Crâne (définition, anatomie)

Définition

Définition

Le crâne est la partie du squelette postéro-supérieur (en arrière et au-dessus) de la tête, surplombant la face (visage) et contenant l’encéphale. Le crâne est constitué d’une partie supérieure arrondie : la voûte crânienne, recouverte de la galéa (aponévrose) et du cuir chevelu, et d’une partie inférieure (base du crâne). Voir également nuque.

Généralités

Le crâne est constitué de plusieurs os :

  • En haut : les pariétaux. L’os pariétal est un os plat, pair et symétrique. Il constitue la paroi latérale de la voûte crânienne.
  • Sur les côtés et en haut : les temporaux comprennent une cavité contenant les organes de l’oreille moyenne et de l’oreille interne. L’os temporal est un os pair et symétrique qui contribue à constituer la partie inférieure et latérale du crâne. Il comprend l’écaille, le rocher et l’apophyse mastoïde.
  • En avant : le frontal.
  • Sur les côtés : les 2 pariétaux. L’os pariétal est un os plat, pair et symétrique. Il constitue la paroi latérale de la voûte crânienne.
  • En arrière l’occipital. L’os occipital est un os impair et médian. Il est situé à la partie postérieure et inférieure du crâne et percé d’un orifice qui laisse le passage au bulbe rachidien.
  • En bas, la base, constituée par deux os : l’ethmoïde et le sphénoïde. Plus précisément la base comprend les parties horizontales de l’os frontal, des os temporaux et de l’os occipital associés à l’os ethmoïde et à l’os sphénoïde. Le terme sphénoïde est issu du grec sphên : coin et eidos: forme) qui signifie en forme de coin. Cette os de la base du crâne est situé à la partie moyenne.
  • Anatomie

    Plus précisément le crâne, d’une capacité d’environ 1500 cm cube, repose sur l’atlas (première vertèbre du rachis ou colonne vertébrale cervicale) placée elle-même sur l’axis (deuxième vertèbre du rachis cervical). Cette deuxième vertèbre cervicale supporte l’atlas avec lequel il s’articule à l’aide de l’apophyse odontoïde appelée également dent de l’axis.
    La boîte crânienne appelée également neurocrâne contient l’encéphale et les méninges qui enveloppent ce viscère (l’encéphale) qui est la partie du système nerveux comprenant le cerveau, le cervelet et le tronc cérébral (segment supérieur de la moelle épinière). L’encéphale assure le contrôle de l’ensemble de l’organisme. Le crâne repose directement sur la première vertèbre cervicale : l’atlas, elle-même sur l’axis (deuxième vertèbre cervicale), l’ensemble formant une articulation qui permet la rotation de la tête.
    La partie inférieure de cette boîte osseuse est percée du trou occipital, orifice permettant le passage de la moelle épinière. D’autres orifices, à la base du crâne, sont visibles et permettent le passage des vaisseaux et des nerfs tout particulièrement les artères carotides, les veines jugulaires et les nerfs crâniens.
    Les os du crâne sont réunis par des sutures celles-ci ne sont pas fermées après la naissance et chez l’enfant jeune, il s’agit des fontanelles, espaces non ossifiés et compris entre les os du crâne chez le nourrisson et possédant encore une structure membraneuse (dont l’ossification n’est pas accomplie). Chez l’adulte, les os du crâne sont presque complètement soudés, il ne persiste qu’un espace quasi virtuel à la jonction entre les différentes plaques osseuses du crâne. Chez l’enfant il n’en est rien, car la croissance du cerveau n’étant pas terminée, les os du crâne ne sont pas encore soudés.
    Les fontanelles sont situées sur la partie médiane, au sommet du crâne, et durant les deux premières années de la vie, alors que l’ossification n’est pas encore terminée, elles permettent la croissance de l’encéphale qui est particulièrement importante durant cette période de la vie.
    En avant les os du crâne forment la limite des orbites et des fosses nasales.
    À l’intérieur du squelette crânien, des cavités sont creusées. Ces cavités pneumiques, (contenant de l’air) appelées sinus, concernent particulièrement certains os : le frontal, l’ethmoïde, sphénoïde.

