Entérogastrone

Définition

Définition

L'entérogastrone est une hormone sécrétée par l'intestin, inhibant la sécrétion gastrique.

Généralités

L'entérogastrone possède la capacité d'inhiber (freiner) la sécrétion des sucs gastriques, mais aussi l'entrée du chyme dans le duodénum. La plupart des stimulis (excitations) qui agissent sur l'intestin grêle, vont déclencher les réflexes du duodénum et de l'estomac, provoquant ainsi la libération d'entérogastrone qui sont :

  • La CCK (cholécystokinine).
  • Le GIP (peptide inhibiteur gastrique).
  • Le VIP (peptide intestinale vasoactif) qui inhibe la sécrétion gastrique. 

Historique

L'entérogastrone est une substance découverte par R.A. Grégory et H. J. Tracy en 1959.

Classification

Les trois entérogastrones sont :

  • La cholécystokinine est une hormone sécrétée sous l'influence du passage dans le duodénum des acides, ou des graisses, qui proviennent de l'estomac provoquant par l'intermédiaire du sang (voie humorale), la concentration de la vésicule biliaire.
  • Le GIP, terme utilisé par Brown, Mutt, et Pederson en 1970 comme abréviation pour gastric inhibitory peptide, signifie peptide inhibiteur gastrique. Il s'agit d'une protéine constituée par l'union d'un petit nombre d'acides aminés et présente dans les cellules glandulaires du duodénum, et du jéjunum. Le GIP inhibe les sécrétions de l'estomac, tels que les acides et des peptides, mais aussi la motilité de l'estomac. D'autre part, il stimule les sécrétions de l'intestin, et celles de l'insuline (hormone permettant de faire baisser le taux de sucre dans le sang ou glycémie), et du glucagon (hormone permettant de remonter le taux de sucre dans le sang). Vers la fin des années 90, les scientifiques ont avancé que la présence de graisses dans le duodénum pourrait inhiber également la sécrétion gastrique acide.
  • Le VIP est un peptide (ensemble d'acides aminés) possédant une activité vasculaire au niveau de l'intestin. Utilisé pour la première fois par Saïd et Mutt en 1970, le VIP est l'abréviation du terme anglais vasoactive intestinal peptide. Cette substance a été découverte dans la paroi du duodénum, mais est également présente dans l'ensemble du tube digestif, dans le pancréas, dans les cellules glandulaires, dans leurs fibres nerveuses, ainsi que dans les nerfs de l'appareil urinaire et génital, ces nerfs sont à l'origine de la vasomotricité (fermeture et ouverture des vaisseaux) plus spécifiquement des artères du cerveau et du coeur. Le peptide vasoactif intestinal est également présent au niveau de la médullosurrénale, et dans le système nerveux central.

Symptômes

Physiologie

Les sucs gastriques sont les produits de sécrétion de l'estomac qui vont permettre de donner le chyme, ou bouillie crémeuse qui va passer ensuite dans la première partie de l'intestin grêle : le duodénum. Le rôle de l'estomac est d'effectuer le brassage des aliments qui ont été préalablement écrasés par les dents (mastication), et mélangés à la salive dans la bouche. La bouillie qui arrive dans l'estomac n'est pas encore tout à fait homogène. Le rôle de l'estomac sera d'imprégner cette bouillie de produits de sécrétion fabriqués par sa muqueuse (couche de cellules en contact avec l'air et recouvrant l'intérieur de cet organe), permettant ainsi la digestion des aliments.

On distingue plusieurs substances entrant dans la composition du suc gastrique :

  • Une substance épaisse : le mucus gastrique qui a essentiellement un rôle de protection sur les cellules de la muqueuse gastrique.
  • Un liquide acide dont la concentration est variable au cours de la journée, la pepsine qui est sécrétée par des cellules spécialisées de la muqueuse gastrique, et permet de réduire les protéines (ensemble d'acides aminés liés entre eux) en fragments plus courts : les peptides

Toutes ces hormones inhibent la sécrétion des sucs gastriques quand l'estomac est très actif. Le chyme est la bouillie constituée par les aliments qui sont en partie digérés au sortir de l'estomac, résultat de la prédigestion par celui-ci, avant la pénétration dans le duodénum (première partie de l'intestin grêle). Le chyme se présente sous la forme d'une masse crémeuse et semi-liquide, composée d'aliments partiellement digérés, et de sucs gastriques. La modification physico-chimique du chyme (par l'action des mouvements du tube digestif et des sucs, tout au long du tractus digestif), aboutit à la formation des matières fécales.

