Endocardite

Définition

Définition

Une endocardite est une inflammation de l’endocarde qui correspond à la tunique interne du cœur qui tapisse les cavités et participe à la constitution des valvules qui sont les structures empêchant le sang de refluer vers les cavités cardiaques. Les cellules constituant l’endocarde se continuent avec celles tapissant l’intérieur des gros vaisseaux (endothélium). On distingue plusieurs variétés d’endocardite.

Symptômes

Symptômes

La maladie se traduit au départ par des troubles digestifs et des troubles de la croissance, puis par une insuffisance de fonctionnement de la pompe cardiaque (insuffisance cardiaque) à l’origine d’une dyspnée (essoufflement) et d’un œdème pulmonaire (présence de liquide dans les poumons).

Physiopathologie

L’endocardite infectieuse aboutit à l’inflammation de l’endocarde et des valvules cardiaques. Elle est le résultat d’une infection par des bactéries tels que le streptocoque, staphylocoque et les germes qui sont mis en évidence par une coloration Gram négatif. Certains champignons tel que candida albicans entre autres et appartenant quelquefois à la flore habituelle c’est-à-dire normale ou physiologique des muqueuses de l’organisme (couche de cellules recouvrant l’intérieur des organes créant contact avec la) peuvent également être responsables de la survenue d’une endocardite infectieuse. Le passage des germes à l’intérieur de la circulation sanguine, soit d’une manière spontanée c’est-à-dire en provenance d’un foyer infectieux, soit provoquée par des manipulations utilisant des instruments souillés, aboutit à ce que l’on appelle une fixation de bactéries sur les valves cardiaques. Cette fixation porte, en médecine infectieuse, le nom de greffe bactérienne. Chez deux individus sur trois, l’endocardite apparaît chez un patient présentant une pathologie des valves cardiaques. Il peut s’agir par exemple d’un rétrécissement ou d’une insuffisance de fonctionnement de la valve aortique, voire d’une insuffisance de fonctionnement de la valve mitrale. Les autres pathologies responsables de la survenue d’une endocardite infectieuse sont une cardiopathie congénitale ou les patients porteurs d’une prothèse valvulaire. Dans certains cas l’endocardite est le résultat d’une intervention s’accompagnant d’un risque infectieux. Il peut s’agir par exemple de soins dentaires ou de n’importe quelle intervention chirurgicale. Chez les patients dont l’âge dépasse 50 à 55 ans l’infection cardiaque se fait, le plus souvent, à partir de l’appareil digestif. Dans ce cas l’endocardite met en évidence, parfois, une tumeur dont les plus fréquentes sont celles du côlon.

Dans le cadre de l’endocardite infectieuse les atteintes concernent le plus souvent les valve aortique et mitrale du coeur gauche et plus rarement les valves tricuspides et pulmonaires du coeur droit. Quand c’est la partie droite du coeur qui est infectée, l’origine est une infection veineuse répétée. Les individus le plus souvent concerné sont les toxicomanes qui utilisent des drogues qu’ils s’injectent par voie intraveineuse.
La greffe bactérienne est susceptible d’évoluer de deux manières selon que celle-ci se fait sur des valves saines ou sur des valves de patients souffrant d’une atteinte des valves cardiaques d’origine rhumatismale, après atteinte athéroscléreuse, dégénérative ou congénitale.

1) Dans le premier cas c’est-à-dire quand l’endocardite survient sur des valves saines, on parle de forme aiguë. Il s’agit de la forme moins fréquente qui se manifeste chez le patient par l’apparition d’une élévation de la température, de manière brutale, importante et qui s’accompagne de frissons. Le patient présente d’autre part un état septicémique et généralement des signes d’insuffisance de la partie gauche du coeur qui se traduit par un oedème aigu des poumons. Les autres de symptômes sont le résultat de lésions de l’orifice aortique c’est-à-dire une insuffisance aortique aiguë. L’endocardite de la tricuspide entraîne l’apparition d’un grand nombre d’abcès du poumon à cause de l’embolie qui survient.