    Symptômes

    Symptômes

    • Traumatisme crânien et syndrome subjectif des blessés du crâne correspondant à une pathologie fréquente et persistante, étudiée par Pierre Marie, Mairet et Pierron se caractérisant par un ensemble de symptômes survenant après un traumatisme crânien (coup direct sur le crâne).
    • Crâne en besace ou cymbocéphalie se caractérisant par la présence d’un crâne se présentant avec une forte dépression en arrière du bregma (correspondant à la suture antérieure). Ce terme est utilisé en anthropologie qui est l’étude de l’espèce humaine d’un point de vue anatomique biologique, physiologique, biologique, génétique et phylogénétique.
    • Crâne en brosse : pathologie au cours de laquelle le crâne et plus précisément la table externe présente, au cours de radiographie, diverses modifications dont un amincissement. D’autres part, le diploé (en anglais diploë, correspondant à la couche d’os spongieux situé entre les tables externes et internes des os de la-vous du crâne) est très élargi. On constate également la présence de petites structures anatomiques appelées spicules parallèles qui traversent et rayonnent à partir de la table interne. Cette pathologie s’observe au cours de l’anémie de Cooley.
    • Craniosténose appelée également craniosynostose se caractérisant par une ossification précoce des sutures crâniennes à l’origine d’une augmentation de la pression à l’intérieur de la boîte crânienne (hypertension intracrânienne) susceptible d’entraîner des lésions cérébrales et oculaires ainsi que des troubles psychiques.
    • Crouzon (maladie de) : maladie héréditaire associant une craniosténose (malformation crânienne) et une hypoplasie (diminution du volume) du visage (faciosténose).
    • Crâne natiforme (terme issu du latin nates : fesses) de Parrot correspondant à un crâne se présentant sous la forme 2 sallies séparées par une gouttière profonde médiane (entre les deux sallies) rappelant l’aspect des fesses. Cette pathologie est le résultat de la syphilis congénitale.
    • Crâne olympien se caractérisant par la présence d’une proéminence frontale (augmentation de volume de l’os frontal), anormalement développée en hauteur et en largeur.
    • Craniorachischisis (en anglais craniaux orachischisis) : fissure, fente du crâne survenant de manière congénitale associée à celle du rachis (colonne vertébrale).
    • Crâne en pain de sucre, appelée également acrocéphalie, se caractérisant par une malformation du crâne avec un très fort développement en hauteur et les cotés aplatis. Le sommet du crâne peut être plat ou pointu. Le pain de sucre est une masse de sucre de canne qui est coulée dans un moule de forme conique.
    • Crâne platybasique se caractérisant par une déformation du crâne dont la base apparaît plate et élargie.
    • Crâne a rebord d’Apert se caractérisant par une déformation du crâne survenant au cours de l’ostéopsathyrose (fragilite exagérée du squelette osseux).
    • Crâne à la Thersite (crâne en pain de sucre), ou tête à laThersite d’un personnage de l’Iliade au crâne pointu.
    • Turricéphalie (crâne en tour de la craniosténose, oxycéphalie).
    • Trigonocéphalie (crâne en trèfle).
    • Craniohydrorrhée : écoulement de liquide céphalo-rachidien (liquide contenu dans les ventricules cérébraux, qui sont les cavités situées au centre du système nerveux) par les narines.
    • Craniomalacie de Lasègue ou crâne mou.
    • Craniopage (terme issu du grec kranion : crâne et pageis : unis, en anglais craniopagus) désigne les malformations importantes survenant chez l’enfant à la naissance et s’accompagnant une double extrémité céphalique (tête).
    • Craniopathie métabolique. Appelée également Syndrome De Stewart-Greeg-Morel craniopathie métabolique de Moore, endocraniose hyperostosique de Pende, hyperostose frontale interne de Morel. Il s’ agit d’un syndrome (ensemble de symptômes) survenant uniquement chez la femme après la ménopause et se caractérisant par l’association d’une fabrication excessive de tissu osseux (hyperostose) au niveau de l’os frontal et plus précisément de sa partie interne, associée à un virilisme et une adipose (excès de fabrication de corps gras) et quelquefois de perturbations cérébrales avec un dérèglement de la glande hypophyse. Cette dysrégulation (mauvais fonctionnement) la glande hypophyse est à l’origine d’une polydipsie (soif excessive), de troubles du sommeil, de troubles de la vue, de fatigue parfois intense (asthénie), de troubles d’assimilation du sucre (diabète).
    • Craniopharyngiome de Cushing et Bailey (en anglais craniopharyngioma) appelée également tumeur de la poche de Rathke, adamantinome (Onanoff) correspondant à une tumeur du cerveau de l’enfant proche du kyste, généralement calcifiée, située au-dessus de la selle turcique, aux dépend du canal craniopharyngé qui est la partie supérieure de la tige pituitaire. Cette pathologie est à l’origine d’une hémianopsie bitemporale (perte ou diminution de la vue dans une moitié du champ visuel d’un oeil ou le plus souvent des 2 yeux) et d’une atrophie oculaire associant une élévation de la tension à l’intérieur du crâne et un dysfonctionnement (mauvais fonctionnement) de la glande hypophyse. Ce dérèglement de la glande hypophyse s’accompagne d’un Infantilisme, de troubles génitaux et d’une mauvaise distribution graisseuse. La radiographie du crâne met en évidence une selle turcique aplatie surmontée de calcification.
    • Pneumatocèle du crâne correspondant à une tumeur, hernie ou tuméfaction (grosseur) contenant des gaz et apparaissant parfois à la suite d’un traumatisme.

