de la viande pas assez cuite, notamment le porc, le gibier et l’agneau. 
  • Salmonelle : on peut l’attraper en consommant des œufs crus ou pas assez cuits. 

Les médicaments 

Demandez toujours conseil à votre médecin ou votre pharmacien avant de consommer le moindre médicament lorsque vous êtes enceinte. L’ibuprofène, très répandu, est par exemple très dangereux

Les problèmes liés au ventre de la mère

Certains problèmes liés au ventre de la mère peuvent provoquer une fausse couche durant le deuxième trimestre de grossesse

  • Fibrome dans le ventre (tumeur bénigne et non cancéreuse)
  • Problème anatomique du ventre (malformation)

Les problèmes liés au col de l’utérus 

Une faiblesse des muscles du col de l’utérus, souvent causée par une chirurgie antérieure ou par un choc à ce niveau, peut aboutir à une ouverture trop précoce et à une fausse couche. 

Le syndrome des ovaires polykystiques

Cette pathologie, causée par des changements hormonaux au niveau des ovaires, provoque le grossissement de ces derniers, les rendant plus gros que la moyenne.
Bien que sa mise en cause ne soit pas totalement établie, ce syndrome augmente les risques d’infertilité du fait de la réduction de production d’ovules qu’il entraîne. 

Les fausses idées sur la fausse couche 

De nombreuses fausses idées sont répandues et n’ont d’autres conséquences que de stresser inutilement la mère. 

Les risques de faire une fausse couche ne sont pas augmentés par :

  • Une grosse frayeur durant la grossesse 
  • Des activités physiques raisonnables 
  • La pratique naturelle de la musculation ou du fitness 
  • Le stress ou la dépression (sans excès notables)
  • Les rapports sexuels 
  • La nourriture épicée 
  • Les voyages en avion

Traitement

Traitement

Si aucun tissu ne demeure encore dans l’utérus de la patiente, aucun traitement n’est nécessaire.

S’il reste des résidus de tissus dans l’utérus, la patiente pourra attendre que celui-ci soit expulsé naturellement, prendre un traitement médicamenteux qui provoquera l’expulsion du tissu ou subir une opération chirurgicale.
La décision doit être prise par la patiente et le médecin qui discuteront ensemble de la meilleure solution selon la situation. 

À NOTER : Les risques de complications après avoir choisi l’une de ces trois options restent très faibles. 

Le choix de l’attente pour l’expulsion naturelle 

En général, le tissu demeurant encore dans l’utérus sera expulsé naturellement dans les deux semaines qui suivent le diagnostic.
Une baisse notable ou un arrêt des saignements et de la douleur sont des signes de la fin de l’avortement spontané. On conseillera d’effectuer un test de grossesse classique trois semaines après l’arrêt des saignements et des douleurs. 

En cas de test positif, de nouveaux tests devront être effectués afin de s’assurer que la patiente ne fait pas une grossesse môlaire ou extra-utérine

Si les saignements ou les douleurs n’ont pas diminué ou empirent dans les deux semaines qui suivent le diagnostic, cela peut signifier que la fausse couche n’est soit pas commencée, soit pas terminée. Une nouvelle échographie pourra alors être prescrite.
Après celle-ci, la patiente pourra décider, selon les résultats, de continuer à attendre ou de changer d’option de traitement (médication ou chirurgie). Si elle décide de continuer à attendre, un nouvel examen devra être effectué deux semaines plus tard. 

À NOTER : Si les saignements deviennent soudainement beaucoup plus importants ou en cas de fièvre ou de douleurs intenses, une consultation immédiate à l’hôpital est impérative. 

Le choix du traitement médicamenteux

Ce choix est pris le plus souvent lorsque la patiente ne souhaite pas attendre l’expulsion naturelle des tissus. Il consiste à prendre un traitement médicamenteux qui ouvrira le col de l’utérus, laissant ainsi le tissu restant dans l’utérus s’évacuer par lui-même.
Différents types de traitement sont disponibles et à discuter avec le médecin. 

