Emotions (bases neurophysiologiques)

Définition

Définition

Une émotion est une réaction à un stimulus affectif, environnemental, ou psychologique. 

Généralités

Le cerveau permet la mise en oeuvre des fonctions cognitives, qui désigne tout ce qui se rapporte à la connaissance. Il permet également le processus émotionnel.

L'émotion est le trouble intense de l’affectivité, une réaction immédiate, le plus souvent incontrôlée. L'émotion a un impact direct sur un individu. C'est ainsi qu'elle induit des perturbations de fonctionnement comme par exemple l'accélération du rythme du coeur, la modification de la couleur du visage aussi bien dans le sens plus rouge que plus pâle, des modifications de fonctionnement des glandes endocrines (accélération de la sécrétion de certaines hormones), des perturbations du fonctionnement musculaire que celui-ci soit visible (au niveau du visage comme le sourire), ou invisible (accélération du transit intestinal par exemple avec la diarrhée ou la constipation par exemple).

A ce sujet et il est intéressant de faire intervenir le terme de valence, qui est un mot utilisé en psychologie parfois pour désigner :

  • Soit l'attirance en cas de valence positive.
  • Soit la répulsion en cas de valence négative qu'un sujet éprouve à son égard.

En résumé, il est possible d'avancer que l'émotion se construit selon trois axes qui seront :

  • La valence avec la notion de positif ou agréable, négatif ou désagréable.
  • L'alerte aboutissant chez un individu à une tension ou bien le calme.
  • Le contrôle dont la caractéristique essentielle étant la possibilité ou l'impossibilité de réagir confronté à une frayeur importante.

Symptômes

Physiologie

De nombreuses structures du cerveau participent à la physiologie des émotions . Nous allons surtout parler du système limbique et des structures de voisinage.

C'est une région du cerveau qui est constituée par la circonvolution du corps calleux, c'est-à-dire la circonvolution de Broca associée à celle de l'hippocampe. Le rôle du système limbique est particulièrement important puisqu'il règle le fonctionnement de certains viscères, en ce qui concerne le métabolisme (fonctionnement de l'organisme) de la vie émotionnelle. Plus précisément le système limbique est un ensemble de structures situées sur la face médiane (au milieu) des hémisphères cérébraux, et à l'intérieur du diencéphale, qui est la partie du cerveau située entre les deux hémisphères, et en avant du cerveau moyen. Il est creusé dans tout son ensemble par le troisième ventricule. Ces structures cérébrales constituent la périphérie du sommet du tronc cérébral, c'est la raison pour laquelle elle porte cette nomination de système limbique. En effet limbus signifie frange. 

Cet ensemble de structures comprend des parties :

  • Du rhinencéphale (le septum précommissural).
  • Le gyrus du cingulum appelé également circonvolutions du corps calleux.
  • Le gyrus parahippocampal.
  • L'hippocampe en forme de lettre C.

Le système limbique intègre également une partie du corps amygdaloïde. A l'intérieur du diencéphale, les principales structures limbiques sont : l'hypothalamus et les noyaux antérieurs du thalamus.

Le trigone cérébral appelé également fornix correspond aux commissures, ainsi que certains faisceaux qui constituent la liaison entre les régions du système limbique.

Ce dernier est considéré comme le cerveau de l'émotion, et de l'affectif. Une structure en particulier semble jouer un rôle déterminant en ce qui concerne les émotions, il s'agit du corps amygdaloïde et de la partie antérieure du gyrus du cingulum. Par exemple le système limbique intervient en ce qui concerne le souvenir des odeurs en faisant intercéder le rhinencéphale, autrement dit l'encéphale olfactif primitif, que nous avons en commun avec de nombreux animaux. Ceci explique la raison pour laquelle, certaines odeurs jouent un rôle peut-être comme phénomène de protection à travers une mémoire des expériences émotionnelles vécues.  Il existe, bien entendu, des relations étroites entre le système limbique, et les autres zones du cerveau. Ainsi de nombreuses connexions permettent de relier le système limbique au cortex, et aux régions situées en dessous de ce dernier, permettant ainsi d'intégrer des stimulations provenant de l'environnement et bien entendu d'y réagir.

Ainsi, si nous prenons l'exemple de l'hypothalamus qui correspond au chef d'orchestre du cerveau, ou si l'on préfère au bureau central, n'importe quelle réaction émotionnelle, suivant les individus, peut se transformer en tension émotionnelle plus ou moins intense susceptible ou pas, d'entraîner des pathologies parfois graves comme :

  • L'hypertension artérielle.
  • L'irritation du côlon, entrant éventuellement dans le cadre d'une fibromyalgie par exemple.

