Alcoolémie

Définition

Définition

Présence d’alcool éthylique dans le sang due à une ingestion de boisson alcoolique.

Généralités

L’éthylomètre (Alcootest) permet d’évaluer le degré d’alcoolémie à partir des vapeurs d’alcool (éthanol) expirées par un individu.La législation définit une valeur d’alcoolémie à partir de laquelle la conduite des véhicules est interdite. Ce taux est variable selon les pays et varie de 0,20 à 0,80 g par litre. Le taux d’alcool dans le sang d’un sujet à jeun, une heure après l’absorption d’alcool, se calcule selon la formule :Quantité d’alcool pur divisée par le poids (en kilogrammes) X A (A étant égal à 0,6 pour une femme et 0,7 pour un homme).En moyenne 3 verres de vin rouge, 2 verres de boissons alcoolisées sont suffisants pour élever le taux d’alcool dans le sang au-delà d’un demi gramme par litre.

Symptômes

Symptômes

  • Jusqu’à un demi gramme d’alcool correspondant à 10,85 millimolles par litre, on ne constate pas de symptômes majeurs.
  • Entre 0,5 et 1,5 g par litre, correspondant à 11 à 32,5 millimolles par litre, le patient présente une ébriété, une hyperémie de la face (rougeur du visage), une euphorie et des conjonctives rouges associées à une baisse de ses capacités de sens critique
  • Entre 1,5 et 3 g par litre, correspondant à 32,5 à 65 millimolles par litre, l’individu présente des nausées, des vertiges, des vomissements, un trouble de l’équilibre, des troubles visuels et des difficultés d’élocution
  • Entre 3 et 5 g par litre, correspondant à 65 à 108 millimolles par litre, le patient est dans le coma
  • Pour une alcoolémie supérieure à 6 g par litre correspondant à 130 millimolles par litre, le patient est généralement décédé
  • Physiopathologie

    Le taux d’alcoolémie est fonction de plusieurs facteurs la quantité ingérée d’alcool par rapport à la géo poids d’un individu, le degré alcoolique de la boisson ingérée, le moment de l’ingestion. La nature des aliments ingérés, le sexe et l’état de santé du sujet sont susceptibles de faire varier le taux d’alcoolémie.

    Examen médical

    Labo

    Une alcoolémie supérieure à 0,5 g par litre ou 10,8 millimolles par litre chez un individu responsable d’un accident de la circulation, d’un délit ou d’un crime aggrave sa responsabilité (loi française de 1995).

    Technique

    Le prélèvement effectué dans une veine est fait après désinfection de la peau sans utilisation d’alcool ni d’aldéhyde ni d’acétone. Le prélèvement est conservé à 4° centigrades et les résultats sont exprimés en grammes par litre.

    Cause

    Cause

    L’alcoolémie est due à l’absorption d’alcool de différentes natures (liste non exhaustive) :

  • La bière contient de 2-4 volumes % d’alcool éthylique
  • Les vins 6-13 volumes pour %
  • Les liqueurs 30 à 40 volumes %
  • Les alcools forts (whisky, vodka, kirch, cognac) jusqu’à 50 volumes %
  • Traitement

    Traitement

    Quand l’individu est agité il est nécessaire de le calmer par l’utilisation de diazépam (Valium) à raison de 5 mg en injection intraveineuse lente. Parallèlement sa respiration doit être surveillée car il existe un risque de dépression c’est-à-dire de difficultés respiratoires plus ou moins importantes.En cas de coma alcoolique, le lavage gastrique est le plus souvent nécessaire, associé à un réchauffement du corps quand il existe une baisse de la température corporelle (hypothermie). Généralement le sujet nécessite une ventilation assistée et une perfusion de glucose en cas de chute de la glycémie (taux de sucre dans le sang).L’ acidose métabolique nécessite des perfusions des dérivés bicarbonatées par voie intraveineuse et l’hémodialyse (rein artificiel) est indiquée quand l’alcoolémie dépasse 5 g par litre c’est-à-dire 108 millimolles par litre ou quand il existe une destruction plus ou moins importante des muscles.

    Évolution

    Évolution

    Le décès d’un individu adulte est susceptible de survenir à partir de 4 à 5 g par kilo d’alcool ingéré, en moins d’une heure. Chez un individu jeune la dose mortelle commence à partir de 2 grammes par kilogramme.

    Complications

    Les complications, variables selon la dose ingérée, susceptibles de survenir en cas d’alcoolémie, sont les suivantes:

  • Une hypoglycémie (chute du taux de sucre dans le sang) essentiellement chez individu n’ayant pas mangé depuis 24 heures, s’accompagnant d’une augmentation des corps cétoniques dans les urines (cétonurie) et d’une augmentation de l’acide lactique dans le sang (lactates).
  • Une destruction des muscles (rhabdomyolyse) pouvant être à l’origine d’une élévation du taux de potassium dans le sang et d’une insuffisance de fonctionnement des reins (insuffisance rénale) survenant de façon aiguë et nécessitant la recherche de myoglobinurie (myoglobine dans les urines). La myoglobine est une variété de protéine.
  • Une stéatose aiguë s’accompagnant d’une anémie due à une destruction par éclatement des globules rouges, syndrome (ensemble de symptômes) appelé syndrome de Zieve. La stéatose correspond à l’accumulation de corps gras (essentiellement des triglycérides) à l’intérieur des cellules de l’organisme qui habituellement n’en contiennent pas ou dans de très faibles proportions. Ce sont les cellules du foie (hépatocytes) qui en contiennent le plus.
  • Une acidité élevée (acidose métabolique) de l’organisme surtout en cas d’intoxication importante c’est-à-dire autour de 5 g par litre. L’acidose métabolique est essentiellement due à une insuffisance d’élimination des acides par les urines.
  • Une inflammation de la glande hépatique (hépatite) d’origine alcoolique.