2) La forme subaiguë, appelée également maladie d’Osler, est la plus fréquente. Il s’agit d’une infection qui apparaît chez des individus souffrants des valves cardiaques à cause d’une maladie rhumatismale. L’athérosclérose (dépôts de corps gras à l’intérieur des vaisseaux), une maladie congénitale ou une maladie dégénérative peut également favoriser la survenue de la maladie d’Osler. Au cours de cette affection cardio-vasculaire les patients présentent des symptômes survenant progressivement. Il s’agit d’une fièvre tenace mais modérée (contrairement à la forme aiguë de l’endocardite infectieuse), autour de 38°. À ceci s’ajoute une asthénie importante (fatigue intense) un excès de sudation, un amaigrissement, des douleurs dans les articulations et dans les muscles et, à l’examen cardiaque, des modifications de souffle cardiaque. La palpation du patient met en évidence une augmentation de volume de la rate. Parfois on constate également la présence de faux panaris d’Osler. Il s’agit d’un signe cutané qui se caractérise par, l’apparition au niveau de la pulpe des doigts ou des orteils de lésions cutanées proches des panaris. Le patient présente, également, le plus souvent, un purpura c’est-à-dire un épanchement de sang au niveau de la peau ou des muqueuses qui réalise un piqueté (apparition de petits points) hémorragique que l’on appelle des pétéchies ou une ecchymose (un bleu). Cette pathologie est susceptible de se compliquer d’une atteinte vasculaire du cerveau et des reins qui sont quelquefois les seuls symptômes révélant la maladie. Quand l’endocardite se développe au niveau d’une prothèse valvulaire il est possible d’observer, de manière concomitante, une forme aiguë et une forme subaiguë.
L’isolement et la culture du germe, grâce à l’hémoculture, c’est-à-dire à la mise en culture de prélèvements sanguins, permettent de poser le diagnostic. Les germes le plus souvent en cause sont les streptocoques et les staphylocoques. L’échocardiographie, quant à elle, permet de révéler la présence, sur les valves, de végétations c’est-à-dire d’excroissances irrégulières. Ces végétations sont le témoin de l’infection des valves. L’échocardiographie permet d’apprécier le degré d’atteinte du coeur et le retentissement de l’endocardite sur la fonction cardiaque.
L’évolution de l’endocardite infectieuse est quelquefois grave. Ceci est lié au fait qu’au cours de cette pathologie cardio-vasculaire certaines complications sont susceptibles de survenir au niveau du coeur ou en dehors de celui-ci.
Dans tous les cas la recherche du foyer primitif est nécessaire afin d’éviter les récidives.
Le traitement de cette maladie nécessite d’utiliser plusieurs antibiotiques à doses élevées et efficaces sur certains germes qui ont été au préalable isolés. Ce traitement est long puisqu’il dure quatre à six semaines, de façon à éviter les récidives.
Chez certains patients il est nécessaire d’intervenir chirurgicalement. Le but est de remplacer la valve atteinte par une prothèse ou de procéder à sa réparation quand cela est possible. En cas de survenue d’aggravation de l’insuffisance cardiaque et quand le traitement antibiotique n’est pas efficace ou bien quand il existe une fuite valvulaire importante il est nécessaire d’intervenir chirurgicalement.
La prévention de l’endocardite infectieuse passe par l’utilisation d’antibiotiques quant un patient souffre d’une maladie cardiaque chez qui il est nécessaire d’intervenir chirurgicalement. C’est le cas par exemple de l’extraction ou de la dévitalisation d’une dent. Le détartrage, l’amygdalectomie (ablation des amygdales), l’adénoïdectomie c’est-à-dire l’ablation chirurgicale des végétations, la chirurgie urologique et gynécologique et digestive nécessitent préventivement l’utilisation d’antibiotiques.

L’endocardite rhumatismale est le résultat d’une inflammation de l’endocarde et des valves cardiaques survenant à la suite d’une complication d’une maladie très spécifique : le rhumatisme articulaire aigu. De moins en moins fréquente dans les pays industrialisés, l’endocardite rhumatismale est par contre plus fréquente dans certains pays en voie de développement, à cause, justement, de la fréquence plus élevée du rhumatisme articulaire aigu. Dans les pays développés le traitement antibiotique de toutes les angines à fait baisser la fréquence de survenue des endocardites rhumatismales. Une des causes les plus fréquentes d’endocardite rhumatismale est l’angine à streptocoque. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, au cours de cette pathologie, l’atteinte des valves n’est pas de nature infectieuse mais le résultat d’un conflit immunitaire à partir de l’infection par le streptocoque au niveau du pharynx. L’ensemble des valves du coeur est susceptible d’être concerné. Il s’agit essentiellement de la valve mitrale et de la valve aortique ce qui aboutit à un rétrécissement ou à une insuffisance valvulaire. Le traitement est celui de l’atteinte des valves (valvulopathie). Il est tout d’abord médicamenteux puis, chez certains patients il est chirurgical et consiste alors à mettre en place une prothèse valvulaire.

