Avortement thérapeutique

Définition

Définition

Interruption de grossesse (expulsion d'un fœtus = embryon humain de plus de trois mois) en raison d'anomalies graves du fœtus (spina bifida, trisomie 21, etc…), ou lors d'une grossesse dangeureuse pour la femme enceinte.

L'avortement thérapeutique peut être décidé à tout moment de la grossesse, avec l'accord d'un conseil de médecins.

Généralités

La pratique de l'échographie et de l'amniocentèse permet de révéler ces anomalies, et de prendre la décision d'un tel acte.

Il peut exister également une contre-indication à la grossesse d'origine mentale ou physique.

L'avortement thérapeutique doit se faire selon les procédures légales, et répondre aux instructions du législateur.

Il fait appel à la méthode de Karman, ou à l'utilisation de produits comme la mifépristone.

Symptômes

Symptômes

  • De la fièvre.
  • Des frissons qui débutent un à trois jours après la tentative d'avortement.
  • Des malaises plus ou moins sévères.
  • Des céphalées.
  • Des myalgies importantes (douleurs musculaires).
  • Des douleurs abdominales.
  • Des nausées.
  • Des vomissements.
  • Des diarrhées (parfois).
  • Des pertes vaginales accompagnées de sang et de coloration noirâtre.

Les patientes présentent un désir important d'uriner, accompagné d'une chute de la tension artérielle, un ictère (jaunisse) et une hémoglobinurie (présence de sang dans les urines).

Quelquefois, on assiste à une coloration de la peau de type bronzé (due à la toxine libérée par Clostridium perfringens) très caractéristique de cette maladie.

De la même manière que les malades atteints de gangrène gazeuse, ces patientes ont un état d'anxiété très important.

À l'examen, le médecin gynécologue retrouve un écoulement, dont l'origine se situe au niveau du col de l'utérus

Il est même possible de retrouver des marques sur le col, dues à l'utilisation de l'objet ayant servi à pratiquer l'avortement.

Les examens de laboratoire pratiqués chez les patientes ayant une septicémie retrouvent une élévation très importante des globules blancs, mais surtout une anémie et un hématocrite (rapport entre la quantité de globules blancs, de globules rouges, de plaquettes et de plasma) extrêmement bas.

Il peut exister également une chute du nombre des plaquettes et des troubles de la coagulation sanguine (signes de coagulation intra-vasculaire disséminée), une anurie (absence d'urine) ou une oligurie (quantité très basse d'urine), une hypotension artérielle (baisse la tension artérielle), des hémorragies et des ecchymoses.

Examen médical

Technique

Avant la dixième semaine de grossesse, on pratique la méthode de Karman, qui consiste à aspirer le contenu de l'utérus.

Cette aspiration du foetus, hors de l'utérus et de son placenta, s'effectue en utilisant une petite canule reliée à une pompe aspirante.

Quelquefois, cette technique est suivie d'un curetage.

Le curetage consiste à intervenir à l'intérieur de l'utérus, en y faisant pénétrer un instrument très fin, dont l'extrémité possède la forme d'une petite cuillère. Cet instrument sert à gratter l'endomètre (couche de cellules tapissant l'intérieur de l'utérus).

Néanmoins, avant de procéder au curetage, il est nécessaire de dilater progressivement le col de l'utérus pour permettre la pénétration de la curette.

Pour cela, on utilise des bougies dont le calibre est de plus en plus gros, jusqu'à ce que l'ouverture du col soit suffisamment dilatée, pour laisser passer la curette

Cette technique peut se faire au cabinet gynécologique, mais il est préférable qu'elle ait lieu en milieu hospitalier, dans une asepsie parfaite, et après une petite anesthésie générale, permettant le relâchement des muscles du bassin et un meilleur confort pour la patiente.

Cette technique dure de 3 à 5 minutes.

Il est également possible de procéder à l'injection de prostaglandine facilitant l'ouverture du col.

Une autre méthode consiste à remplacer l'aspiration par un traitement associant le mifépristone (RU 486), et un dérivé des prostaglandines administré 36 à 48 heures après la prise de mifépristone.

Il existe une contre-indication, en cas de tabagisme important (risques cardio-vasculaires avec l'utilisation des prostaglandines), de risques cardiovasculaires liés à une hyperlipidémie (élévation de taux de corps gras dans le sang) ou de diabète.

Cette méthode est utilisée avant 49 jours d'aménorrhée.

Évolution

Évolution

  • La sortie de l'hôpital peut se faire le jour même, ou le lendemain, après une petite surveillance de la température (signe d'une éventuelle infection susceptible de survenir après ce geste chirurgical).
  • Quelques saignements vaginaux apparaissent pendant plusieurs jours, accompagnés de crampes ou de douleurs dans le bas du dos.
  • Ceci n'empêche pas une activité normale.
  • Une recrudescence passagère des saignements vaginaux est possible au troisième jour.
  • Les rapports sexuels et l'utilisation de tampons, sont contre-indiqués, jusqu'à ce que la cicatrisation du  col.
  • En présence de nausées, de vomissements, de fièvre, il est nécessaire de consulter le gynécologue.
  • Le repos et l'absence d'effort physique permettent le rétablissement au bout d'une semaine environ.
  • Les risques de mortalité sont évalués à environ 1 pour 100 000 cas.

Les autres complications susceptibles de survenir sont

  • Une hémorragie.
  • Une perforation des organes de voisinage lors du curetage de l'utérus
  • La survenue de synéchies (adhérences à l'intérieur de l'utérus) provoquant le rapprochement irréversible des parois de l'utérus, nécessitant dans quelques cas, une intervention chirurgicale de débridement (incision des adhérences)
  • Un accident anesthésique (beaucoup plus rare de nos jours)

Complications

Les infections survenant après avortement sont généralement des septicémies (dissémination des germes dans le sang) à Clostridium perfringens (bacille, bactérie) provenant de l'introduction dans les organes génitaux de la femme, d'un outil inapproprié et infecté, pour effectuer l'avortement.

Au niveau de l'utérus, il est possible de retrouver des restes de cadavre de fœtus et de placenta nécrotique (mort), accompagnant une plaie de l'endomètre (muqueuse de l'intérieur de l'utérus).

Ceci favorise la multiplication des bactéries.

Néanmoins, seule une petite proportion d'avortements septiques (1 %) c'est-à-dire infectés, s'accompagne de septicémie grave.

Références

Termes et Articles associés