Du sang jeune pour lutter contre le vieillissement du cerveau ?

© Du sang jeune pour lutter contre le vieillissement du cerveau ?

Recevoir du sang « plus jeune » permettrait de freiner les effets du vieillissement sur le cerveau. C’est ce que tentent de démontrer des chercheurs américains grâce à des expérimentations sur des souris. En transfusant du sang provenant de jeunes souris sur des souris plus vieilles, le déclin cognitif de celles-ci a été empêché aussi bien au niveau moléculaire qu’au niveau fonctionnel.

 

 

Une cure de transfusions à base de sang de jeunes souris a eu un effet revigorant sur le cerveau de souris plus âgées. C’est ce qu’affirme une étude menée par des chercheurs américains publiée dans la revue Nature Medecine.
L’un des chercheurs, Saul Villeda de l’Ecole de Médecine de l’Université de Californie à San Francisco, affirme qu’ « il y a sûrement quelque chose de spécial dans le sang jeune qui permet d'améliorer de nombreux aspects du vieillissement » et pense qu’il est « plus justifié d'étendre maintenant les recherches à l'homme ».

L’équipe de chercheurs de l’Université de Californie a injecté à de nombreuses reprises (huit fois en 24 jours) du plasma de souris âgées de 3 mois sur des souris âgées de 18 mois et du plasma de souris âgées de 18 mois sur d’autres souris du même âge. Rappelons que la durée de vie moyenne d’une souris est de 24 mois.
Les souris transfusées ont ensuite été soumises à un test afin de mesurer leur capacité à se souvenir.

Le résultat est sans appel : les souris qui ont reçu du sang « jeune » ont vu leurs performances cognitives s’améliorer. Leur capacité à mémoriser et à apprendre des tâches était plus élevée que celle des souris qui ont reçu du sang plus « vieux ».

Et ce n’est pas tout. En effet, les chercheurs ont également constaté l’augmentation des connexions neuronales et d’une protéine essentielle (Creb) dans l’hippocampe, zone du cerveau qui joue un rôle essentiel dans la mémoire, l’orientation et qui est particulièrement sensible au vieillissement.

"Nous savons que ce quelque chose dans le jeune sang conduit à l'activation de la protéine Creb et cette protéine est importante pour réguler l'activité des gènes dans le cerveau associée à la formation de nouvelles connexions entre les neurones liés à l'apprentissage et la mémoire" explique Saul Villeda.

Cette découverte donne l’espoir d’une avancée dans la recherche contre la maladie d’Alzheimer même si de nombreuses inconnues demeurent, comme le dosage exact des injections, empêchant pour l’instant les tests sur l’Homme. 

 

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