Le cancer du poumon bientôt détecté grâce à une simple prise de sang

© Le cancer du poumon bientôt détecté grâce à une simple prise de sang

L'équipe du Professeur Paul Hofman (CHU de Nice et Centre de recherche de l'Inserm de l'Université de Nice Sophia-Antipolis) ont mis au point une technique révolutionnaire dans la détection du cancer du poumon.
Publiés dans la revue scientifique américaine Plos One, leurs travaux constituent une avancée majeure dans le dépistage du cancer.

Le cancer du poumon est l'un des plus  fréquents et des plus meurtriers : en France, on dénombre chaque année 30 000 à 40 000 nouveaux cas. Les hommes sont plus touchés que les femmes : plus de 20 000 d'entre eux en meurent chaque année. 
Comme dans les autres types de cancer, la précocité du diagnostic augmente les chances de survie du malade.

L'étude 
L'équipe du Pr Hofman a suivi 245 sujets sans cancer, dont 168 souffraient de bronchopathie chronique obstructive et étaient considérés comme des patients "à risque".
Leur objectif : mettre au point un test qui permet la détection de cellules cancéreuses avant même que le cancer ne soit repérable par l'imagerie médicale.

En quoi consiste ce test ?
C'est une simple prise de sang : 3 à 4 heures suffisent pour avoir le résultat.
S'inspirant de la technique du frottis vaginal, qui permet de repérer des cellules anormales avant l'apparition des premiers symptômes du cancer du col de l'utérus, les scientifiques ont recherché dans le sang des sujets de l'étude des cellules tumorales circulantes, qui sont de véritables sentinelles du cancer du poumon.
La difficulté réside dans le repérage et l'identification de ces cellules : en effet,  d'autres cellules dites rares circulent dans le sang, sans pour autant être des cellules tumorales. L'analyse requiert donc un haut niveau d'expertise.

Le test est-il efficace ?
168 sujets de l'étude étaient des sujet à risque. Des cellules tumorales ont été détectées dans le sang de 5 d'entre eux. Les 5 ont développé un cancer du poumon.
La sensibilité du test est donc de 100%.

Qui est concerné par ce test ?
Ce test concernera essentiellement les gros fumeurs, qui constituent l'essentiel des patients à risque.

Une expérience à valider statistiquement
Le Pr Hofman a déclaré : "Nous avons fait la preuve de concept, il reste maintenant à le valider statistiquement au travers de l'étude nationale que nous proposons".
Rappelant le haut niveau d'expertise médicale requis, il n'envisage aucune généralisation dans un  premier temps et confirme que le test sera réservé aux personnes à haut risque.

Malgré toutes ces limites dues à la nouveauté du concept, ce test constitue une "percée extraordinaire dans le domaine des cancers pulmonaires invasifs".

Crédit photo : Arzt mit Spritze bei Blutabnahme © Robert Kneschke – Fotolia.com

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