TÉGRÉTOL

Le Tégrétol est un médicament contenant de la carbamazépine et utilisé comme  antiépileptique et régulateur de l’humeur (humeur au sens psychologique et psychiatrique du terme et non pas l’humeur se définissant par une disposition affective due au tempérament ou un état passager) et antidouleurs dans certaines pathologies (névralgie faciale entre autres).

Le Tégrétol se présente sous la forme :
Comprimé sécable blanc, en boîte de 50.
Suspension buvable, arômes caramel, en flacon de 150 ml avec une cuillère mesure de 5 ml.
Libération prolongée de 200 sous forme de comprimé sécable a libération prolongée de coloration beige, en boîte de 30.
Libération prolongée 400 en comprimé sécable à libération prolongée de coloration orange, en boîte de 30.

La carbamazépine est utilisée comme anticonvulsivant non barbiturique, possédant également des propriétés sédatives et ayant une action en tant que régulateurs de l’humeur au sens thymie du terme.
La carbamazépine est également utilisée comme antidouleur pour certaines névralgies rebelles du visage et pour certains neuropathie (atteinte à type dégénérescence des fibres nerveuses).
En dehors de ces indications, la carbamazépines permet de traiter certains troubles bipolaires surtout quand le patient présente une résistance ou une intolérance au lithium. Ce médicament est utilisé dans ce type de maladie psychiatrique, appelé également psychose  maniaco-dépressive, maniaco-dépression, se caractérisant par la survenue d’épisodes d’excitation alternant avec des phases de dépression (voir les indications dans l’encyclopédie médicale Vulgaris). La carbamazépine permet de traiter les phases d’excitation c’est-à-dire les crises maniaques.

Contre-indications
Troubles cardiaques à type de bloc auriculo-ventriculaire.
Antécédents d’aplasie médullaire (insuffisance de fonctionnement de la moelle osseuse).
Hypersensibilité à la carbamazépine ou aux antidépresseurs tricycliques.
Glaucome.
Antécédents de porphyrie aiguë intermittente
Association avec d’autres médicaments tels que le saquinavir. En effet, le saquinavir risque de diminuer l’effet de la carbamazépine.
Les contraceptifs oraux (pilules) et les médicaments contenant de la clozapine, du dextropropoxyphène (Diantalvique), de l’érythromycine (sauf en applications locales : crème, pommade d’etc.) de l’isoniazide, du tramadol, du ritonavir, du lithium ou du valpromide ne doivent pas être pris en même temps que le clonazépam.
De façon générale il ne faut pas mélanger la carbamazépine avec d’autres médicaments.

Grossesse et allaitement
Quand une grossesse survient durant le traitement il est nécessaire de consulter son médecin. Néanmoins la grossesse ne justifie pas l’arrêt brutal du traitement car il est possible de déclencher, de cette manière, l’apparition d’une épilepsie tout en sachant que l’innocuité de la carbamazépine, durant la grossesse, n’a pas encore été établie.
Il existe un risque de déficit en vitamine K chez les enfants nés de mères traitées par la carbamazépine.
L’allaitement est contre-indiqué durant la prise carbamazépine. En effet, ce médicament passe dans le lait maternel.

Effets indésirables
Intolérance gastrointestinale.
Sécheresse de la bouche.
Somnolence.
Vertiges.
Troubles de la vision se caractérisant par l’apparition d’opacité de la cornée.
Ataxie (troubles de la coordination du mouvement) directement dépendant de la dose.
Réaction d’hypersensibilité cutanée (le plus souvent légère et réversible).
Dermatite photosensible (maladie de peau et liée à la lumière).
Nécrolyse épidermique toxique (destruction de la peau).
Syndrome de Stevens-Johnson (essentiellement au cours du premier mois de traitement).
Dépression médullaire (diminution des fonctions de la moelle osseuse avec thrombopénie, agranulocytose, leucopénie, anémie aplastique).
Dérèglement de la fonction hépatique avec cholestase et hépatite (rarement).
Pollakiurie (fréquence exagérée  des mictions et de l’émission d’urine par ailleurs peut importante en volume) et rétention d’urine.
Hallucinations.
Dysarthrie (difficulté à parler et à émettre des sons).
Neuropathie périphérique
Confusions.
Agitations surtout pour les patients âgés.
Hyponatrémie (chute du taux de sodium dans le sang).
Troubles de la conduction entre les oreillettes et les ventricules entraînant des troubles du rythme cardiaque.
Lymphadénopathie.
Pneumopathie interstitielle (maladies pulmonaires).
Insuffisance rénale aiguë.
Alopécie (calvitie).
Méningite aseptique.

