Accoutumance toxicomaniaque

Définition

Définition

Dépendance à une drogue ou à un produit pharmaceutique ou chimique.

Généralités

La dépendance, au sens large du terme, est l’état d’une personne qui dépend d’une autre. En ce qui concerne la drogue, il s’agit de pharmacodépendance, appelée également addiction.
La pharmacodépendance se définit par un état de l’organisme qui résulte de l’absorption régulière, chronique (qui dure dans le temps), de substances chimiques qui peuvent être des stupéfiants (opium et dérivés, morphine, héroïne, cocaïne, chanvre indien), des hallucinogènes (ou neurodysleptiques comme la mescaline qui provoque des hallucinations), des délirogènes, des hypnotiques (somnifères), des enivrants (alcool, éther), des psychoanaleptiques. L’individu ressent le besoin de continuer son intoxication par ces produits. Il dépend directement de ceux-ci, qui deviennent alors une drogue. Cette pharmacodépendance est soit psychique (quand le sujet ne recherche qu’un plaisir ou un moyen de chasser une sensation insupportable), soit physique. On parle alors de dépendance physique ou physiologique lorsque le sujet a besoin de cette drogue pour fonctionner normalement, c’est-à-dire pour garder un certain équilibre. Dans ce cas, la drogue est utilisée de plus en plus fréquemment et à des doses de plus en plus importantes. En cas d’arrêt d’utilisation du produit toxique, l’individu ressent des troubles physiques qui traduisent une toxicomanie sévère.Sevrage (de sevrer, qui, dans l’ancien français signifiait séparer – Littré) Initialement, ce mot désigne le fait de priver un enfant du lait maternel pour lui donner une autre nourriture. Par analogie, il décrit la privation plus ou moins rapide du poison habituel dans une cure de désintoxication. On appelle syndrome du sevrage (ou état de privation ou de manque) l’ensemble des troubles somatiques sévères dont souffre le toxicomane en état de dépendance physique lorsqu’il n’est plus sous l’influence de sa drogue habituelle.

Accoutumance (en anglais : acquired tolerance)
Fait de s’habituer à la substance utilisée comme drogue, ce qui se traduit par l’insensibilisation progressive et par la nécessité d’augmenter les doses absorbées pour obtenir les effets habituellement obtenus par une prise normale. Le terme d’accoutumance s’utilise sans doute plus particulièrement dans la toxicomanie bénigne et entraîne une dépendance psychique du sujet, proche de l’assuétude (voir ci-dessous) et non pas une dépendance physique, c’est-à-dire l’obligation de répéter les doses pour faire disparaître les troubles qui se manifestent quand la drogue a fini d’agir.

Assuétude (terme issu du latin assuetudo signifiant habitude). Tolérance de l’organisme d’un individu qui se drogue avec un produit, et qui ne manifeste pas les perturbations normalement occasionnées par l’utilisation de cette drogue.

Symptômes

Épidémiologie

Le nombre d’individus dépendant d’une drogue « thérapeutique » est d’environ 15 millions à travers le monde. Mais ce chiffre est sans doute beaucoup plus élevé. Seulement en France, le nombre d’individus consommant des psychotropes est de l’ordre de 2 millions. Environ autant de personnes, à travers la planète, s’injectent une drogue. On a même avancé de 300 000 à 400 000 morts par an dans le monde dues à une toxicomanie par voie intraveineuse, qui d’ailleurs est de plus en plus fréquente avec parallèlement l’augmentation du nombre de maladies infectieuses et tout particulièrement de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et de ceux des hépatites B et C entre autres. Certaines pathologies graves découlent directement de ce phénomène en dehors de la consommation de substances multiples directement mortelles et de leur combinaison, notamment les risques d’empoisonnement et d’overdose.
La consommation de tabac sous diverses formes (fumé, mâché, prisé) apporte à l’organisme certains toxiques dont la nicotine, substance chimique naturelle contenue dans les feuilles de tabac. La nicotine est un poison violent dont les effets indésirables sont nombreux. Elle est responsable de la dépendance et des complications artérielles liées au tabagisme. Le test de Fagerström (mis au point en 1978) est un questionnaire qui permet de mesurer la dépendance à la nicotine. Celle-ci est d’autant plus forte que le score est élevé.