Amnésie

Définition

Définition

L’amnésie est la perte partielle ou totale de la mémoire.

Généralités

La mémoire se situe dans le cerveau à l’intérieur des lobes temporaux (partie du cerveau située vers les tempes), plus précisément au niveau de l’hippocampe, de l’amygdale et du noyau basal de Meynert entre autres.

En réalité le processus « neurobiologique» de la mémoire est relativement complexe. D’après les données récentes, l’information est stockée de manière temporaire à l’intérieur des différentes régions du cortex préfontal (substance grise située au niveau du front) sous la forme de mémoire de travail. Ensuite elle est transmise au lobe temporal médian, plus précisément la circonvolution parahippocampique et de là elle passe à l’intérieur de l’hippocampe lui-même afin d’y être traité. Par la suite l’influx qui provient de l’hippocampe par vers d’autres zones du cerveau, bien connu des neuropsychologues : le subiculum et le cortex entorhinal.

Classification

Formes les plus fréquentes d’amnésie.

1) Le syndrome Korsakoff est l’exemple classique d’amnésie. Il est lié à l’alcoolisme chronique, et les signes essentiels de cette maladie sont une impossibilité de se souvenir des informations qui viennent d’être intégrées par le cerveau. Pourtant, la conscience est normale, ainsi que la mémoire immédiate et l’attention. Tous les faits retenus avant l’intoxication alcoolique sont gardés en mémoire, mais la mémoire des faits récents est atteinte.
D’autre part, ces malades présentent une désorientation temporospatiale (désorientation dans le temps et dans l’espace), et ils sont incapables de se souvenir des informations qui ne font pas partie de la mémoire immédiate. Les informations qu’ils arrivent à retenir ne restent pas dans leur cerveau et, dès qu’ils sont distraits, ils les oublient.
Pour compenser leur absence de mémoire, ces malades se servent de la fabulation. La fabulation est le fait de présenter comme une réalité vécue ce qui est purement imaginaire et, aux questions qui leur sont posées, ils donnent des réponses qui ne sont ni claires ni plausibles, et n’appartiennent qu’au monde intérieur du malade. En un mot, le recueil et la rétention de l’information sont impossibles.

2) Le traumatisme crânien provoque également fréquemment une amnésie temporaire. Les troubles portent aussi bien sur les événements ayant eu lieu avant l’accident (amnésie rétrograde) qu’après l’accident (amnésie post-traumatique).
L’amnésie post-traumatique se définit comme l’impossibilité ou la difficulté à assimiler de nouvelles données après le traumatisme.
L’amnésie rétrograde donne des troubles de la mémoire permanents touchant essentiellement les minutes qui ont précédé un traumatisme crânien.
Lors d’un traumatisme crânien violent, l’amnésie rétrograde peut s’étendre de plusieurs heures à plusieurs semaines avant l’accident. Puis, avec la guérison, cette amnésie rétrograde peut disparaître. Au cours de l’amnésie post-traumatique, la mémoire des faits anciens est généralement conservée.
La durée de l’amnésie après le traumatisme est en relation directe avec la sévérité du traumatisme crânien. Mais la capacité d’apprendre de nouvelles connaissances est souvent le dernier déficit intellectuel à disparaître.

3) L’amnésie globale transitoire correspond à une personne qui présente brutalement une confusion des idées et une amnésie. Ce syndrome survient parfois quand un individu a été plongé dans l’eau froide ou chaude, après une émotion, après un rapport sexuel, un exercice physique ou un voyage.
Les malades se mettent à poser des questions sur les événements qui les entourent. Il n’y a pas de désorientation dans l’espace ni de troubles de la relation avec l’entourage, mais il existe un problème de mémoire récente. En effet, le patient, passé quelques minutes, ne se souvient plus de ce qu’il vient d’apprendre. Parfois, la mémoire en relation avec les événements lointains est atteinte. Les malades gardent une fonction intellectuelle normale. Le reste de l’examen du patient est normal. Généralement, ces amnésies durent entre 3 heures et une demi-journée. Elles sont également accompagnées de nausées, de céphalées et même de vomissements.
La guérison est totale et il n’existe pas de récidives ou très rarement.On ne connaît pas les causes de cette amnésie, mais certains symptômes similaires sont accompagnés de céphalées violentes, d’un problème circulatoire cérébral ou d’une épilepsie.
Il s’agit donc d’une maladie bénigne pour laquelle on ne retrouve pas de cause déclenchante.

