L’efficacité des oméga 3 démontrée et expliquée

© L'efficacité des oméga 3 démontrée et expliquée

On leur a d'abord prêté toutes les vertus : amélioration de la circulation sanguine, prévention de certains problèmes cardiovasculaires et de certains cancers, protection contre la dépression, ... les  oméga 3 semblaient être le remède universel.

Puis, leur utilité a été remise en cause suite à des études ayant établi qu'il n'y avait pas de lien entre la prise d'oméga 3 et la baisse de la mortalité.

Aujourd'hui, une étude menée conjointement par l'Inserm, le CNRS, l'Institut de Pharmacologie moléculaire et cellulaire de Nice, l'Institut Curie et l'Université de Poitiers vient de démontrer que les oméga 3 ont un impact réel sur le cerveau.
Explications.

Petit rappel d'anatomie et de physiologie
Notre cerveau est constitué de 170 milliards de cellules.
Parmi celles-ci, on dénombre 90 milliards de neurones.
Chaque neurone peut former de 5 à 60 000 synapses.

​Les neurones communiquent entre eux par une zone de jonction appelée la synapse, à l'aide de substances chimiques : les neurotransmetteurs (ou neuromédiateurs). C'est le passage des gouttelettes de neurotransmetteurs d'un neurone à l'autre qui permet le transfert de l'information.
​Avant d'être expulsés hors du neurone dans la synapse, les neuromédiateurs sont stockés dans des petites poches appelées vésicules.

Ce qu'ont démontré les chercheurs
Les chercheurs ont étudié l'impact de certains lipides dits polyinsaturés, comme les oméga 3, sur les membranes synaptiques, c'est-à-dire les membranes se trouvant au niveau des synapses, et ils ont constaté qu'ils facilitent la formation des vésicules qui transportent les neurotransmetteurs, ainsi que la libération des molécules chimiques dans la synapse.

En d'autres termes, les oméga 3 augmentent la plasticité, c'est-à-dire la souplesse, des membranes au niveau de la synapse, donc ils facilitent la transmission des neuromédiateurs et par là même le fonctionnement du cerveau. 

Or, la plasticité synaptique, c'est-à-dire la "souplesse" des membranes au niveau des synapses, est au coeur des recherches sur les maladies neurodégénératives. La découverte de l'effet protecteur des lipides polyinsaturés comme les oméga 3  sur ces membranes permet non seulement de mieux comprendre le mécanisme de fonctionnement des neurones, mais aussi d'envisager une nouvelle forme de prévention et de prise en charge des dégénérescences neuronales, notamment celles liées à l'âge : une découverte majeure dans un contexte de vieillissement de la population.

Crédit photo :
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titre : Neurone actif –  Sebastian Kaulitzki – Shutterstock.com
– article : 3d rendered illustration of an active receptor –  Sebastian Kaulitzki – Shutterstock.com