Cancer du pancréas

Définition

Définition

Le cancer du pancréas est une tumeur maligne, généralement un adénocarcinome c'est-à-dire un cancer du tissu glandulaire, qui sécrète des substances que l'on appelle des enzymes digestives (pancréas exocrine).

Ce type de pathologie concerne parfois les sujets jeunes mais essentiellement des individus après soixante ans.

Le rapport homme-femme est de 1,5 pour 1.

Généralités

Deux tiers des tumeurs du pancréas exocrine sont situées dans la tête du pancréas, environ un quart dans le corps et à peu près 5 % concernent la queue.

Quelquefois il s'agit d'un cancer se développant aux dépens du pancréas endocrine c'est-à-dire du tissu glandulaire qui sécrète l' insuline, hormone permettant de diminuer le taux de sucre dans le sang.

Il s'agit dans ce cas d'un insulinome.

La tumeur possède la capacité d'envahir les organes voisins et les métastases se font alors dans le foie, la rate, péritoine entre autres.

Symptômes

Symptômes

Cas n°1. En ce qui concerne le cancer de la tête du pancréas :

  • Douleurs épigastriques (survenant au niveau de l'estomac) apparaissant tardivement. Elles sont quelquefois associées à des irradiations (déplacement, rayonnement de la douleur) vers le dos du patient prises au début pour des douleurs d'origine vertébrale (rhumatisme).
  • Prurit (démangeaisons) due à une cholestase (diminution voire absence d'écoulement de la bile dans les canaux biliaires).
  • Baisse de l'état général.
  • Hyperthermie (élévation de la température).
  • Chute de l'état général avec anorexie (manque d'appétit).
  • Vomissements.
  • Diarrhée.
  • Constipation (inconstante).
  • Hémorragie digestive (inconstante).
  • Asthénie (fatigue importante).
  • Amaigrissement important.
  • Déséquilibre inexpliqué du diabète.

Cas n°2. En ce qui concerne le cancer de la queue et du corps du pancréas :

  • Syndrome douloureux de l'abdomen de plus en plus pénible.
  • Amaigrissement.
  • Absence d'ictère.
  • Présence d'une thrombophlébite (caillot sanguin) qui migre quelquefois sans cause apparente.

Examen médical

Examen physique

Dans le cas n°2 :la palpation par le médecin et les examens complémentaires montrent :

  • Un foie très augmenté de volume (métastases).
  • Parfois le patient présente une occlusion de l'artère splénique (absence de passage du sang).
  • Une splénomégalie (augmentation du volume de la rate).
  • Des varices de l'estomac et de l'œsophage.
  • On constate la survenue d'hémorragie digestive chez certains patients.

Technique

L'examen clinique montre pour le cas n°1 :

  • La présence d'un ictère.
  • Le foie est souvent agrandi et le médecin palpe une vésicule augmentée de volume. Dans près de la moitié des cas elle respecte la loi de Courvoisier.

Pour le cas n°2 :

  • L'échographie, la tomodensitométrie et la cholangiopancréatographie par endoscopique rétrograde permettent de confirmer le diagnostic. Chez certains patients il est nécessaire de faire une laparoscopie (visualisation directe de la cavité abdominale après pénétration d'un trocart muni d'un système optique) pour confirmer le diagnostic.
  • Un autre examen plus récent, la ponction cytologique à l'aide d'une aiguille fine, permet de prélever des cellules au niveau de la tumeur. Elle se fait avec l'aide de la tomodensitométrie, de l'endoscope ou de l'échoendoscopie. Cet examen semble être un moyen intéressant pour préciser un diagnostic surtout en cas de cancer localement envahi ou de métastases.

 

Examen complémentaire

Dans le cas n°1 :

  • Une hyperbilirubinémie conjuguée (élévation du taux de bilirubine conjuguée dans le sang).
  • Une augmentation des phosphatases alcalines.
  • Une glycémie qui est généralement augmentée.
  • Une épreuve d'hyperglycémie provoquée anormale.
  • Une amylasémie (taux d'amylase dans le sang) augmentée.
  • Une lipasémie (taux de lipase dans le sang) est quelquefois augmentée également La présence de sang dans les selles parfois.
  • Une augmentation de l'antigène carcino-embryonnaire (CEA) mais non spécifique.
  • Une augmentation du CA 19-9 (voir marqueur) qui est une protéine sécrétée par la tumeur. Les chiffres normaux sont : < 37 unités par ml pour le CA 19 9 et < 23 unités par ml pour le CA 50. Ces antigènes sont élevés dans d'autres tumeurs du tube digestif.

Cause

Cause

Le cancer du pancréas atteint surtout l'homme après la cinquantaine.

Cette tumeur semble être favorisée par :

  • La consommation de tabac.
  • La pancréatite.
  • Un régime riche en graisses et en protéines animales.
  • Les nitrates utilisés pour conserver les viandes sont à l'origine de la formation de nitrosamine dans le tube digestif.
  • La benzidine.
  • Les androgènes.
  • La Béta-naphtylamine.
  • Le café (rôle controversé).
  • Les antécédents de lithiase biliaire (rôle controversé).
  • Le diabète (rôle controversé).

Traitement

Traitement

  • En présence d'un cancer trop avancé : administration d'analgésiques (antidouleurs) puissants
  • Apport nutritionnel adapté.
  • Apport d'extraits pancréatiques.
  • Utilisation de flutamide (prolonger la survie).
  • L'ablation du pancréas partiel ou total est parfois nécessaire.
  • Mise en place d'un stent. Le stent qui est une sorte de ressort servant de tuteur à l'intérieur d'un vaisseau (artère, veine) d'un canal (canal biliaire) permet d'ouvrir le calibre de la cavité dans laquelle il est positionné.
  • La radiothérapie (utilisation des rayons X comme traitement) palliatifs à haut voltage (20Gy fractionnés en 10 jours étalés sur deux semaines). Celle-ci se pratique dans certains centres spécialisés. Il s' agit de radiothérapie par faisceau de protons guidés.
  • La chimiothérapie utilise le fluoro-uracile ou gemcitabine quand il existe une résistance au traitement ou dans le traitement palliatif des cas inopérables.
  • Elle est associée à une injection intraveineuse d'acide folinique (20 mg par mètre carré).
  • La splanchnicectomie (ablation du système nerveux des viscères) est effectuée sous vidéo laparoscopie. Peu agressive, cette méthode permet de diminuer les douleurs rebelles tout particulièrement en présence de cancer du corps et de la queue du pancréas.
     

Évolution

Évolution

Sachant que le diagnostic est fait à un stade avancé dans 80 à 90 % des cas, le pronostic de ce type tumeur est sévère étant donné la gravité de la lésion, la rapidité de l'extension et son évolution insidieuse.
Environ 25 % des patients ont une tumeur qui n'est pas résécable (que l'on pour enlever). Environ 15 % des patients présentent une tumeur qu'il est possible de retirer chirurgicalement.
La survie globale pendant les cinq premières années est très faible.
La mutation (modification) de certains gènes en l'occurrence p53, p16, DPC 4 (zone située sur le chromosome permettant de conserver et de transmettre les propriétés héréditaires d'un individu) aggrave le pronostic.

Diagnostic différentiel

Il ne faut pas confondre le cancer du pancréas avec :

Références