Blennorragie chez l’homme

Définition

Définition

Maladie vénérienne contagieuse due à un genre de bactérie appartenant à la famille des Neisseriaceœ qui comprend essentiellement les espèces gonorrhoeae et meningitidis. Ces bactéries sont mises en évidence par la coloration gram-.

Historique

Il s’agit de la plus ancienne des maladies vénériennes connues se transmettant lors des rapports sexuels génitaux et buccaux. La mère peut également infecter son enfant lors de l’accouchement C’est Neisser qui a découvert le gonocoque.

Symptômes

Symptômes

Chez l’homme, après une période d’incubation (période comprise entre la contamination et la survenue des premiers symptômes de la maladie) de 2 à 10 jours (parfois plus), apparaît une urétrite gonococcique appelée blennorragie. Le patient présente alors :Un liquide blanc crémeux ou jaunâtre contenant du pus et s’écoulant par l’urètre. Ce liquide est abondant et tache le linge.Une dysurie (difficulté à uriner) s’accompagnant de douleurs.Une coloration rouge (érythème) du méat urinaire (orifice par lequel l’urine est émise).Quelquefois aucun symptôme chez les hommes, qui sont alors susceptibles de contaminer les femmes.Avant l’utilisation des antibiotiques survenait une épididymite c’est-à-dire une inflammation de l’épididyme. L’épididyme est un organe cylindrique situé derrière chaque testicule et s’étalant en «embrassant » celui-ci, faisant suite aux canaux efférents qui sont des sortes de petits tubes sortant du testicule. L’épididyme se prolonge par le canal déférent ou canal spermatique, qui débouche dans l’urètre et qui est destiné à évacuer à la fois les urines et le sperme. Actuellement, l’épididymite est relativement rare voire inexistante.

Physiopathologie

Pour les spécialistes : Neisseriaceœ est une famille de bactéries qui comprend des coccobacilles Gramimmobiles et notamment les genres Neisseria, Moraxella (ou Brahamella) et Acineto-bacter. Ces bactéries apparaissent sous la forme d’une double coque dont les bords sont adjacents et aplatis. Neisseria gonorrhoeae forme des colonies oxydase positives. Il est possible de les distinguer des autres Neisseria par la capacité qu’elles ont à métaboliser le glucose et non le maltose, le galactose ou le saccharose.Quand Neisseria gonorrhoeae possède un pilus, la bactérie s’attache aux cellules épithéliales et empêche la phagocytose (digestion par les polynucléaires, variété de globules blancs). C’est la raison pour laquelle une infection par une bactérie possédant un pilus est à l’origine d’urétrite (inflammation l’urètre, canal transportant l’urine de la vessie vers l’extérieur). Les bactéries ne possédant pas de pilus ne déclenche pas d’urétrite. Le fait que le gonocoque possède ou pas un pilus provient de sa transformation génétique.Après une exposition unique par le gonocoque, 1/3 des hommes est infecté. Pour les spécialistes : il faut un inoculum de 103 germes pour obtenir une infection de l’urètre chez la moitié des individus qui se sont portés volontaires pour être infectés expérimentalement.

Épidémiologie

Cette infection est transmissible par contact direct des muqueuses génitales. Épidémiologie (facteurs susceptibles d’intervenir dans l’apparition et l’évolution d’une ou plusieurs maladies).L’hôte habituel de Neisseria gonorrhoeae est l’Homme. Dans certains pays industrialisés comme les USA, environ 5 à 6 % de la population ont été infectés. Dans d’autres pays comme la Suède, l’épidémie a été moins importante. En effet, dans ces pays, la transmission à l’intérieur même du pays (endémie) a été pratiquement enrayée.De nombreux facteurs conditionnent l’incidence de cette infection : la race, le sexe, le niveau socio-économique, le statut marital, la vie urbaine ou pas, le degré d’instruction, les comportements sexuels, l’accessibilité aux soins, l’âge. Ainsi, le risque de contracter une infection par gonocoque est plus importante pour un adolescent ou un adulte jeune démuni, dont le niveau d’éducation est bas et qui vit seul. Cette infection est le plus souvent propagée par des individus porteurs de ces bactéries mais sans symptômes (asymptomatiques). Il est possible de dépister les femmes contaminées grâce à des prélèvements que l’on effectue au niveau du col de l’utérus. Il existe certaines conditions (prison, centres de détention juvénile, centres de désintoxication, toxicomanie) où le nombre des infections est plus important et où les tests de dépistage devraient être effectués. Mais le dépistage en routine à partir des prélèvements cervicaux (du col de l’utérus) coûte cher.Dans tous les cas, il est très important d’identifier les partenaires sexuels les plus récents, de façon à pouvoir les examiner et les traiter quand ils sont infectés.Des études effectuées à la fin des années 1990 ont montré que la présence du gonocoque facilite l’infection par le VIH. De plus, les prostituées qui sont infectées par le virus de l’immunodéficience humaine ont une probabilité plus importante de survenue de complications à type de salpingite (inflammation des trompes).

Évolution

Complications

Elles sont peu fréquentes.Inflammation des ganglions de l’aine (jonction entre les membres inférieurs et le tronc). Oedème de la verge.Lymphangite (inflammation des ganglions et du système lymphatique de l’appareil urinaire et génital).Thrombophlébite (caillot sanguin à l’origine d’une inflammation veineuse) survenant au niveau de la veine dorsale de la verge.Abcès et fistules (communications anormales) de l’urètreAbcès de la glande Cooper. Cet abcès est palpé par le médecin quand celui-ci a introduit dans l’anus son index et que son pouce est posé sur le périnée (plancher recouvert par les testicules).Infection des vésicules séminales (réservoir de nature musculaire et membraneux qui contient le sperme). Rétrécissement du canal urétral sans doute lié à un traitement insuffisant de l’urétrite elle-même, c’est-à-dire de l’inflammation de ce canal. Cette affection est quelquefois source des difficultés croissantes à la miction (émission des urines).Chez les homosexuels, l’infection par gonocoque est plus élevée ces dernières années. La variété Neisseria gonorrhée semble plus résistante au traitement antibiotique que les autres.Chez certaines personnes, et plus particulièrement les homosexuels ainsi que ceux pratiquant le cunnilingus et la fellation chez les femmes hétérosexuelles, on assiste quelquefois à une infection du pharynx pouvant être à l’origine d’une amygdalite exsudative, qui est quelquefois asymptomatique. Cette affection disparaît le plus souvent, quelquefois même sans traitement.

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