Grossesse : les compléments alimentaires sont-ils réellement nécessaires ?

© Grossesse : les compléments alimentaires sont-ils réellement nécessaires ?

La grossesse est un moment exceptionnel dans la vie d’une femme. Au cours de cette période, l’état nutritionnel de la femme est primordial.

Dans les pharmacies et parapharmacies sont apparus des compléments alimentaires réservés aux femmes enceintes.

Sont-ils réellement efficaces et indispensables, et apportent-ils vraiment tous les minéraux essentiels à la grossesse ?

La plupart des gynécologues affirment que si certains composés de ces compléments peuvent être utiles au cours de la grossesse, d’autres n’ont pas fait la preuve de leur efficacité. Les obstétriciens affirment que la seule supplémentation pouvant avoir un effet bénéfique pour le fœtus et la femme enceinte est la supplémentation en acide folique (la vitamine B9). Cette supplémentation doit se faire dans les mois précédant la grossesse et se prolonger durant le premier trimestre. Elle permet de limiter les risques de malformation fœtale du crâne et de la moelle osseuse (spina bifida). De récentes recherches laissent aussi penser qu'elle joue un rôle préventif sur certaines formes d'autisme.

Les autres supplémentations, telles que le fer par exemple, ne seront prescrites qu’en cas d’anémie ferriprive avérée.

La supplémentation en vitamine D n’est nécessaire que chez les femmes d’Europe du nord, à cause du manque de luminosité. En effet, ce sont les rayons du soleil qui permettent de synthétiser la vitamine D dans l’organisme.

De plus, l’ANSES affirme que les compléments alimentaires ne seraient pas sans risques pour la santé, avec des risques d’interruptions médicales de grossesse.
Ainsi, la supplémentation en vitamine A  entraîne des risques malformations foetales au-delà de 3mg/jour. Les compléments à base de dérivés du rétinol (étrétinate, isotrétinoïne, trétinoïne) peuvent provoquer de graves malformations foetales, y compris s'ils ont été pris dans les semaines précédant la grossesse.

Au cours de la grossesse, rien ne vaut une alimentation variée et équilibrée. Elle permet d’apporter tous les minéraux et nutriments essentiels à l’organisme et au bon développement du fœtus.

Durant le premier trimestre de la grossesse, il n’est pas utile d’augmenter l’apport alimentaire. Ce n'est qu'à partir du 4ème mois de grossesse que cet apport doit être augmenté de 150 Kcal par jour.

L’organisme est une machine extraordinaire qui s’adapte à la grossesse : l’absorption des nutriments et minéraux est augmentée afin d’améliorer les apports.

Quoi qu’il arrive, il faut manger à sa faim et écouter son corps. Selon le professeur Jean-Louis Bresson, les mécanismes d’adaptation permettent à la femme enceinte en bonne santé et ayant une bonne hygiène alimentaire de mener une grossesse normale à son terme.

De fait, les femmes préparent leur réserves de graisses dès le début de la grossesse.

Il est important de préciser que durant la grossesse l’automédication est à éviter afin de limiter tout risque de surdosage.
Le surdosage est un des risques majeurs lors de la prise de compléments sans avis médical : il peut avoir des effets aussi néfastes sur la santé de la femme et du fœtus qu’une carence en vitamine.

Au cours de la grossesse, toute prise de médicaments doit se faire sous contrôle médical.

Crédit photo : Detail of a pregnant woman taking vitamins – Highwaystarz – Fotolia.com

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