Balanite balanique

Définition

Définition

Inflammation (le plus souvent d’origine infectieuse), due à un manque d’hygiène, de la muqueuse du gland, de l’extrémité du pénis et du sillon situé entre le gland et le prépuce (peau recouvrant l’extrémité du gland). Le terme de balanite est généralement associé avec celui de balanoposthite définissant une inflammation du prépuce (posthite) qui s’observe chez les sujets non circoncis (pas d’intervention chirurgicale consistant à exciser la peau du prépuce). Les balanites infectieuses sont contagieuses lors des rapports sexuels.

Classification

On distingue plusieurs variétés de balanite :

  • La balanite érosive circinée
  • La balanite de Zoon
  • La balanite xérotique oblitérante
  • Symptômes

    Symptômes

    Les signes cliniques de la balanite sont variables selon l’affection en cause :

  • Sensation plus ou moins importante allant de la simple sensibilité douloureuse à la douleur vive
  • Démangeaisons
  • Taches blanches, rouges, roses
  • Antécédents d’érythème fessier (rougeur)
  • Petites éruptions roses ou rouges
  • Érosion de la surface de la muqueuse balanique (couche cellules recouvrant le gland)
  • Oedème du gland et du prépuce chez l’enfant qui n’a pas été circonscrit
  • Écoulement blanc ou verdâtre (selon la cause) par le méat urinaire
  • Antécédents de rapports sexuels
  • Examen médical

    Examen physique

    L’examen de la peau du gland du patient doit être fait à la recherche d’une candidose, de lésions pouvant indiquer une atteinte de l’appareil génital comportant une dermatose (maladie de peau) étendue.

    Labo

    L’examen cytobactériologique des urines recherchant des germes est quelquefois nécessaire mais ne permet pas dans tous les cas de poser le diagnostic avec certitude. En effet, le prélèvement des urines n’est pas facile, particulièrement chez l’enfant.L’examen des cellules en cyto-anatomie (étude des cellules recouvrant la muqueuse du gland) permet d’évoquer une des causes énoncées ci-dessus.Recherche d’une glycosurie (sucre dans les urines).

    Cause

    Cause

    La balanite et la balanoposthite s’observent dans :

  • La trichomonase
  • La gonococcie
  • L’infection par streptocoque ou staphylocoque
  • La candidose (Candida albicans)
  • L’infection à Chlamydia
  • La syphilis (primaire ou secondaire)
  • L’herpès
  • La gale
  • La dermite séborrhéique
  • L’urétrite (inflammation de l’urètre : canal transportant l’urine de l’intérieur de la vessie vers l’extérieur)

  • Les allergies à un produit utilisé pour le nettoyage des sous-vêtements, ou à un savon allergisant
  • Une allergie à un médicament
  • La présence d’un phimosis (rétrécissement du prépuce chez le garçon entre 5 et 6 ans)
  • Un défaut d’hygiène
  • Une dermatose (maladie de peau) : psoriasis, lichen (atrophique), eczéma
  • Un syndrome de Reiter (balanite circinée)
  • Une tumeur quelquefois cancéreuse : érythroplasie de Queyrat, correspondant à une forme précancéreuse (stade avant le cancer) donnant au gland un aspect velouté, recouvert de pigments de coloration rougeâtre bien délimités et localisés sur le gland ou sur le sillon balano-préputial. Dans ce cas, le diagnostic est confirmé par la biopsie (prélèvement de cellules analysées au laboratoire) et le traitement nécessite l’application de crème contenant du fluoro-uracil.
  • La balanite xérotique oblitérante, appelée également kraurosis, qui présente les caractéristiques d’une perte locale d’élasticité de la peau, une coloration blanchâtre qui entoure le méat (orifice de sortie des urines), souvent à l’origine d’une sténose (diminution du calibre). Cette pathologie s’explique par une perte d’élasticité et une diminution locale des tissus se localisant l’extrémité du gland.
  • Des antécédents de diabète sucré qui prédispose à la balanoposthite, sans doute due (mais sans certitude) à la présence de sucre dans les urines (glycosurie)Parfois, aucune étiologie (cause) n’est retrouvée
  • Traitement

    Traitement

    C’est celui de la cause.Classiquement, il est avant tout nécessaire d’effectuer un lavage au savon neutre. Le séchage, le changement de couches chez le bébé, sont nécessaires. Certaines équipes préconisent l’application d’une pommade permettant d’isoler la peau par rapport au support humide la recouvrant (couche, sous-vêtements).Désinfection avec de la Bétadine ou de l’éosine aqueuse non colorée.Application de pommade à la nystatine (en cas de candidose).Le traitement chirurgical est quelquefois nécessaire en cas de permanence d’une inflammation liée à la persistance d’un phimosis. La partenaire doit être examinée afin d’entreprendre un traitement coordonné.

    Évolution

    Prévention

    Celle-ci passe par le décalottage fréquent du phimosis chez l’enfant, pour lequel il est nécessaire de ne pas insister et de consulter si besoin. Habituer l’enfant à se toiletter régulièrement et complètement (douches avec décalotter, nettoyage du gland au savon).Eviter l’érythème fessier en changeant fréquemment les couches du bébé, laisser les fesses à l’air quand cela est possible. L’application d’une crème isolante ne fait pas l’unanimité parmi le corps médical quand on a pris le temps de laisser sécher les fesses du bébé.L’utilisation d’anti-inflammatoires sous forme de suppositoires (Nifluril) apporte dans certains cas un soulagement mais pas de solution dans la durée (ne pas répéter et seulement sur avis médical).En cas de réaction allergique, changer de détergent, effectuer un rinçage abondant et efficace des vêtements de l’enfantLe traitement antibiotique par voie générale semble contre-indiqué et déconseillé dans la majorité des cas sauf exception pour laquelle une décision sera prise par le corps médical.RemarqueParfois, au cours de manipulations plus ou moins violentes et insistées, l’enfant présente un paraphimosis (strangulation du gland par l’anneau du prépuce) correspondant à une complication mécanique du décalottage au cours duquel le gland se présente avec un oedème, sous la forme d’un col roulé, adoptant une coloration violette (diminution voire absence de circulation à ce niveau). Dans ce cas, il est nécessaire de transporter l’enfant dans un service hospitalier d’urgence où, sous anesthésie, il sera procédé à une réduction (repositionnement du gland à l’intérieur du prépuce) par des mains entraînées.

    Termes et Articles associés