Crise de manie

Définition

Définition

Une crise de manie est un état de surexcitation des fonctions psychiques, caractérisées par :

  • L'exaltation de l'humeur.
  • Une accélération motrice.
  • Une accélération psychique.

Symptômes

Physiopathologie

La crise de manie, se caractérise par :

  • Une exaltation euphorique.
  • Un empressement.
  • Une impétuosité.
  • Une précipitation anormale des idées que les spécialistes en psychiatrie appellent fuite des idées.
  • Il est possible également d'observer une certaine incohérence, pouvant aller jusqu'au déchaînement, débridement tempétueux, une agitation très importante.
  • Une autre caractéristique de l'exaltation euphorique est le refus de suivre un traitement.

Au cours de la crise de manie aiguë le patient se présente un état d'excitation très important, déchirant ses vêtements, hurlant, chantant, criant, riant aux éclats. Il présente d'autre part, ce qu'on appelle une logorrhée, c'est-à-dire un verbiage très important, un besoin irrépressible de parler. Le patient par ailleurs pratique des jeux de mots et dit des obscénités.

Il existe des formes mineures de crises de manie qui se caractérise par l'apparition d'accès d'hypomanie, d'insomnie et d'irritabilité assez fréquemment.

Cause

Cause

  • L'état d'excitation ou d'agitation, fait suite à l'absorption de toxique, de drogue, ou d'excitant (alcool, cocaïne, amphétamines). 
  • Il est important également de signaler que l'absorption de corticoïde (cortisone) chez certains patients, entraîne l'apparition d'épisodes proches de la crise de manie se caractérisant par une excitation importante.

Traitement

Traitement

Le traitement de la crise de manie nécessite une hospitalisation surtout en cas de crise grave.

L'emploi des neuroleptiques sous forme injectable, et en particulier des phénothiazines, ou des butyrophénones, permet de calmer le patient. Ces molécules (médicaments) sont également employés comme traitement de fond à l'intérieur d'un service spécialisé en psychiatrie, en milieu hospitalier.

Les sels de lithium, à condition de surveiller la lithiémie, c'est-à-dire le taux de lithium dans le sang, sont quelquefois proposés par les psychiatres en association avec les neuroleptiques.

Les sels de lithium présentent néanmoins un inconvénient : leurs propriétés thérapeutiques qui se manifestent qu'au bout de 15 jours environ. Ils ont néanmoins l'avantage de permettre de réduire progressivement les neuroleptiques.

Le dosage de la créatinine doit également être effectué car les sels de lithium sont susceptibles d'entraîner une insuffisance rénale surtout chez les patients présentant une déshydratation; comme c'est souvent le cas chez des personnes âgées.

La prévention des rechutes est obtenue grâce au sel de lithium, surtout quand le patient présente des intervalles d'épisodes de manie, et de dépression. Les sels de lithium semblent avoir une action préférentielle sur les accès de manie, plutôt que sur les épisodes dépressifs.
Il existe d'autres médicaments normothymiques, c'est-à-dire susceptibles de régulariser la thymie. Il s'agit avant tout de la carbamazépine et du valpromide.

Une autre technique, plus récente celle-ci, est l'électroconvulsivothérapie appelée également sismothérapie. Cette méthode appelée auparavant électrochocs se pratique sous anesthésie brève de quelques minutes, et sous curarisation, c'est-à-dire injection de curare au patient associée à des myoresolutifs (médicaments destinés à relâcher la tension musculaire).

Le traitement a pour but de provoquer une crise d'épilepsie généralisée en utilisant un courant électrique dont l'administration se fait à travers le crâne (électricité transcrânienne). Ceci provoque une crise qui est suivie d'une période de désorientation, et d'une amnésie (oubli de l'épisode) plus spécifiquement une amnésie rétrograde  généralement de courte durée, mais qui persiste parfois.

Il s'agit d'un traitement proposé chez les patients présentant des épisodes thymiques aigus à type de dépression légère, d'état maniaque grave, ou d'états mixtes. Quand l'agitation n'est pas contrôlée ou mal contrôlée par les médicaments neuroleptiques et les sels de lithium, ou quand l'amélioration tarde à venir, l'électroconvulsivothérapie peut éventuellement être la solution.

Il faut néanmoins savoir que cette technique est contre-indiquée quand le patient présente une hypertension intracrânienne, une insuffisance respiratoire, des troubles du rythme cardiaque et des épisodes d'embolie à répétition (pathologie emboligène).

Quand un patient présente un accès d'hypomanie il est nécessaire de lui injecter un neuroleptique, sous surveillance médicale stricte. Ceci permet quelquefois d'éviter l'hospitalisation en milieu spécialisé psychiatrique.

Évolution

Évolution

  • La crise de manie, étant donné qu'il n'existe plus d'inhibition, de frein, est susceptible d'évoluer vers une certaine extravagance voire un dévergondage, et se caractérise par une extériorisation des désirs sexuels.
  • Au pire le sujet tombe dans un discrédit social, une ruine pécuniaire et mentale.

Diagnostic différentiel

Il est important de ne pas confondre la crise de manie avec d'autres troubles psychiatriques comme par exemple :