Cortisone

Définition

Définition

La cortisone est une hormone de la famille des stéroïdes. Dans l'organisme, la cortisone est produite par la zone corticale des glandes surrénales, situées au niveau de la partie supérieure des reins. 

La cortisone est aussi souvent fabriquée en laboratoire, afin d'être utilisée dans le cadre de traitements médicaux, comme anti-inflammatoire et comme immunosuppresseur.

Généralités

La cortisone est fabriquée à partir d’une hormone, le cortisol, ou synthétiquement.

La cortisone partage les propriétés générales des glucocorticostéroïdes, et bien entendu celle du cortisol, c’est-à-dire des actions biochimiques qui se produisent au sein de l’organisme (métabolisme), et plus particulièrement :

  • Sur les glucides (sucre) en entraînant une augmentation du taux de celui-ci dans le sang.
  • Sur les lipides, et essentiellement leur répartition dans l’organisme.
  • Sur les protéines des muscles et des os, en intervenant dans leur synthèse.
  • Sur l’eau.
  • Sur les minéraux.

Classification

La cortisone, appelée également corticoïde, est une hormone glucocorticoïde naturelle de formule C21H28O5.

Anatomie

Il existe dans l’organisme deux glandes surrénales. Chacune d’elles est située au pôle supérieur d’un rein. Elles sont de couleur jaune chamois, et pèsent environ 5 grammes.

La dissection anatomique d’une glande surrénale montre qu’elle est formée de deux parties :

  • La corticosurrénale zone corticale (cortex) est la couche superficielle de la glande. Elle présente trois couches, de l’extérieur vers l’intérieur :
    • Glomérulée.
    • Fasciculée : l’essentiel des nombreuses sécrétions hormonales provient de la zone fasciculée. On les répartit en trois groupes :
      • Les minéralo-corticoïdes (aldostérone, hormones réglant les variations du sodium et du potassium au niveau rénal et par là-même la tension artérielle).
      • Les glucocorticoïdes (dérivés naturels de cortisone : cortisol, dont l’action anti-inflammatoire est importante).
      • Les stéroïdes sexuels (androgènes chez l’homme, œstrogènes chez la femme).
    • Réticulée
  • La région médullaire est la partie interne de la glande. Elle est moins étendue que la zone corticale. Elle sécrète la noradrénaline et son dérivé, l’adrénaline, qui interviennent dans les états d’urgence (stress), et maintiennent l’homéostasie (faculté qu’ont les êtres vivants de maintenir, ou de rétablir certaines constantes physiologiques : concentration du sang, et de la lymphe, pression artérielle, quelles que soient les variations du milieu extérieur). Ces deux hormones, leurs précurseurs et leurs dérivés constituent le groupe des catécholamines.

Symptômes

Physiopathologie

Chez certains individus, il peut exister un déficit d’éléments appelés enzymes (déficit congénital en 21-ou 11-hydroxylase) pouvant se manifester par ce que l’on appelle un bloc enzymatique surrénalien, et qui entraîne une hyperplasie (augmentation quantitative) du tissu surrénalien, responsable chez la femme d'une stérilité et d'un hirsutisme (pilosité excessive). L'insuffisance surrénalienne chronique (ou maladie d'Addison), est d'origine auto-immune, ou fait suite à une tuberculose.

D’autre part, certaines tumeurs bénignes sont susceptibles d’entraîner une production excessive d'un ou de plusieurs des stéroïdes, le plus souvent de cortisol, donnant alors le syndrome de Cushing. Il peut exister également un excès d'aldostérone entraînant le syndrome de conn.

Les tumeurs de la médullosurrénale constituent ce que l’on appelle les phéochromocytomes, provoquant une hypersécrétion (excès de sécrétion) des catécholamines, responsables d'accès d'hypertension artérielle. Les tumeurs malignes de la glande surrénale, se voient rarement, mais quand c’est le cas elles sont plutôt de mauvais pronostic.

