Tatouage temporaire : pas si bénin que ça…

L’emballement pour les tatouages temporaires est de plus en plus important. Le produit utilisé pour ce type de pseudo tatouage occasionne de temps à autres des formes d’allergie se traduisant par l’apparition d’un eczéma de contact ou d’un phénomène que les Anglo-Saxons appellent le flare-up. Les vacances sont une période propice à ce type de tatouage temporaire qui, du fait qu’il est en plus indolore, attire de plus en plus de monde.

Le henné, produit utilisé par les populations orientales depuis des millénaires, n’entraîne habituellement aucun effet secondaire. Les tatoueurs qui pratiquent ce type de tatouage temporaire, en période estivale, sur les marchés ou dans les clubs de vacances, utilisent malheureusement non plus du henné (pour les spécialistes : hydroxynaphtoquinone provenant des feuilles séchées de Lawsonia inermis) pur mais additionné de substances susceptibles d’entraîner des effets délétères (dangereux pour la santé). Il s’agit de produits qui intensifient la coloration noire (PPD) associés ou pas avec des teintures capillaires provenant du commerce et qui contiennent des amines aromatiques. Ce sont ces substances qui sont source d’inflammation de la peau, appelée par les dermatologues dermite de contact.

Les symptômes qui surviennent ne sont généralement, au début, qu’une simple brûlure (due à l’effet caustique du produit) qui n’attire pas l’attention de la personne tatouée. Par la suite (quelques jours après), apparaît une coloration rouge de la peau accompagnée d’un oedème (collection de liquide clair provenant du sang et soulevant la partie superficielle de la peau : l’épiderme) et d’un prurit (démangeaisons intenses). L’œdème, très caractéristique, s’installe en suivant les contours du tatouage.

Les jours suivants, l’œdème finit par disparaître, s’accompagnant d’une desquamation (chute locale de petits lambeaux de peau ressemblant à des pellicules) avec ou sans traitement à base de corticoïdes (cortisone). Malheureusement, chez certaines personnes, persistent soit un prurit qui se localise au tatouage, soit un micro tatouage dû à une pigmentation de la cicatrice, résultat de l’inflammation de la peau. Cette coloration plus ou moins intense de la partie épidermique de la peau est susceptible de persister plusieurs mois voire plus selon les individus.

La prévention, qui bien entendu n’est pas pratiquée par les marchands de tatouage, consiste à effectuer un test d’essai préalable à l’application du produit utilisé pour faire les tatouages temporaires. En effet, il permet de mettre en évidence une éventuelle allergie chez une personne, contre-indiquant du même coup, et définitivement, l’utilisation des substances intensifiant la coloration noire (PPD ou autres amines). Le traitement nécessite l’avis d’un spécialiste qui, le plus souvent, utilisera une crème contenant de la cortisone.