Posologie
Le médicament est absorbé avec une petite quantité d’eau au cours du repas ou à la fin de celui-ci.
Les comprimés sont susceptibles d’être coupés mais il ne doivent pas être ni broyés ni écrasés ni croqués.
Les comprimés ne sont pas adaptés pour les enfants de moins de six ans. Il existe en effet un risque d’obstruction des voies aériennes si l’enfant déglutit mal ou si le comprimé passe à l’intérieur de la trachée (fausse route). La suspension buvable est mieux adaptée pour l’enfant de moins de six ans.

En cas d’épilepsie la posologie est habituellement, chez l’adulte, de 10 à 15 mg par kilogramme et par jour répartie en deux à trois prises (deux prises pour les comprimés  a la libération prolongée).
Chez l’enfant la posologie habituelle est de 10 à 20 mg par kilo par jour répartie en deux ou trois prises (deux prises pour les comprimés à libération prolongée).
En cas de troubles de l’humeur (traitement préventif des troubles bipolaires et traitements des états maniaques) la posologie est décidée en accord avec le médecin. Elle varie le plus souvent entre 400 mg et 1200 mg par jour.
En cas de névralgie du visage et de douleurs neuropathique la posologie initiale est d’un demi  comprimé à un comprimé à 200 mg de fois par jour. Il peut s’agir également de deux à quatre cuillère mesures par jour, celles-ci étant réparties en deux ou trois prises. En accord avec le thérapeute la posologie peut être augmentée.
En cas de névralgie du trijumeau une prise de 100 mg toutes les 12 heures jusqu’à disparition des douleurs est le plus souvent conseillée. Une fois la sédation obtenue le traitement est nécessairement arrêté de manière progressive.

Les concentrations efficaces c’est-à-dire les taux plasmatiques thérapeutiques sont de l’ordre de 4 à 12 mg par litre ou microgramme par millilitre c’est-à-dire 17 à 50 µmole par litre. Les taux sanguins sont plus faibles si on emploie la carbamazépine en association avec la phénitoïne, le phénobarbital ou la primidone, en raison d’une utilisation (métabolisme) de la carbamazépine accélérée par le foie.

Commentaires
Certaines précautions doivent être prises vis-à-vis de la carbamazépine. Il est possible de réduire les effets indésirables liés à certaines doses en augmentant la posologie progressivement. L’ajustement soigneux du traitement d’entretien permet également de réduire les effets indésirables.
Les patients qui présentent une affection du coeur et des vaisseaux, affection grave, ou bien chez se présentant une atteinte du foie et des reins il est nécessaire de surveiller le traitement avec une attention particulière en effectuant entre autres des analyses sanguines.
Il est nécessaire de ne jamais arrêter brutalement ce médicament. C’est la raison pour laquelle il ne faut pas en manquer. Ainsi lors des déplacements il faut se munir d’une réserve ou d’une ordonnance en cours de validité.
La solution buvable est conservée à l’abri de la lumière.
En cas de survenue d’éruptions cutanées, de fièvre, de jaunisse, d’angine, prendre contact avec son médecin.
Une surveillance biologique (analyse de sang) est nécessaire au début du traitement et durant le traitement.
Certaines précautions sont nécessaires en cas de glaucome, d’adénome de la prostate, de façon générale de blocage des urines, d’insuffisance de fonctionnement hépatique, cardiaque ou rénale et chez les personnes âgées.
L’absorption de boissons alcoolisées durant la prise de carbamazépine est formellement déconseillée car il existe un risque de somnolence accrue.
La prise d’un médicament sédatif associé à celle de carbamazépine augmente le risque de survenue de somnolence et d’accident de la circulation, en cas de conduite. L’utilisation de machines dangereuses est également déconseillée essentiellement dans les heures qui suivent la prise de carbamazépine.
L’arrêt brutal de ce médicament durant la grossesse expose à la réapparition de crise préjudiciable pour la mère et à l’enfant qui va naître. Il est également nécessaire d’apprécier le risque éventuel lié à l’utilisation de la carbamazépine durant la grossesse. Certains examens permettront de vérifier l’absence d’anomalies chez l’enfant à naître.
En cas de poursuite du traitement durant la grossesse et l’accouchement, il faut impérativement procéder à la surveillance médicale du nouveau-né.