Certains traitements médicamenteux ont des actions quasi-immédiates (dans les heures qui suivent leurs prises). La patiente subira alors des symptômes similaires aux règles habituelles mais en plus intense (saignements abondants et douleurs plus intenses).
Les saignements vaginaux peuvent également s’étendre sur une période allant jusqu’à trois semaines.
Il n’est cependant pas nécessaire de rester à l’hôpital après la prise du traitement. Il faut en revanche rester à l’affût de symptômes alarmants comme des douleurs et des saignements d’une trop forte intensité. 

On conseillera d’effectuer un test de grossesse classique trois semaines après l’arrêt des saignements et des douleurs.
En cas de test positif, de nouveaux tests devront être effectués afin de s’assurer que la patiente ne fait pas une grossesse môlaire ou extra-utérine.

Si le traitement ne fait pas effet dans les 24 heures après sa prise, il est conseillé d’en discuter avec son médecin afin de réfléchir à de nouvelles options. 

Le choix de la chirurgie 

Rarement choisie, la chirurgie est généralement utilisée pour extraire les tissus résiduels dans l’utérus. 

On la prescrit en cas de :

  • Saignements très abondants continus.
  • Infection des tissus.
  • Inefficacité des deux méthodes précédentes.

Cette chirurgie consiste à ouvrir le col de l’utérus à l’aide d’un dilatateur vaginal et d’extraire les tissus à l’aide d’un dispositif qui les aspirera.

Évolution

Évolution

Une fausse couche est un drame qui peut avoir de lourdes conséquences psychologiques sur les parents. 

La plupart du temps, l’impact psychologique se fait ressentir immédiatement après la fausse couche, même si on note quelques cas de dépression des semaines plus tard.
La perte d’appétit, la fatigue et l’insomnie sont des conséquences fréquentes. On peut également ressentir un sentiment de culpabilité, être atteint de dépression, d’anxiété, d’une tristesse ou d’une colère intense. On observe quelquefois des cas de jalousie profonde envers des membres de son entourage (famille, amis) qui ont réussi à avoir un enfant.
Chaque personne réagit différemment à ce drame et sa réaction doit être respectée tant qu’elle ne met pas sa vie en danger (arrêt total de l’alimentation, envies suicidaires, etc…). 

Le choix de retomber enceinte est également très différent selon les personnes. Certaines femmes souhaitent avoir un nouvel enfant dans les semaines qui suivent la fausse couche quand d’autres n’y penseront que bien plus tard.
On notera également l’enfermement probable de la mère et/ou du père qui n’auront pas l’envie ou la force de parler. D’autres en auront besoin afin de se libérer de ce poids qui les accable. 

Le père n’est pas à laisser en compte car bien souvent sa tristesse et son besoin de réconfort sont égaux à ceux de la mère. Il est parfois difficile de montrer ses sentiments en tant qu’homme et on endosse quelquefois le rôle de protecteur de la mère au détriment de son propre bien être.
Il est conseillé au couple de parler de cette expérience afin de se libérer et éviter de futurs problèmes dans la relation

Le sexe après une fausse couche 

Les rapports sexuels avec pénétration sont à bannir jusqu’à la disparition totale des symptômes de la fausse couche. Les menstruations seront normalement de retour quatre à six semaines après l’avortement spontané, mais elles peuvent mettre plusieurs mois à reprendre un cycle régulier

Il est également souhaitable de discuter avec son médecin avant de concevoir un nouvel enfant et d’être sûr(e) de s’être remis(e) totalement du drame, aussi bien au niveau psychologique que physiologique.

Prévention

Dans la plupart des cas, la fausse couche n’a aucune cause précise ou déterminée. Certains gestes sont néanmoins à mettre en place afin de diminuer les risques d’être touchée

  • La consommation de tabac doit être stoppée, au minimum durant toute la période de grossesse. 
  • La consommation d’alcool et de drogues doit être stoppée, au minimum durant toute la période de grossesse. 
  • Une alimentation variée et équilibrée, tout en bannissant certains aliments, doit être mise en place. 
  • La prudence est de mise pour tout ce qui concerne la santé de la mère (infections en particulier).
  • Ne pas être en surpoids avant de tomber enceinte diminue également les risques. 
  • Des activités physiques douces (marches, natation, yoga) peuvent être un plus aussi bien pour la mère que pour le bébé. 

À NOTER : Si vous n’étiez pas du tout active avant de tomber enceinte, consultez votre médecin avant de commencer toute activité physique lorsque vous êtes enceinte.

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