Cannabis

Définition

Définition

Le cannabis est le nom scientifique donné au chanvre indien.

Il s'agit d'une plante dont on tire un stupéfiant appelé haschich.

Un stupéfiant est une substance médicamenteuse ayant un effet antalgique (qui diminue la douleur) ou anxiolytique (qui réduit l'anxiété).

L'usage de stupéfiants, même de façon occasionnelle, entraîne une dépendance et des troubles graves.

Généralités

Considéré comme une drogue douce, le cannabis possède une action psychotrope (sur le psychisme) due à la présence de tétrahydrocannabinols.

Son usage prolongé est susceptible d'entraîner un déséquilibre psychologique pouvant aller jusqu'à une psychose (perturbation profonde de la perception de la réalité).

Classification

Mises en place depuis fin de 2004, les "consultations cannabis" sont gratuites et anonymes pour les adolescents.

Elles ont permis une prise en charge relativement complète des souffrances de ces derniers.

Selon le rapport français des drogues, un adolescent sur deux serait concerné par le cannabis entre 15 et 18 ans.

Ce sont essentiellement des garçons qui font usage régulier de la marijuana, ce qui entraîne une dépendance chez 1 individu sur 3.

Les filles sont également concernées puisqu'elles représentent 6 % des adolescents consommant du cannabis.

La grande nouveauté concernant les facteurs de risque individuels, est le déficit en récepteur en dopamine, ce qui semble rendre les patients plus vulnérables à l'addiction cannabinoïde (cannabis) entre autres.

Les facteurs familiaux, et en particulier la consommation de substances toxiques par le père, font également partie des facteurs de risque.

Le profil anxieux et dépressif de la mère, et les événements pénalisants de la vie, ainsi que les carences éducatives, et les violences au sein de la famille, font partie des facteurs de risque.

Il existerait un certain profil psycho-affectif de l'adolescent, se caractérisant par une anxiété voire une dépression, une schizophrénie ou une hyperactivité, susceptibles de favoriser l'absorption de cannabis.

Les conséquences de la consommation de cannabis, sont avant tout l'apparition de psychoses cannabiques, qui se traduisent par des bouffées de délire aigu.

Quand un sujet souffrant de schizophrénie, consomme du cannabis, les symptômes sont aggravés, essentiellement quand cette consommation a lieu avant 15 ans.

Avant la survenue de bouffées délirantes, il faut également signaler, chez l'adolescent, des troubles de la scolarisation, une certaine irritabilité, des troubles du comportement, une dépression et parfois une confusion avec attaque de panique.

Symptômes

Symptômes

Les symptômes survenant chez l'adolescent consommant du cannabis sont les suivants (liste non exhaustive) :

  • Diminution des performances cognitives (actes intellectuels).
  • Diminution des performances psychomotrices.
  • Crampes d'estomac.
  • Rougeur des yeux (hyperthymie conjonctivale).
  • Troubles du langage.
  • Nausées.
  • Vomissements.
  • Diminution du rythme respiratoire.
  • Déséquilibre lors de la marche.
  • Incoordination des mouvements.
  • Secousses musculaires plus ou moins intenses.
  • Troubles de l'attention.
  • Dysmnésie (perturbation de la mémoire).
  • Perturbation cardio-vasculaire et trouble circulatoire en cas d'intoxication chronique (consommation sur une longue période).
  • Troubles respiratoires parfois graves.
  • Inflammation du larynx.
  • Bronchite chronique.
  • Cancer du poumon.
  • Troubles de la régulation de la chaleur du corps.
  • Troubles urinaires à type de rétention des urines.
  • Diminution du nombre de spermatozoïdes chez le garçon et perturbation des règles chez la fille.
  • Euphorie ou angoisse.
  • Altération des perceptions visuelles.
  • Troubles de l'équilibre.
  • Ataxie (troubles de la coordination des mouvements).
  • Hyperesthésie (sensation percevoir les choses " en excès").
  • Tachycardie (accélération du rythme cardiaque).
  • Hypotension (chute de la tension artérielle) ou hypertension (élévation de la tension artérielle).
  • Hyperémie (afflux de sang) des conjonctives.

Le sevrage se traduit par les signes suivants :

  • Agitation.
  • Troubles du sommeil.
  • Nausées.

 

Physiopathologie

Les cannabinoïdes, qui sont les composants essentiels du cannabis à l'origine des effets psychoactifs (sur le cerveau), sont en relation avec la dopamine qui est un neuromédiateur sécrété dans une zone bien précise du cerveau (nucleus acumbens).

Il s'agit de l'un des sites de récompense du cerveau.

Cette sensation s'accompagne d'une détérioration de la vigilance et de la mémoire, d'une altération de l'audition, de la vision, du toucher et d'une dépersonnalisation.

Les sensations produites par le cannabis durent entre 2 et 4 heures après inhalation d'une cigarette contenant 10 à 20 mg de delta 9 tétrahydrocannabinols.

Ce composé interfère avec d'autres drogues en accroissant les effets psycho-dépresseurs des médicaments sédatifs, des opiacés et des alcools, et en diminuant les effets des médicaments stimulant le cerveau.

La toxicité de ce produit porte sur la mémoire, entraînant des altérations prolongées et graves sur l'appréciation du temps, la communication orale, la vigilance.

24 heures après avoir fumé une cigarette de cannabis, des chauffeurs de train ont été à l'origine de collisions.

Il a également été décrit des accidents de la route provoqués par des individus chez qui le dosage de cannabinoïdes a été effectué (voir labo).

On a décrit des pertes de conscience graves et des comas chez les enfants de 1 à 4 ans ayant absorbé du cannabis.

 

Examen médical

Labo

Il est possible d'effectuer un dépistage urinaire des cannabinoïdes : il se fait par le test EMIT, d'une sensibilité de 20 à 50 nanogrammes par ml.

Une réponse supérieure à 50 nanogrammes est considérée comme positive.

Tout résultat positif doit être confirmé.

Les cannabinoïdes peuvent être décelés dans l'urine jusqu'à 7 jours après avoir fumé une seule cigarette, et jusqu'à plusieurs semaines après une consommation chronique.

Traitement

Traitement

  • Médicaments contenant du diazépam (dérivé du Valium) en cas d'agitation ou en présence de convulsions.
  • Pour les épisodes psychotiques persistants, l'halopéridol (neuroleptique) est une drogue intéressante.
  • La physostigmine (ésérine) est contre-indiquée.
  • Il n'y a pas de traitement pharmacologique de la dépendance au cannabis. Il est nécessaire d'employer des méthodes dont le but est l'abstinence, permettant ainsi de se libérer de la drogue.

Évolution

Effets secondaires

À long terme, à l'instar de l'alcool, le cannabis est susceptible d'engendrer une accoutumance, avec des phénomènes de tolérance et de dépendance, évoluant vers la survenue d'un syndrome de sevrage.

 

 

Références

Bibliographie

Nahas Gabriel "La drogue – Bilan scientifique et médical in écologie humaine" pg 27 – 1994
Quotidien du médecin du 15 décembre 2006.

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