Autisme

Définition

Définition

Développement exagéré de la vie intérieure associé à une perte de tout contact avec la réalité (pauvreté des échanges relationnels).

Le terme d'autisme, utilisé par l'américain L Kanner en 1943 et emprunté au psychiatre suisse Eugen Bleuler, caractérise la non-communication avec le monde extérieur, non-communication se traduisant notamment par un évitement du regard. L'autisme infantile, dont il existe des formes modérées, est également appelé syndrome de Kanner (pour la forme typique).

Le terme autistique qualifie un individu ayant un comportement de repli sur son monde intérieur. Ce terme est quelquefois employé (à tort) sur un mode restrictif, pour désigner le processus schizoïde (correspondant à une constitution mentale qui prédispose à la schizophrénie).

L'autisme est donc un handicap d'apprentissage à l'origine de problèmes de comportement entraînant un décalage et un manque de compréhension de l'environnement associé à une difficulté à communiquer correctement avec, sans doute, un réel désir de communiquer.

Généralités

L'autisme fait partie d'un groupe de pathologies psychiatriques appelées les troubles envahissants du développement. Dans ce groupe, le manuel « Diagnostic et Statistique des trouble Mentaux » (DSM IV) place les pathologies suivantes :

  • l'autisme
     
  • le désordre désintégratif de l'enfance
     
  • le syndrome d'Asperger
     
  • les troubles envahissants du développement non spécifique
     
  • l'autisme atypique
     
  • le syndrome de Rett

Le psychanalyste Bruno Bettelheim s'est particulièrement intéressé à cette pathologie et à son traitement. Il assimilait l'autisme à une psychose infantile (La forteresse vide, 1967).

Il est nécessaire de faire la distinction entre autisme et arriération mentale, bien que le diagnostic au début soit délicat.

Ce syndrome est 4 fois plus fréquent chez le garçon que chez la fille et touche environ 2 à 4 enfants sur 10 000. Les symptômes liés à cette affection neuropsychique ont été longtemps imputés au manque de chaleur des parents. Cette théorie, sur laquelle s'appuient encore de rares équipes de soins, ne semble plus valable actuellement.

Le syndrome d'Asperger a été décrit par l'autrichien Hans en 1944 et correspond à une forme d'autisme de l'enfant associée à des niveaux intellectuels élevés dans certains domaines. Cette forme d'autisme est apparue dans la littérature médicale seulement au début des années 80. En comparaison à un enfant qualifié d'autiste de Kanner, l'enfant Asperger n'a pas de déficience mentale, et l'apprentissage du langage se fait normalement (c'est-à-dire sans retard).

CAUSES

L'origine de cette pathologie est sans doute multiple et reste mal connue (génétique, infectieuse, intolérance alimentaire, troubles immunitaires).
La communauté scientifique internationale, pour l'instant, considère l'autisme comme un trouble du développement neuropsychologique portant de façon prédominante sur les fonctions de communication et de socialisation.
Contrairement à ce que l'on a cru peut-être trop longtemps, l'autisme ne correspond pas à un refus de communication mais à une difficulté à établir une communication selon nos modalités. Au cours de l'autisme, les capacités de communication d'une personne et ses relations avec son environnement sont perturbées. Il s'agit d'un trouble spécifique du traitement de l'information. Selon chaque individu, les capacités d'apprentissage sont affectées différemment : comme pour la mal-voyance, la surdité ou d'autres handicaps neuropsychologiques, il serait plus adéquat de parler de continuum autistique : des atteintes les plus modérées aux atteintes les plus sévères, des formes les plus simples et circonscrites aux plus complexes ou qui se combinent à d'autres déficiences.

La personne atteinte d'autisme n'a pas de déficit significatif au niveau de sa perception auditive, visuelle, tactile, mais son cerveau a du mal à coordonner ces différents stimuli. Il en résulte une incapacité partielle ou totale pour rendre cohérent le monde qui environne le patient ainsi que des difficultés en cascades dans les domaines de :

  • l'imagination
     
  • la communication
     
  • les interactions sociales

L'autisme de l'enfant est depuis longtemps au centre d'une polémique quant à son étiologie (ses causes).

