Brachialgie

Définition

Définition

Les brachialgies sont dues à une névralgie du plexus brachial appelée également plexopathie. La brachialgie (littéralement douleur du bras) est une sorte de « sciatique » du bras.

Symptômes

Symptômes

Les plexopathies sont le résultat de nombreuses causes qui entraînent le plus souvent les symptômes suivants (liste non exhaustive) :

  • Les douleurs se situent dans le bras (douleurs de type neurogène).
  • Le patient a des difficultés et hésite à faire des mouvements avec son épaule et le bras concerné.
  • La douleur irradie vers la région située au-dessus de la clavicule, la clavicule elle-même et le membre superieur.

Physiologie

De grande dimension, le plexus brachial est situé une partie dans le cou et l’autre partie dans l’aisselle (région située au-dessous de la jonction du bras avec le tronc).
Le plexus brachial regroupe presque la totalité des nerfs qui desservent les membres supérieurs et on peut le palper juste au-dessus de la clavicule en glissant les doigts en dessous du muscle sterno-cléido mastoïdien (muscles situé sur la face latérale du cou).

Examen médical

Examen physique

Les mouvements du cou et de l’épaule font apparaître les douleurs et augmentent l’intensité de celles-ci. C’est la raison pour laquelle les individus atteints de plexopathie brachiale évite le plus souvent les mouvements du membre supérieur de façon à ne pas déclencher ou ne pas aggraver leurs douleurs.

La manoeuvre qui consiste, le malade en position de « haut les mains », avec une élévation du menton et une rotation de la tête du coté atteint et que le patient fait une inspiration profonde (remplit ses poumons complètement), à mettre en évidence au niveau du pouls radial (à l’extérieur de l’avant-bras), montre un affaiblissement du coté où se trouve la compression. Cette manoeuvre est quelquefois utile quand un syndrome du défilé thoracique est suspecté. Il est nécessaire de savoir que cette manoeuvre n’est pas spécifique. En effet, si une décision thérapeutique doit être prise il est alors nécessaire de compléter le bilan diagnostique par des examens complémentaires (examens électriques entre autres).

Labo

Il l’existe pas d’examens de laboratoire spécifiques en cas de plexopathie brachiale. Néanmoins il est souhaitable d’effectuer les examens suivants de façon à écarter d’autres causes de douleurs (liste non exhaustive) :

  • Recherche des anticorps antinucléaires.
  • Bilans biologiques sanguins classiques.
  • CRP.
  • Vitesse sédimentation globulaire.

Examen complémentaire

L’I.R.M. du rachis cervical et du plexus brachial ainsi que la tomodensitométrie (quand l’IRM est contre-indiqué) associés à l’électromyogramme et la mesure de la vitesse de conduction nerveuse, sont les examens complémentaires nécessaires pour faire le diagnostic de plexopathie brachial, en plus de la manoeuvre d’Adson (voir examen physique).

L’intérêt de l’électromyogramme de la mesure de la vitesse de conduction nerveuse (à condition que ces examens soient faits par un bon électromyographiste) permet non seulement de poser le diagnostic mais également de délimiter la partie du plexus brachial qui est spécifiquement concernée.

Cause

Cause

La plexopathie brachiale est le plus souvent le résultat d’une compression du plexus brachial par une côte cervicale ou par des muscles anormaux comme cela se voit dans le syndrome du défilé thoracique.
Parfois on constate la présence d’une tumeur qui envahit le plexus brachial (syndrome de Pancoast).
Assez fréquemment la plexopathie brachiale est consécutive à un traumatisme soit direct sur le bras (traction brutale), soit sur l’épaule. Le traumatisme direct du plexus aboutit au syndrome de Personage et Turner.
Enfin, plus rarement la plexopathie brachiale est le résultat d’une irradiation pour traitement, il s’agit de la plexopathie post-radiothérapique.

Traitement

Traitement

La rééducation du rachis cervical par la méthode dite myotensive en rotation donne assez souvent de bons résultats. Cette méthode doit être effectuée par des mains expertes. Les manipulations du rachis cervical surtout quand celles-ci sont brutales (obtention de craquements secs) sont bien entendues contre-indiquées car risquant d’aggraver les lésions au niveau du plexus brachial.
Les seules manipulations devant être effectuées au niveau du rachis cervical sont des manipulations de rééducation de type myotensives en prenant soin de bien orienter l’axe du rachis (le menton ne doit pas toucher l’épaule du côté où la tête est tournée).
Les molécules utilisées pour lutter contre la douleur en cas de plexopathie brachiale sont essentiellement le clonazépam (Rivotril) et la gabapentine (Lyrica). Ce médicament est le plus souvent débuté à 300 mg au coucher. Il existe des effets secondaires (vertiges, sommeil, confusion, éruption cutanée) le médicament doit, en théorie, par la suite, être augmenté régulièrement de 300 mg tous les deux jours à condition que le patient ne présente pas trop d’effets secondaires. La dose peut aller jusqu’à 2000 mg par jour voir plus jusqu’à cessation de la douleur.
Certains spécialistes en rhumatologie utilisent la carbamazépine qui doit être débutée progressivement et associée à des contrôles biologiques de façon mettre en évidence d’éventuelles anomalies biologiques.
Le baclofène est utilisé quand les molécules précédentes ne donnent pas de résultats. Il est également nécessaire dans ce cas de réaliser des explorations biologiques avant de commencer le traitement par baclofène. La dose de début est généralement de 10 mg au coucher pendant deux jours. Il existe des effets secondaires dont le patient doit être prévenu, effets secondaires proches de la carbamazépine et de la gabapentine. La dose de médicament est progressivement augmentée une fois par semaine.

Les autres traitements sont (liste non exhaustive) :

  • Le bloc du plexus brachial (infiltration de corticoïdes: la méthylprednisolone) associé à de la bupivacaïne (anesthésiant).
  • La destruction par radiofréquence du plexus brachial sous guidage fluoroscopique en deux plans. Cette technique s’adresse essentiellement aux patients présentant une tumeur ou une avulsion (arrachement) du plexus brachial.
  • Une intervention chirurgicale du nom de ZERD. Il s’agit d’une technique neurochirurgicale qui est utilisée pour les plexopathies brachiales rebelles surtout quand les traitements médicamenteux et les traitements cités précédemment non pas donnés de bons résultats. Il est nécessaire de savoir que cette technique comporte des risques importants.

Évolution

Évolution

La plexopathie brachiale, si elle n’est pas mobilisée lentement et doucement risque d’évoluer vers l’épaule gelée. En effet, le patient de lui-même a tendance à ne pas mobiliser son bras ce qui peut aboutir à une ankylose du membre supérieur et aggraver le tableau clinique (les symptômes que présente le patient).
D’autre part l’épaule gelée rend quelquefois le diagnostic incertain et difficile.

Diagnostic différentiel

La plexopathie brachiale ne doit pas être confondue avec certaines pathologies (liste non exhaustive):

  • Le syndrome de Pancoast (antécédents de tabagisme).
  • Une hernie discale du rachis cervical.
  • Une spondylarthrite cervicale avec compression intense de la racine nerveuse.
  • Une atteinte de la moelle du rachis cervical.
  • Une discopathie cervicale (atteinte des disques situés entre chaque vertèbre cervicale).
  • Des tumeurs de la moelle cervicale ou des racines nerveuses issues du rachis cervical (schwannome).
  • Syringomyélie (déstructuration de la moelle).
  • Une tuméfaction importante du sommet du poumon (collection de pus, collection inflammatoire, oedème etc.).

Termes et Articles associés