L'estomac en dehors de ses capacités de stockage, est un organe qui permet de continuer la " démolition " des aliments entreprise dans la bouche par les dents, où ils sont déjà imprégnés de salive. Il dégrade un peu plus ces aliments en y ajoutant des sucs gastriques. Le résultat en est le chyme, qui est le produit de son activité et qui est déversé dans l'intestin grêle selon un rythme approprié.

La digestion des protéines commence dans l'estomac. Pour cela, elle fait appel à la pepsine, qui est la principale enzyme protéolytique à être élaborée par la muqueuse (couche de cellules recouvrant l'intérieur des organes creux en contact avec l'air) de l'estomac. L'enfant quant à lui sécrète en plus de l'adulte, grâce à des glandes gastriques, du lab-ferment, enzyme (protéine qui permet de détruire d'autres protéines) agissant sur la protéine du lait qui est la caséine, et qui la transforme en une substance coagulée ressemblant à du lait caillé.

La régulation de la sécrétion de l'estomac, est régie par des mécanismes nerveux (par l'intermédiaire du nerf vague ou pneumogastrique, encore appelé dixième paire crânienne), et hormonaux. La stimulation du nerf vague dans l'estomac, permet d'augmenter la sécrétion de ces glandes alors qu'à l'inverse, la stimulation des nerfs sympathiques inhibe leur sécrétion.

La régulation hormonale dans l'estomac se fait par l'intervention de la gastrine, dont la stimulation permet la sécrétion d'enzymes, et d'acide chlorhydrique. Cette régulation hormonale de l'estomac, est également sous le contrôle d'autres hormones produites dans l'intestin grêle, qui sont des antagonistes (présentant l'action contraire) de la gastrine.

La sécrétion de liquide par l'estomac, dépend de l'estomac lui-même, mais aussi de l'encéphale, et de l'intestin. On parle de :

  • Phase céphalique.
  • Phase gastrique.
  • Phase intestinale.

La phase intestinale de la sécrétion de l'estomac comprend deux composantes :

  • L'une excitatrice (qui active), déclenchée lorsque le chyme partiellement digéré, commence à pénétrer dans la partie supérieure de l'intestin grêle ou duodénum. A partir de cet instant, on assiste à la libération par les cellules de la muqueuse de l'intestin d'une hormone qui va permettre de maintenir l'activité de la sécrétion des glandes gastriques. Dans la mesure où cette hormone possède les mêmes effets que la gastrine, elle porte le nom de gastrine intestinale (entérique). La sécrétion des glandes de l'estomac ne se fait que brièvement, à la suite des mouvements de l'intestin. Quand l'intestin commence à s'étirer, secondairement à la pénétration du chyme qui précisément contient de grandes quantités d'acide chlorhydrique (ions H+), de lipides (graisse), et de protéines, le chyme commence seulement à être digéré. A cela, s'associent diverses substances irritantes, et on assiste alors à une phase d'inhibition qui se déclenche sous la forme du réflexe entéro gastrique. Ceci a pour conséquence d'arrêter la pénétration du chyme dans l'intestin, consécutivement à la fermeture du pylore. Ceci s'accompagne également d'une sécrétion moindre de gastrine. Ces différents freins ont pour intérêt d'inhiber l'entrée de substance trop acide dans l'intestin qui pourrait éventuellement causer des dommages à la muqueuse intestinale. L'intérêt de tout ceci, est de réguler la quantité de chyme pénétrant dans l'intestin grêle. 
  • L'autre inhibitrice (qui freine).