Dermatite vermineuse rampante

Définition

Définition

En parasitant la peau de l’homme, la larve d’anguillule , le strongyloïde, petit vers cylindrique long de 2mm occasionne une maladie : la larva currens. Ce parasite se retrouve habituellement chez les animaux, il est ici égaré chez l’homme et se déplace sous la peau.

Symptômes

Symptômes

La durée d’incubation, c’est-à-dire la période qui est comprise entre le moment de la contamination et la survenue des premiers symptômes de la maladie elle-même, dure de quelques minutes à quelques heures et parfois plusieurs jours. C’est la raison pour laquelle certains malades constatent la survenue de cette pathologie uniquement au retour d’un séjour dans un pays tropical.La lésion se situe au niveau des points de contact avec le sol souillé, c’est la raison pour laquelle elle se localise le plus souvent au niveau des pieds et des chevilles. Les lésions peuvent également se situer au niveau des coudes, des fesses ou des mains.

Physiopathologie

Ce cheminement sous cutané donne à la peau un relief particulier en forme de cordon sinueux de couleur rougeâtre et entraîne une démangeaison très importante. Les larves ne passent jamais au stade adulte et vivent surtout dans l’intestin des animaux. Chez l’homme elles finissent par mourir (impasse parasitaire).

Épidémiologie

C’est la plus fréquente des dermatoses des voyageurs en provenance des pays tropicaux. Les pays les plus particulièrement concernés sont l’Amérique intertropicale, l’Afrique noire et les Antilles. Il a également été décrit des cas dans le sud-est de la France ou de l’Espagne.Cette maladie se contracte généralement dans les pays tropicaux en marchant pieds nus sur le sol, ou en restant sur les plages contaminées où les larves se développent. La contamination se fait par la pénétration à l’intérieur de la peau de la larve d’ankylostome.Les larves proviennent d’excréments déposés sur la terre par les animaux, généralement des chiens et des chats, puis pénètrent dans l’organisme par la peau où elles cheminent pendant plusieurs semaines, voire des mois.

Examen médical

Examen complémentaire

Les examens complémentaires ne permettent pas de préciser le diagnostic. La mise en évidence de la larve se fait très rarement. Quand c’est le cas, on la retrouve en avant du trajet serpigineux dans une zone qui n’est pas repérable à l’avance. D’autre part, la quantité d’éosinophiles (variété de globules blancs) dans le sang habituellement n’est pas augmentée quand il existe une parasitose, en comparaison à celle rencontrée dans la biopsie cutanée (prélèvement d’un échantillon de peau) qui elle est augmentée. On constate d’autre part, à l’examen microscopique de cet échantillon, une inflammation de la peau.

Traitement

Traitement

En dehors des pommades contre le prurit (démangeaison), le seul médicament disponible efficace sur les Larva migrans cutanées est l’ivermectine (Stromectol).Au CHU Ambroise Paré il est conseillé à deux comprimés de 6 mg en une prise unique chez l’adulte. S’il s’agit d’une femme, il faut au préalable vérifier qu’elle n’est pas enceinte.Chez l’enfant, la posologie est de 0,2 mg par kilo en une prise unique. Ce médicament n’est pas remboursé et sa prescription dans cette indication est hors AMM (autorisation de mise sur le marché).Eventuellement, il est possible également de conseiller le tiabendazole, substance mal tolérée par l’organisme et dont le traitement ne peut se faire qu’à l’hôpital.Le plus souvent, la maladie ne récidive pas, sauf si d’autres larves pénètrent de nouveau dans l’organisme.L’utilisation de dermocorticoïdes (cortisone sous forme de pommade) ne donne aucun résultat ni sur le prurit (démangeaison), ni sur l’inflammation due à la pénétration et à la destruction des tissus par la larve.Classiquement l’utilisation de froid sur la zone où progresse la larve, plusieurs fois par jour, comme traitement local, donne certains résultats.Des crèmes contenant un médicament : le lindane (Elénol) ou bien contenant du crotamiton (Eurax) sont quelquefois utilisées avec succès.L’ivermectine est efficace après une prise unique. Le thiabendazole après trois prises pendant trois jours et l’albendazole pendant trois jours également sont quelquefois utilisés sous forme de pommade en application locale.

Évolution

Évolution

Elle se fait vers une régression relativement rapide de la lésion surtout quand celle-ci est traitée. Il faut néanmoins signaler la possibilité de récidive après guérison. En effet, la larve persiste sous la peau de façon quiescente (endormie) pendant une période de plusieurs mois (6 à 8 mois).

Diagnostic différentiel

Le diagnostic différentiel (il ne faut pas confondre cette maladie avec) doit se faire avec d’autres dermatoses de type serpigineuse. Le terme serpigineux est un adjectif s’appliquant à une variété de lésions qui évolue dans le temps en donnant l’impression de s’étendre de part et d’autre d’une ligne sinueuse, en rampant à la manière d’un serpent. Il en est ainsi de la larva currens et de la loase.

Références

Bibliographie

Harrison médecine interne, tome 1, page, 1400, édition 1998.J-E. Touze, F.Peyron, D.Mal «Médecine tropicale au quotidien». Édition format utile 2001 pp. 141-143.Vade-mecum clinique, Fattorusso, XVIe édition 2001.