Électromyographie

Définition

Définition

L’électromyographie fait partie des explorations électrophysiologiques du système nerveux permettant d’appréhender entre autres l’aspect fonctionnel du système nerveux.
C’est l’enregistrement des courants électriques qui permet d’étudier le système nerveux périphérique, les muscles et la jonction neuromusculaire (contact entre le neurone et le muscle).
Il s’agit d’un enregistrement des courants électriques qui accompagnent l’activité musculaire.
L’électromyographie s’effectue en utilisant des électrodes qui sont positionnées à la surface du corps, constituées de fines aiguilles (le plus souvent) que l’on enfonce dans le muscle que l’on désire étudier. L’électromyographie permet de détecter l’activité musculaire spontanément, au repos ou au moment de l’activité du muscle, ou bien lorsque l’on procède à la stimulation électrique (galvanique) musculaire nerveuse dans le cadre d’une épreuve ou d’un examen neurologique.
L’ électromyographie permet également d’affirmer si une lésion est de nature organique (« réelle ») et non de nature psychologique.
Cet examen complémentaire permet également de localiser, au sein du système nerveux central ou du muscle, la lésion suspectée. Cette lésion concerne l’axone du neurone lui-même, la myéline, la jonction neuromusculaire (dans le cas de la myasthénie par exemple). Physiologiquement (normalement), les potentiels sont de type mono- ou diphasiques. Ils ont une durée de vie variable allant de 7 à 10 ms et leur amplitude de 0,5 a 2 mV.
 
Le tracé qui est obtenu est appelé électromyogramme.

Généralités

L’électromyographie est indiquée quand on suspecte une affection neuro-musculaire et essentiellement en présence d’une paralysie.

L’électromyographie permet de différencier un trouble anorganique (psychologie) d’une maladie du système nerveux central de type somatique, c’est-à-dire par atteinte réelle des composants organiques du système nerveux central (encéphale, moelle épinière, ganglions nerveux rachidiens).

On appelle syndrome neurogène périphérique l’atteinte des nerfs ou de leur origine à l’intérieur de la moelle épinière. L’électromyographie permet également d’orienter le diagnostic en ce qui concerne cette affection neurologique. C’est le cas par exemple d’une polynévrite, d’une polyradiculonévrite dont l’électromyographie permet de préciser le mécanisme (atteinte de la fibre nerveuse, de la gaine de myéline), facilitant du même coup la mise en évidence d’une étiologie (cause).

Une myopathie (maladie musculaire) et une perturbation de la conduction de l’influx nerveux entre le neurone et le muscle font également l’objet d’une recherche pas électromyographie.

Symptômes

Physiologie

Pour comprendre le fonctionnement de l’électromyographie (EMG), il est nécessaire de faire un rappel anatomique du nerf périphérique et de la physiologie de la conduction nerveuse.

Le nerf périphérique est constitué de fibres nerveuses que l’on appelle axone ou axon. Chaque axone, qui est entouré ou pas de myéline (synthétisée par les cellules de Schwann) a un calibre différent. Les fibres sont regroupées en fascicules et les fascicules sont regroupés en nerfs.

On distingue les fibres sensitives qui conduisent l’influx qui va des récepteurs périphériques (situés dans la peau, les muscles, les organes, et..c.) vers le système nerveux central, et les fibres motrices qui conduisaient l’influx nerveux du système nerveux central vers les muscles, permettant ainsi leur mouvement.

Un bref rappel concernant les potentiels de membrane est nécessaire pour bien intégrer les mécanismes, les processus de l’électromyogramme.

Chaque cellule vivante du corps humain possède des charges électriques au niveau de chaque membrane cellulaire. Ces charges électriques sont essentiellement matérialisées par le sodium (Na+) et le potassium (K+).

Grâce à des appareils de mesure électrique utilisant des aiguilles très fines, il est possible de mettre en évidence les différences de charges entre l’extérieur de la membrane de la cellule et l’intérieur de la membrane cellulaire. Ceci est lié à la différence de concentration des deux ions sodium et potassium de part et d’autre de la membrane de la cellule. Cette différence de concentration entraîne ce que l’on appelle l’influx passif en sens inverse à l’origine d’une différence de potentiel (sorte d’énergie électrique qui propulse les charges) que l’on constate aux bornes de la membrane et que l’on appelle potentiel de repos.

Une des caractéristiques majeures de la fibre nerveuse est ce que l’on appelle l’excitabilité. L’excitabilité est en quelque sorte les capacités du neurone à répondre ou à réagir à l’action de stimulation.