Il s'agirait, pour les uns, d'une réaction de défense de l'enfant qui vit toute relation avec le vivant comme destructrice (définition de Bettelheim, remise en question pour certains).
Pour d'autres neuropsychiatres, l'autisme est dû à un mauvais fonctionnement (dysfonctionnement) du système nerveux central.

SYMPTÔMES

Symptômes du syndrome d'Asperger

  • enfants atteints d'autisme dont le degré est variable et dont les capacités intellectuelles se situent au-dessus de celles des cas d'autisme infantile habituellement décrits par Kanner.
     
  • présence de troubles psychomoteurs touchant essentiellement les gestes, la mimique et le regard.

Symptômes de l'autisme de l'enfant
Son installation se fait très précocement, généralement avant l'âge d'1 an.

  • perturbations des interactions entre la mère et l'enfant (absence d'apparition du « sourire- réponse » chez le nourrisson)
     
  • absence de communication de l'enfant avec son entourage, ni par le regard, ni par la parole, ni par le comportement, rendant cette maladie particulièrement lourde
     
  • troubles du développement psychomoteur
     
  • désintérêt de l'enfant pour sa propre image dans le miroir
     
  • l'enfant reste le plus souvent très longtemps immobile ou se livre à des gestes répétitifs : on parle de stéréotypie
     
  • troubles du sommeil
     
  • troubles des conduites alimentaires
     
  • troubles du langage qui est soit inexistant soit rudimentaire, l'enfant n'utilisant que des mots isolés et incomplets
     
  • désintét pour les jeux
     
  • immutabilité (l'enfant ne tolère pas la moindre modification de son univers proche)
     
  • goût particulier pour les jeux de lumière, de sable ou d'eau

De façon générale, l'élément essentiel du diagnostic est le faible contact psychologique que l'enfant veut ou peut établir avec son entourage, associé à une absence de référence dans le domaine social (trop grande tolérance vis-à-vis de l'absence de l'adulte). Cette définition est tirée du précis de pédiatrie de Sizonenko.
Pour cet auteur, il existerait des signes d'alerte :

  • un bébé trop calme ce que les Anglo-Saxons appellent serious baby)
     
  • certaines formes d'insomnies (sans pleurs et sans appel à l'aide)
     
  • certaines formes de déficit de tonus (bébé relativement mou)
     
  • bébé semblant présenter des déficits auditifs et visuels
     
  • anomalies du cri (trop monotone pour pouvoir traduire un message)

ÉVOLUTION

À partir de la 3ème année, le tableau se complète : l'autiste nécessite un environnement très stable.
Parfois, développement de certaines facultés telles qu'une capacité de calculateur génial (pour certains autistes).
Le devenir de l'enfant est en rapport direct avec le développement de son langage et l'intervention thérapeutique qui vise au développement du contact avec les autres, entre autres.
Malgré la prise en charge psychologique au sens large, l'évolution de l'enfant atteint d'autisme est généralement limitée.

TRAITEMENT

La prise en charge psychologique de l'enfant autiste et de son entourage est bien évidemment primordiale et comporte une composante psychiatrique et psycho-pédagogique. Il est important de pouvoir développer un système de communication adapté au niveau de fonctionnement de chaque personne autiste.
Des écoles spécialisées, le soutien, les conseils aux parents et aux familles ainsi qu'une thérapie comportementale (notamment permettant de réduire les automutilations) contribuent parfois à une amélioration.

L'autisme de l'adulte apparaît le plus souvent comme une défense du sujet contre l'angoisse due au monde extérieur qui lui semble menaçant. On assiste à l'installation du patient dans un monde irréel qui comporte un état indicible d'étrangeté associé à une impression de vide et d'ennui quelquefois insupportable, poussant parfois le patient au suicide.
Le traitement de l'autisme de l'adulte ne fait appel aux psychotropes (médicaments agissant sur le système nerveux central) que dans certaines circonstances bien précises (angoisse entre autres). Ce sont avant tout les thérapies éducatives qui sont efficaces.