    Examen médical

    Technique

    Le craniophore (en anglais craniophore) est un instrument permettant de maintenir le crâne dans une position fixe pendant l’examen de celui-ci et sa mesure (craniométrie) en utilisant un craniomètre. Cette technique s’effectue dans une spécialité appelée craniologie, correspondant à l’étude de la morphologie, la structure du développement du crâne de l’homme. Ce terme ne doit pas être confondu avec celui de craniognomie qui est l’étude des caractéristiques psychiques basées sur la forme du crâne (désuet).

    Examen complémentaire

    Le crâne proprement dit c’est-à-dire la boîte osseuse est examiné à l’aide de radiographie conventionnelle. Cet examen simple permet de mettre évidence :

  • Une fracture du crâne ou un hématome sous dural en cas de traumatisme direct.
  • Une modification de la selle turcique (zone contenant l’hypophyse) à type de décalcification ou de lésions les apophyses clinoïdes postérieures, résultats d’une élévation de la tension artérielle à l’intérieur du crâne ou encore d’un élargissement, d’une déformation de la selle turcique témoin d’une tumeur de l’hypophyse, située à proximité (suprasellaire).
  • Une accentuation et un élargissement des vaisseaux au voisinage d’un méningiome ou d’un angiome
  • Un épaississement de l’os à proximité d’un méningiome (tumeur bénigne se développant aux dépens de méninges : l’arachnoïde et la pie mère).
  • Une hyperostose de l’os frontal interne comme cela survient dans le syndrome de Morgagni-Morel.
  • Un amincissement de la paroi du crâne à l’origine d’une image traduisant une impression digitiforme qui se voit habituellement chez un enfant de moins de 10 ans.
  • Un élargissement du conduit auditif interne au cours du neurinome de l’acoustique.
  • Une dysjonction des sutures, résultat d’une élévation de la tension à l’intérieure du crâne (signe sans valeur pratique car tardive).
  • Une calcification de l’épiphyse ou une déplacement de celle-ci pouvant être le signe d’une tumeur cérébrale.
  • Une modification de la faux du cerveau à type de calcification ou du ligament rétro- clinoïdien, ligament situé en arrière de la selle turcique.
  • Les calcifications des vaisseaux cérébraux sont quelquefois le témoin d’artériosclérose. Il faut également rechercher un anévrisme des artères cérébrales.
  • Traitement

    Traitement

    La distraction est une technique chirurgicale utilisée en chirurgie maxilo-faciale. Son but est de faire fabriquer de l’os supplémentaire par l’organisme et plus spécifiquement par le crâne grâce à un appareil en métal constitué d’une vis dans un vérin permettant cette synthèse progressive (un mois et demi) de tissu osseux supplémentaire entre deux parties que l’on a préalablement sectionnées.
    La craniectomie (terme issu du grec kranion : crâne et ektomé : résection, en anglais craniectomy) correspond à l’intervention chirurgicale utilisée par le passé par Lannelongue permettant le développement du cerveau quand il existait une ossification (processus de durcissement du cartilage) précoce, prématurée des sutures crâniennes appelée craniosténose. Le chirurgien retirait des bandelettes d’os des régions fronto-pariétales (en avant et sur le dessus du crâne) ou quelquefois un grand fragment de la calotte crânienne protégée temporairement par un casque.
    La crânioplastie ne doit pas être confondue avec la crâniectomie. Cette technique utilisée actuellement en chirurgie plastique est destinée à corriger chirurgicalement les déformations du crâne. Elle consiste à effectuer le retrait total d’une partie du crâne (un volet osseux) qui est ensuite repositionné. Ce geste s’accompagne peu ou pas de modification de l’anatomie osseuse.
    Le terme cranioclasie (issu du grec kranion : crâne et klaô : je brise, en anglais cranioclasis) correspondait (technique abandonnée actuellement) à l’extraction de la tête d’un fœtus décédé en utilisant un cranioclaste (en anglais cranioclast) qui est un instrument permettant d’extraire la tête du fœtus mort. Ce geste n’est possible qu’après réduction du volume crânien sans toutefois l’écraser totalement.
    Le terme craniographie (issu du grec kranion : crâne et graphein : inscrire, en anglais craniography) désigne le radio du crâne.

    Termes et Articles associés