Traitement

Traitement

  • Les corticostéroïdes synthétisés artificiellement possèdent une structure chimique ressemblant à celle des hormones naturelles fabriquées par les glandes surrénales. Ces molécules peuvent être séparées en deux groupes : 
    • Les glucocorticostéroïdes sont essentiellement utilisés pour leur effet anti-inflammatoireantialcoolique et immunosuppresseur (procédé provoquant une diminution ou une abolition des réactions immunitaires). Ceci permet la prévention du rejet en cas de greffe d’organes. Ces médicaments sont également utilisés en cas de leucémie, parfois en association avec des produits anticancéreux. La maladie d’Addison, qui se caractérise par une diminution, ou une absence, de sécrétion des glandes corticosurrénales, nécessite l’administration de ces molécules. Enfin les glucocorticostéroïdes sont également utilisés en application locale dans certaines dermatoses (maladies de peau ).
    • Les minéralocorticostéroïdes (9-alpha-fludrocortisone) permettent, quand ils sont associés aux glucocorticostéroïdes, le traitement des insuffisances surrénales (maladie d'Addison).

Évolution

Effets secondaires

Suivant leur mode d’utilisation en thérapeutique, les corticostéroïdes peuvent présenter quelque danger, surtout quand ils sont utilisés à tort et à travers, comme ce fut la mode après leur découverte, et comme les prescrivent encore quelquefois (heureusement de moins en moins), certains praticiens. 
Ainsi, une cure courte de cortisone (hormone de la famille des glucocorticostéroïdes), le plus souvent administrée par voie orale (sous forme de comprimés ou de liquide buvable) ne présente pas de danger, à condition de surveiller le patient (dosage du sodium et du potassium, vérification de la fonction rénale, des globules rouges, des plaquettes et des globules blancs).

En cas de cure longue, de nombreux effets indésirables sont susceptibles de survenir :

  • Ostéoporose.
  • Tassement vertébral.
  • Fonte musculaire.
  • Oedème.
  • Syndrome de Cushing (obésité de la face et du tronc).
  • Fragilité de la peau.
  • Hirsutisme (pilosité excessive).
  • Accès de rougeur cutanée.
  • Diabète.
  • Infections à répétition.
  • Hypertension artérielle.
  • Glaucome.
  • Troubles psychiques à type de psychose.
  • Retard ou arrêt de la croissance chez l’enfant.
  • Dérèglement hormonal du fœtus.

D’autre part, un arrêt brutal de l’utilisation des corticoïdes peut entraîner des dérèglements hormonaux plus ou moins graves.

La mise au repos des glandes surrénales, pendant le traitement par corticostéroïdes, occasionne parfois l’atrophie de celles-ci sans signe révélateur, ce qui expose le malade à des accidents potentiels, tels qu’une insuffisance surrénale aiguë (arrêt de fonctionnement des glandes surrénales), surtout en cas d’arrêt brutal de la corticothérapie (utilisation des corticostéroïdes ou de dérivés). 

Un arrêt brutal du traitement, peut également entraîner un réveil de l’affection qui a nécessité la prescription des corticostéroïdes. En ce qui concerne les dermo-corticostéroïdes, c’est-à-dire les produits à base de cortisone utilisés pour la peau, l’application de ceux-ci sur une trop grande surface, peut occasionner les effets secondaires décrits ci-dessus. Au niveau de la peau également, peuvent survenir ce que l’on appelle des dystrophies cutanées, c’est-à-dire des problèmes de structure et de vascularisation entre autres, entraînant des maladies cutanées comme :

Sur un plan plus général, l’utilisation des corticostéroïdes peut avoir pour conséquence un déséquilibre hormonal comme un diabète. Une hypertension artérielle mal équilibrée, est susceptible de s’aggraver, une tuberculose jusque-là inactivée peut se réveiller, la présence de parasites dans l’organisme, peut s’aggraver pendant le traitement par corticostéroïdes. Toutes ces pathologies nécessitent donc d’être traitées avant d’envisager l’administration de corticostéroïdes.

Références