4) L’amnésie psychogène est fréquente. Il s’agit d’une amnésie d’origine psychologique au cours de laquelle les individus s’efforcent d’oublier les souvenirs désagréables et les souvenirs ayant un rapport avec une dépression inconsciente.
L’exemple le plus courant est celui du crime violent, comme l’homicide ou les sévices sexuels.

L’amnésie psychogène prolongée, quant à elle, se rencontre dans le cadre des fugues survenant fréquemment après une relation ayant entraîné un choc émotif. En cas de fugue, il est possible de retrouver le malade qui ne se souvient plus ni de son nom ni de son adresse, loin de son domicile. Les épisodes peuvent durer de quelques heures à plusieurs jours. Plus rarement, la durée de l’amnésie varie de quelques semaines à quelques mois, au cours desquels le patient réapprend une nouvelle identité. Puis, après la guérison, il existe une absence mnésique (de la mémoire) qui correspond à la période de la fugue.

5) Certains médicaments (le valium par exemple) entraînent des amnésies.

Examen médical

Examen physique

Des examens sont nécessaires pour éliminer une cause structurale comme une tumeur, un déficit circulatoire cérébral secondaire à un problème de coagulation entre autres, un déficit en vitamines (thiamine ou vitamine B1) dans la maladie de l’encéphalopathie Gayet-Wemicke. La maladie de Gayet-Wernicke se caractérise par des troubles neuropsychiques associant un mélange de signes psychiques à type de confusion mentale, de désorientation dans le temps et dans l’espace, et des troubles neurologiques (troubles de l’équilibre associés à des contractures et parfois à des mouvements anormaux). Cette maladie est généralement secondaire à l’alcoolisme qui entraîne un déficit en vitamine B1.

L’examen neurologique va orienter vers une cause est une zone lésionnée dans le cerveau.

Une maladie liée à une atteinte des vaisseaux que celle-ci soit ischémique (diminution de l’apport sanguin) ou hémorragique (hémorragie cérébrale) sera évoquée quand un patient présente une amnésie qui s’est installée brutalement avec une tendance à la régression et surtout un déficit visuel ou des problèmes  moteurs. Ceci permet d’évoquer une lésion du cerveau qui sera confirmée par le scanner et/ou l’I.R.M. Le plus fréquemment il s’agit du syndrome de Dide et Botcazo, accident survenant d’un seul côté, concernant l’artère cérébrale postérieure. Les hématomes et l’infarctus du thalamus ainsi que l’anévrisme de l’artère communicante antérieure font également partie de ce type de pathologie vasculaire.

Un amaigrissement massif, une intoxication par l’alcool, une polynévrite un syndrome cérébelleux font partie d’un contexte de carence susceptible d’aboutir à l’apparition d’une amnésie.

Le autres causes d’amnésie sont : une infection par un l’herpès dont l’évolution se fait vers l’encéphalite herpétique associe une fièvre, des troubles de la conscience, une épilepsie, une aphasie précédant l’amnésie doivent orienter vers un syndrome amnésique. La tuberculose, la syphilis, une affection par Mycoplasma, listériose, une tumeur du cerveau, maladie d’Alzheimer, les maladies de Pick, une démence fronto-temporale, fronto pariétale, une maladie de Steele-Richardson etc.

Traitement

Traitement

La prise en charge d’une amnésie persistante est particulièrement difficile, et les techniques dites du pas à pas semblent apporter quelques améliorations. Ces techniques sont basées sur l’apprentissage progressif et régulier.
La supplémentation en vitamine B 1 semble être une bonne indication, surtout dans les problèmes liés à une maladie secondaire comme l’encéphalopathie de Gayet Wernicke. Il semble par contre que dans une maladie de Korsakoff, la supplémentation en vitamines B 1 ne soit pas efficace.

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