La cellule nerveuse fonctionne selon la loi du tout ou rien. Autrement dit, le potentiel d’action va apparaître comme une stimulation électrique suffisamment intense arrivant au niveau du neurone. Ce potentiel d’action est le résultat d’une dépolarisation ponctuelle de la membrane de l’axone. Au moment de l’apparition (qui se fait très brièvement) de l’augmentation importante de la perméabilité de la membrane du neurone au sodium, on constate une entrée très importante de sodium (charges positives) à travers la membrane du neurone. Ceci entraîne la formation d’une dépolarisation. Ensuite survient une repolarisation qui est matérialisée par une entrée massive de potassium.

Ainsi, la succession d’entrées massives de sodium entraînant une dépolarisation et d’entrées massives de potassium entraînant une dépolarisation constitue, de proche en proche, l’influx nerveux.

Mais cette propagation de l’influx nerveux ne se fait pas de la même manière quand il s’agit d’un axone avec myéline et d’un axone sans myéline. Quand il s’agit d’un axone sans myéline (amyélinique), la propagation de l’influx nerveux est assurée par la dépolarisation de la membrane de proche en proche par saut d’un noeud de Ranvier à l’autre sur les fibres myélinisées. Les noeuds de Ranvier sont les resserrements, les rétrécissements de la myéline qui surviennent régulièrement le long de l’axone.

La vitesse que conduction de l’influx nerveux (autrement dit la vitesse de conduction nerveuse) est d’autant plus rapide que les fibres sont myélinisées et que le diamètre de l’axone est important. Cette vitesse est également proportionnelle au diamètre de la gaine de myéline et à la distance entre les noeuds de Ranvier.

Les neurones possèdent la capacité de transmettre un signal électrique à d’autres cellules nerveuses, d’autres neurones ou à d’autres cellules ayant la capacité d’effectuer une action (muscle, glandes, etc…).

Entre deux neurones, la zone qui permet de transmettre le signal (donc l’influx nerveux) porte le nom de synapse. À son niveau, une substance portant le nom de neuromédiateur ou neurotransmetteur est libérée par le neurone dit "présynaptique" à travers la fente synaptique en direction du neurone postsynaptique. La fixation de la substance neurotransmettrice entraîne la dépolarisation du neurone postsynaptique, c’est-à-dire situé après la synapse (le neurone qui vient de recevoir l’influx nerveux envoyé par la premier neurone). La dépolarisation correspond à l’entrée massive de sodium, c’est-à-dire de charges positives. Aussitôt après apparaît une repolarisation (entrée massive de potassium) et donc la fabrication d’un influx nerveux qui va se propager à travers le neurone postsynaptique.

La jonction, le contact entre le neurone et une cellule musculaire porte le nom de plaque motrice. À ce niveau également la libération du neuromédiateur (l’acétylcholine) s’accompagne également d’une dépolarisation de la membrane musculaire et c’est ainsi qu’au lieu d’avoir un influx nerveux, on constate une contraction du muscle.

Physiopathologie

Deux cas de figure se présentent :

  • soit il s’agit d’une pathologie neurogène (concernant le nerf proprement dit)
  • soit il s’agit d’une atteinte myogène (concernant le muscle).

Examen médical

Technique

L’électromyographie a lieu au cabinet médical, quelquefois dans un service spécialisé à l’hôpital (neurophysiologie, en consultation de neurologie). Elle ne nécessite pas de préparation particulière et dure environ une demi-heure.

On distingue :

  • L’examen de détection de l’activité musculaire, qui consiste à enregistrer l’activité électrique spontanée d’un muscle, tout d’abord au repos puis au moment où le patient effectue un mouvement. Les électrodes généralement formées d’aiguilles fines sont plantées, enfoncées dans le muscle à travers la peau. Elles sont reliées à un appareil qui permet de recevoir et d’amplifier le message électrique provenant du muscle. Ce message est transcrit sur un écran puis sur un papier à travers un graphisme. Le dessin obtenu est composé d’une succession de petites ondes en forme de pointe dont chacune représente la contraction d’une unité motrice. Une unité motrice est un groupe des cellules musculaires qui commandé par une même cellule nerveuse.
  • L’examen de stimulation et de détection de l’activité musculaire, qui repose sur des principes identiques au précédent mais pour lequel on procède à la stimulation d’un nerf de façon isolée avant de passer au nerf suivant. La stimulation d’un nerf se fait à l’aide d’un bref courant électrique qui n’est pas indolore. La contraction musculaire volontaire du patient déclenche une propagation électrique sur l’ensemble de la longueur du nerf. Ensuite, cette propagation est transmise au muscle innervé par le nerf. Dès cet instant, on procède à l’enregistrement des réactions électriques qui se sont propagées et qui sont arrivées jusqu’au nerf. De cette façon, il est possible de calculer non seulement la vitesse de conduction mais également la qualité de cette conduction.

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