Plus globalement ces réactions sont pour certains des maladies psychosomatiques. Il n'existe pas, pour l'instant de preuve de lésions organiques du système limbique susceptibles d'expliquer, entre autres, la fibromyalgie ou des pathologies apparentées. L'hippocampe, parmi ces structures joue un rôle primordial. En effet, associé au corps amygdaloïde, il participe à la conversion de données nouvelles en souvenir durable.

Physiopathologie

D'autres pathologies du système limbique sont expliquées par des lésions spécifiques du corps amygdaloïde qui entraînent des changements dans :

  • L'affect.
  • ​La cognition d'un individu.
  • Une intensification de l'agressivité.
  • Des modifications de la libido.
  • Des perturbations de la docilité.
  • Une agitation extrême parfois.

En réalité une certaine théorie de l'émotion, plus récente fait intervenir deux autres structures qui semblent jouer un rôle de premier plan, il s'agit de :

  • L'amygdala, qui semble jouer un rôle en ce qui concerne la détection du danger.
  • Du cortex orbito-frontal. ​

 On note que :

  • Le cortex cingulaire, autre zone du cerveau serait quant à lui, activé dans les états de tristessel'amygdala également d'ailleurs.
  •  Le striatum et le putamen sont à leur tour activés quand le patient ressent quelque chose d'agréable. 
  • Le cortex frontal, le cortex  cingulaire antérieur, et le cortex orbito-frontal, seraient en cause dans la survenue de la colère entre autres. 
  • La remémoration de l'émotion activerait certaines structures comme le cortex préfrontal cingulaire, le thalamus et le cortex temporal.

Les noyaux septaux sont représentés par une étroite zone de cortex, et situés en avant du thalamus sous le rostrum du corps calleux, en connexion avec une grande partie du système limbique. C'est en provoquant leur destruction chez l'animal que l'on s'est aperçu que les noyaux septaux étaient en relation avec un éventuel comportement agressif (destruction). La stimulation des noyaux septaux, chez l'animal, aboutit à des manifestations sexuelles tout particulièrement une érection chez le mâle suivie d'une éjaculation. La mise en place et la stimulation d'une électrode des noyaux septaux chez l'homme, entraîne l'apparition d'une sensation agréable au moment de l'éveil suivi quelquefois d'un orgasme. 

L'hypothalamus, autre noyau gris central, accolé à la face médiane du diencéphale de part et d'autre du troisième ventricule, possède quant à lui un grand nombre de connexions à l'intérieur du cerveau plus précisément du mésencéphale. Il entraîne l'apparition de manifestations émotionnelles, surtout en ce qui concerne les viscères (par intervention du système nerveux autonome), et en ce qui concerne le système neuro-endocrinien. La stimulation de l'hypothalamus aboutit à l'apparition de comportement alimentaire, de manifestations sexuelles, et avant tout d'agressivité. Chez l'homme l'hypothalamus joue un rôle dans la régulation des fonctions endocriniennes (des hormones), et en ce qui concerne l'alimentation. Pour certains auteurs l'hypothalamus enfin, serait à l'origine d'un stockage concernant la mémoire émotionnelle.

Le cortex préfrontal est en relation directe avec le système limbique quand il reçoit un grand nombre d'informations. Il est également en relation avec le thalamus et l'hypothalamus. Il serait une zone située entre les émotions et la cognition. Sa destruction aboutirait à un désintéressement, une indifférence affective, une désinhibition sociale, de l'agressivité, une irritabilité, des modifications de la personnalité, une incapacité à exprimer des émotions.

Examen médical

Examen complémentaire

L'imagerie médicale fonctionnelle (TEP et I.R.M. fonctionnelle) a permis, depuis 1990 de déterminer l'anatomie fonctionnelle des réponses émotionnelles. En effet, il s'agit de méthodes permettant de repérer les zones du cerveau dans lesquelles il est possible de mettre en évidence, des modifications du débit de la circulation sanguine.

Les méthodes plus spécifiquement utilisées repèrent donc les zones cérébrales dans lesquelles le débit sanguin s'accroît grâce à la radioactivité de l'eau qui est marquée à l'oxygène 15 pour la TEP, et aux propriétés magnétiques de la désoxyhémoglobine pour l'I.R.M. fonctionnelle.

L'assimilation émotionnelle est visible sur des images et des films. Ces différentes techniques ont permis de mettre en avant le rôle primordial de l'amygdala entre autres.