Greffe multiple sur une fillette : la prouesse d’une équipe française

© Greffe multiple sur une fillette : la prouesse d'une équipe française

Une opération chirurgicale unique réalisée il y a quatre ans vient d’être dévoilée par le Figaro. Une petite fille Allemande âgée alors de 5 ans a subi une transplantation multi-organes unique : sept organes lui ont été greffés dont les reins et le foie. La petite se porterait très bien aujourd’hui.
Focus sur cette prouesse médicale. 

La fillette souffrait de la maladie de Hirschsprung, extrêmement rare. Caractérisée par l’absence de certaines structures nerveuses, cette pathologie entraîne une paralysie intestinale diffuse ou localisée empêchant la personne touchée de s’alimenter normalement. Dans le cas présent, c’était la partie terminale du côlon qui était touchée.

L’alimentation artificielle qu’elle a subie durant toutes ces années a cependant endommagé son foie et ses reins. Les chirurgiens ont conclu qu’une greffe était le seul moyen de sauver la fillette. Ils ont donc transplanté sur leur patiente un estomac, un intestin grêle, un côlon, un duodéno-pancréas, deux reins et un foie.

Trouver un donneur devint alors un véritable casse-tête. « Le don chez l’enfant nécessite de trouver des organes adaptés en poids et en taille » et  « tous les organes doivent provenir du même donneur » explique le professeur Olivier Bastien, directeur des prélèvements et de la greffe à l’Agence de Biomédecine, à France Info.

L’opération, dirigée par les professeurs Sabine Irtan, Yves Aigrain et Christophe Chardot, mobilisa toute une équipe de praticiens et dura douze heures. « On a retiré tous les organes malades que l'on a remplacés avec le greffon en bloc. L'impression est étrange car l'abdomen est complètement déshabité, c'est une situation qu'on ne rencontre pas très souvent en chirurgie » explique le Pr Christophe Chardot.

"L'opération demande une grande compétence mais elle est moins compliquée que ce que l'on peut imaginer. Autrement dit, greffer sept organes ne multiplie pas la complexité d'une greffe par sept" précise Olivier Bastien.

La fillette « est retournée à l'école, elle a des copines, elle mange, elle n'a plus de cathéter » raconte le Pr Chardot.
Cependant, elle doit être maintenue sous surveillance pour s’assurer  « que ses organes ne présentent pas de rejet et qu'elle ne développe pas de complications ».

La petite Allemande, très reconnaissante, répond au Figaro : «Je sais que j'ai eu un cadeau d'une autre petite fille : mon ventre. Nous nous entendons bien et je parle souvent avec ma sœur dans mon ventre ».