L’endocardite du lupus érythémateux disséminé est une variété d’endocardite survenant chez des patients souffrant de lupus érythémateux disséminé. Ceci aboutit à une endocardite dite de Libman-Sacks. Au cours de cette affection est possible de voir quelques végétations c’est-à-dire une augmentation de volume des tissus au niveau des valves. Son diagnostic est obtenu grâce a l’échocardiographie. On ne connaît pas pour l’instant, de traitement spécifique. Le syndrome de Libman-Sacks est une endocardite verruqueuse très particulière concernant les valves et les parois associée à une atteinte rénale. Son évolution est péjorative en quelques mois (une année tout au plus).

Capnocytophaga sputigena est une espèce de bactérie filamenteuse mise en évidence par la coloration Gram -. Il s’agit d’un germe anaérobie facultative que l’on retrouve habituellement à l’intérieur du nez du pharynx. Cette bactérie est susceptible d’entraîner une endocardite. Le groupe HACCEK (acronyme composé de l’initiale de six bactéries) regroupe six espèces de bactéries Gram- dont la culture lente est susceptible d’aboutir à une endocardite pouvant dite « à hémoculture négative » :

  • Actinobacillus actinomy-cemcomitans.
  • Cardiobacterium hominis.
  • Capnocytophaga sputigena.
  • Eikenella corrodens.
  • Haemophilus aphrophilus.
  • Kingella kingce.

La fibrose cardiaque du nourrisson (en anglaisendocardial fibroelastosis), appelée également dysplasie de l’endocarde, endocardite fibroplastique, élastose endocardique, endocardite foetale, fibrose cardiaque du nourrisson, endomyocardite fibreuse du nourrisson est une pathologie se caractérisant par une transformation de l’endocarde (couche de cellules recouvrant l’intérieur du cœur) qui prend un aspect de porcelaine de coloration blanchâtre, s’accompagnant d’une multiplication très importante des fibres conjonctives (variété de protéines servant de soutien et remplissage de l’organisme) mais également de fibres élastiques dans une zone située plus profondément.
Son origine n’est pas connue et survient chez le nourrisson ou chez l’enfant jeune.

La maladie se traduit au départ par des troubles digestifs et des troubles de la croissance, puis par une insuffisance de fonctionnement de la pompe cardiaque (insuffisance cardiaque) à l’origine d’une dyspnée (essoufflement) et d’un œdème pulmonaire (présence de liquide dans les poumons).
Son évolution se fait généralement vers la mort due à une augmentation considérable du volume cardiaque (ventricule gauche dilaté).

L’endocardite pariétale fibroplastique avec éosinophilie sanguine est une affection cardiaque rare qui apparaît chez l’homme vers l’âge de 40 ans et qui se caractérise par la présence à l’intérieur des cavités du cœur, d’une couche épaisse constituée de tissu ayant perdu son élasticité (tissu fibreux), de couleur nacrée.
L’origine de cette pathologie n’est pas connue avec précision. Pour certaines équipes médicales, elle semble être secondaire à une allergie ou à une infection peut être d’origine parasitaire, dont la filariose serait responsable.
Pour d’autres équipes médicales, il existerait un lien avec la périartérite noueuse.
Cette maladie cardiaque peut toucher 1 ou les 2 ventricules et diffuser dans le muscle cardiaque proprement dit (le myocarde). Parfois, on constate des lésions associées à une inflammation des artères de moyen et de petit calibres dans les différents viscères.
Les patients présentent d’autre part une insuffisance de fonctionnement de la pompe cardiaque proprement dite, dont l’origine semble primitive et touchant globalement le cœur.
L’examen des malades souffrant de cette affection montre que ceux-ci présentent généralement une hyperthermie (fièvre).
On constate quelquefois la présence d’une ascite associée (collection de liquide dans le péritoine).
L’examen des malades souffrant de cette affection montre que ceux ci présentent généralement une hyperthermie (fièvre).
On constate quelquefois la présence d’une ascite (collection de liquide dans le péritoine) associée.
Il montre une élévation du taux des éosinophiles dans le sang (variété de globules blancs) allant de 20 à 60 %.
L’origine de cette affection n’est pas connue avec précision. Pour certaines équipes médicales, elle semble être secondaire à une allergie ou à une infection peut être d’origine parasitaire, dont la filariose serait responsable.
Pour d’autres équipes médicales, il existerait un lien avec la périartérite noueuse
Cette pathologie est généralement mortelle spontanément en quelques mois, de manière isolée ou compliquée d’atteintes des reins, du système nerveux, ou accompagnée de caillots sanguins (thrombo-embolie).
Le traitement nécessite une endocardectomie. L’endocardectomie consiste à effectuer une résection (ablation) de l’endocarde qui est constitué d’une couche de cellules recouvrant l’intérieur du cœur.

Évolution

Évolution

Son évolution se fait généralement vers la mort due à une augmentation considérable du volume cardiaque (ventricule gauche dilaté).

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